dimanche 28 février 2010

Que d'eau! Que d'eau!

 

Partis. Envolés. Du moins je l'assume, sur la base que si ce n'était pas le cas, j'en aurais évidemment entendu parler... Vous avez compris que je vous parle des gros chefs, dont je vous avais signalé l'arrivée il y a déjà quelque temps. Or, le temps passe... Si bien qu'ils sont venus, ont vu et n'ont pas vaincu grand-chose mais bon, ce n'est pas le but de l'exercice, n'est-ce pas? Non. Car le but de l'exercice est, comme toujours, de faire une brassée de linge sale et le repassage qui s'ensuit. Je vous passe les détails. Après tout, qui a envie d'entendre parler de la lessive du voisin? Mais je dois tout de même vous dire que la présence des Brésiliens et le sort de l'orthopédie à notre petit hôpital a évidemment fait l'objet d'une profonde analyse, comme seuls les gros chefs peuvent en faire une, pas vrai? Les résultats ne sont pas encore connus--comme pour toute analyse profonde, la gestation dure un bon moment avant que la mise à bas s'accomplisse--et on ne peut que souhaiter que ces résultats soient le reflet vrai de l'analyse, mais pour l'instant, on doit se contenter de conjectures. Mais ne vous en faites pas, je vous tiendrai au courant.

Reste que ce fut une semaine exigeante. Et pas évidente. Mais bon, on s'en doutait, n'est-ce pas? Et je vous avais prévenu, alors...

***
Aujourd'hui dimanche, je dois vous dire que le texte ci-dessus a été fait hier samedi, mais je n'ai pas pu terminer à cause de la pluie. Je sais, je sais, ça fait un peu match de tennis ou partie de baseball: remis à cause de la pluie. C'est sans doute de là que vient le populaire "raincheck" américain, incidemment. Eh bien hier, c'en était un raincheck et pas un petit, je vous le jure. Qu'est-ce qu'il a plu! Des cordes! Un ris-d'eau! Au début, on se dit que ce n'est qu'une bonne ondée qui va s'estomper dans l'heure, mais quand ça fait 6-7 heures sans interruption, sans relâche, je vous jure que ça laisse des quantités d'eau au sol plutôt impressionnantes. Non, je n'ai pas de photo récente (notre petite caméra Canon nous a laissé choir), mais celle que je vous joins, prise l'année dernière, vous donne une petite idée. L'eau a envahi partout, l'hôpital, notre maison, les maisons d'un peu tout le monde, bref un enfer liquide, un de plus, comme si on en avait besoin... Car un proverbe haïtien le dit bien: «Kay koule tronpe soley men li pa tronpe lapli.» Des personnes ont même péri au cours du déluge, comme le rapporte cet article. Mais ce que l'article ne dit pas, c'est que l'eau baisse vite--dès que se ferme le robinet céleste, en fait--et aujourd'hui tout est à peu près rentré dans l'ordre. N'empêche que nos pauvres Brésiliens n'ont pas dû avoir la nuit facile, sous leurs tentes... Mais c'est un moindre mal, car ils sont «faits forts» et je pense qu'il faut plus qu'un malheureux petit déluge pour les démoraliser...

Mais je vous disais que la semaine de la visite patronale avait fini par finir et que nous pouvons maintenant à nouveau nous occuper des problèmes courants. Et dire que le mois finit aujourd'hui... Mars demain. Puis Jupiter... On ne peut qu'espérer que les choses vont se tasser un peu. Se sédimenter, en quelque sorte. Car tout le monde est tanné--pas juste vous autres, aimables lecteurs/lectrices--car nous aussi on commence à l'avoir dans le babaorum le tremblement de terre et ses suites. Nous aussi on aspire à un retour à la «normale» pour ce que ça peut signifier dans ce monde complètement chamboulé. Mais nous savons que ce ne sera pas pour tout de suite. Alors aussi bien passer un petit dimanche bien tranquille, qu'en pensez-vous?

3 commentaires:

  1. T'as été vacciné, récemment?

    Vaccin psychologique, je veux dire. C'est l'impression que j'ai en te lisant. T'as le moral immunisé.

    Ce doit être ce périple au Sahara, avec tous ses tracas, qui est responsable. À cause de lui, tu t'entêtes. Tu peux te trouver calé si profondément dans la merde, parfois. Pourtant, rien à faire: tu continues de voir la surface, là, tout près. Comme si rien n'était jamais si mal, après tout. (Ce qui n'est pas faux, loin de là).

    Je te lis depuis un bout de temps. Je te trouvais optimiste. Et puis, voilà ce déluge. Le déluge a fait déborder le vase.

    J'en reviens pas que tu demeures autant pas-atteint par une inondation. Normalement, faudrait chiâler un peu. Mais non.
    "...nous savons que ce ne sera pas pour tout de suite. Alors aussi bien passer un petit dimanche bien tranquille..."

    Tu restes optimiste et, en cela, tu ressembles (j'ai dit ressemble) à un modèle masculin, pour nous, les jeunes.

    Continue d'écrire, c'est cool te lire.

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  2. Guillaume,

    Sais-tu pourquoi il n'a pas besoin de chiâler? C'est parce je chiâle pour deux!!

    Chantal:)

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  3. Il semble que vous soyez un expert dans ce domaine, vos remarques sont tres interessantes, merci.

    - Daniel

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