vendredi 29 mars 2013

Vendredi Saint


Vendredi saint… Pour plusieurs, le jour est encore synonyme de tristesse profonde associée à la mort du Christ sur la croix. Je les respecte. Mais pour nous, je le dis au risque de passer pour un mauvais chrétien, c’est d’abord et avant tout un congé, et un congé, ça se prend toujours, je pense que nous serons d’accord là-dessus.

Reste qu’il fut un temps (note orthographique : pour ceux ou celles qui se demandent s’il ne faut pas mettre un accent circonflexe sur le u de fut, c’est non, car il s’agit ici d’un passé simple et non d’un subjonctif imparfait, comme dans j’aurais aimé qu’il fût plus riche. Voilà, vous savez tout maintenant), un temps donc où le Vendredi saint, jour du traditionnel congé pascal (de Jeudi saint au lundi de Pâques inclusivement), était fortement teinté de religiosité puisqu’il fallait assister à la terrible cérémonie du Vendredi saint qui nous faisait revivre la passion de Jésus et sa triste et célèbre fin sur la croix. C’est d’un dramatique, mes amis… En fait, toute la passion du Christ est extrêmement dramatique, avec la flagellation, la couronne d’épine, sa rencontre avec Ponce Pilate, toutes choses que vous connaissez forcément si vous êtes un tant soit peu chrétien. Car on nous l’a tellement répétée que l’histoire a fini par s’incruster, pas vrai! Mais c’est une belle histoire dont le héros meurt, mais dans un tel élan de magnanimité qu’on s’en sent grandi. Or, n’est-ce pas à cela que servent les héros? Et puis un héros mort dont on sait qu’il va ressusciter, n’est pas une fin digne des plus grandes productions hollywoodiennes?

Que les puristes se rassurent ici : je ne fais nullement dans le sarcasme, bien au contraire. Moi, je l’aimais bien l’office du Vendredi saint. Surtout que toutes les filles de la paroisse y allaient et bon, ça nous donnait un peu l’occasion à nous, les garçons timides, de les zyeuter de loin voire parfois, d’échanger un petit sourire en coin. En coin, dis-je bien! Rien de séducteur là-dedans, rien pour s’y méprendre! Mais c’était tout de même un demi-sourire qui illuminait la passion (je parle de l'office religieux, bien sûr) et qui en rendait l’écoute moins plate. Car pour être plate, cette lecture, mono-tonale et monotone l’était assurément et c’est sans doute pour cette raison qu’on nous faisait rester debout : pour ne pas qu’on s’endorme d’ennui! (Ce qui se produisait tout de même parfois, remarquez…)

Aujourd’hui, au Québec du moins, la tradition est moins vive. Toujours vivante, oui, mais moins vive. Moins astreignante du coup. Ici en Haïti, en revanche, elle est toujours aussi intensément vécue, avec de longs et mortuaires offices qui se font la compétition pour aller chercher le plus vaste auditoire possible. Je ne sais pour les autres, mais je puis vous garantir que nos voisins, les adventistes, ne sont pas en reste sur ce point : depuis quelques heures, ils nous passent des enregistrements de la musique qu’ils chantent pendant leur office. Tu parles!... Néanmoins, à leur défense, je dois dire que ces enregistrements sont, musicalement parlant, tout à fait harmonieux, avec de fort belles voix et une bonne instrumentation. Quel dommage que la réalité live soit tout autre!... Mais bon. Le Christ est mort et c’était un personnage important alors la commémoration de cette mort semble tout à fait dans l’ordre des choses historiques, et pourquoi ne le serait-elle pas?

Mais il me semble que pour les circonstances, un peu de silence ne nuirait pas…

dimanche 24 mars 2013

Mangues à gogo


À quelques reprises, j’ai abordé le thème de la saison des mangues. Je me permets d’y revenir. L’événement — car c’en est un, n’en doutez pas — mérite certainement qu’on s’y arrête, voire qu’on s’y attarde parce qu’il est tellement important dans la vie haïtienne que c’en est presque déroutant.

Car après tout, de quoi est-il question? De mangues qui mûrissent et qui, comme tout fruit arrivé à maturité, décrochent de leur maigre attache ligneuse et, suivant les lois de la gravité, tombent lourdement. Or, ce n’est pas parce qu’elles tombent qu’elles sont forcément gâtées : quelquefois oui, mais la plupart du temps, elles restent tout à fait mangeables, surtout si on les consomme sur-le-champ. Si vous vous souvenez — car je vous l’ai déjà dit —, les Haïtiens sont fous des mangues, et pas seulement parce que le fruit est succulent mais aussi, peut-être même surtout parce que, en saison, la mangue, c’est la manne providentielle qui, pour plusieurs, marque la différence entre un estomac vide et un estomac plein. Cela me rappelle ce que signifiait jadis l’arrivée des premières fraises estivales au Québec. Attention, les jeunots! Je vous parle d’une époque que vous ne connaissez pas, une époque où les fruits n’étaient disponibles qu’en saison, mais ils avaient le goût du fruit mûri naturellement, par une combinaison de soleil et de pluie, et non une affaire de survoltage mécanique du mûrissement, avec Dieu sait quels produits… Aujourd’hui, les fruits, comme le reste d’ailleurs, sont avant tout des produits de consommation et s’estiment davantage par leur valeur mercantile que par leur goût. Vous m’excuserez d’être nostalgique, mais ce n’était pas comme ça avant. À la maison paternelle, les fraises du Québec arrivaient en juin et n’avaient rien à voir avec ce que l’on trouve aujourd’hui à longueur d’année dans les supermarchés. Et c’était la même chose avec les pêches et les poires de l’Ontario ou les bleuets du Lac-St-Jean… Eh bien les mangues ici, c’est ça : un fruit naturel, naturellement juteux et sucré, bref absolument délectable.

Seul problème : leur surabondance. Il y en a tellement et elles arrivent à maturité toutes en même temps, si bien que, comme la manne, il faut les prendre quand elles passent et s’en gaver jusqu’à n’en plus pouvoir car après, c’est fini. Voyez la photo ci-dessus : et ce n'est que la récolte d'un seul arbre!

Je sais ce que vous allez me dire : que s’il y en tant que ça, le pays pourrait en exporter, vrai? Vrai. Et c’est ce que le pays fait. Je vous invite d'ailleurs à lire l'article ici si vous voulez en savoir plus. Mais d’après ce que j’ai lu, l'exportation reste trop faible pour que c’en devienne vraiment une industrie rentable (environ 20 %).  Si bien que la majeure partie des récoltes est consommée localement, mais pour tout vous dire, mis à part quelques financiers spéculateurs, je pense que personne ici ne s’en plaint. Les mangues sont là, elles s’offrent littéralement à la consommation, alors pourquoi ne pas en profiter? Surtout que le fruit, en plus de son goût unique et accrocheur, est excellent pour la santé : vitamines, fibres, carotène, fructose… tout y est.

Le plus drôle, c’est qu’il existe, d’après le ministère de l’Agriculture haïtien, pas moins de 158 variétés de mangues en Haïti, dont la plus populaire reste la mangue francique, car, dit-on, elle est la seule à pouvoir subir sans dommages le traitement anti-mouches de la mangue que les USA imposent : un bain dans de l’eau chauffée à 50° C. Pourtant, d’après Wikipedia, la mouche de la mangue ne se trouve que dans la région du Pacifique occidental, bien loin d’Haïti… De quoi se poser quelques questions…

Quoi qu’il en soit, je puis vous garantir que pour les Haïtiens, il n’y a aucun doute que la mangue reste le fruit le plus populaire au pays, et j’avoue que suis tout à fait d’accord avec eux!

jeudi 21 mars 2013

Dur dur le tourisme en Haïti


Encore une image qui fait mal aux Haïtiens : le pays arrive bon dernier — 140e sur 140 — au classement de la valeur touristique des pays selon l’étude faite par le Forum économique mondial. Quelle déception! Qui remplit d’amertume le chroniqueur et éditorialiste Frantz Duval dont l’éditorial du jour blâme encore la performance du gouvernement Martelly. «Deux ans, écrit Duval, c’est bien peu pour changer le visage d’Haïti! Deux ans, dans un mandat de cinq ans, c’est beaucoup.» Mais cette seconde partie de son affirmation est fausse. Quel que soit le contexte, deux ans reste un bien court terme et cinq ans n’est pas une longue période non plus, tout bien considéré... Et pourtant, on demande au gouvernement actuel de faire des miracles et, en moins des cinq ans constitutionnels prévus, de mettre le pays sur la carte internationale des pays qui ne vont pas trop mal. Je pense que la barre est un peu haute…

Lorsque nous étions au Panama, notre ami le Français que nous y avons rencontré affirmait que, en matière de tourisme, le pays (Panama) était sans doute une dizaine d’années en retard sur son voisin, le Costa Rica. Je ne connais pas ce dernier, mais je comprends tout à fait ce que Yves voulait dire : au Panama, les structures touristiques sont là, mais un peu hésitantes, un peu rustres. Il y manque le poli, la patine que seuls les ans peuvent façonner. Pourtant, je puis vous assurer que le Panama est cent fois plus avancé que notre chère Haïti!

Mais voilà : les gens, chroniqueurs en tête, confondent industrie touristique et potentiel touristique. Le potentiel d’Haïti est indéniable : plages, montagnes, cascades, forêts de pins… l’île regorge de beautés, sans compter le charme bon enfant de ses habitants. Mais tous ces éléments ne forment qu’un potentiel. Or, ce qui est rentable, c’est l’exploitation de ce potentiel, sa transformation et son développement. C'est ici qu'on commence à parler d'industrie. Et c’est là qu’il y a vraiment une jolie distance entre la coupe et les lèvres assoiffées des Haïtiens. Un peu comme notre coin de forêt boréale et son potentiel de matière ligneuse : tant qu’on ne l’exploite pas, ce n’est qu’un potentiel, rien d’autre (et c'est ce qu'il va rester, si vous voulez tout savoir). Or, qui dit exploitation parle d’infrastructures, c’est-à-dire de structures de base qui permettront aux touristes éventuels de faire connaissance avec le pays. Ainsi, je vous ai dit qu’au Panama, nous avions simplement loué une voiture et, sans plan plus précis, que nous étions simplement allés à la découverte du pays. Eh bien après toutes ces années en Haïti et malgré les améliorations sensibles apportées, un tel voyage n’est toujours pas possible ici. Les routes, les hôtels, les restaurants, pour ne nommer que les structures de base dont un touriste a besoin, sont inadéquats, tant en quantité qu’en qualité. La seule location d’une voiture, à environ $200 US par jour, reste une affaire pour les riches — pas pour les touristes qui surveillent leur budget. Les rares vols intérieurs sont chers et, ici encore, réservés aux riches. Quant au transport public routier, il est à déconseillé fortement. Alors dites-moi, à part les touristes en conserve et les gens qui, comme nous, vivent en ce pays, qui pourra-t-on attirer et fidéliser en Haïti?

Je sais que, disant cela, je risque de m’attirer les foudres de quelques amis haïtiens qui vont me dire que j’exagère. Mais je n’exagère en rien. Le pays n’est simplement pas prêt et ne le sera pas avant — osons un chiffre : dix ans. Ce peut être plus; je doute que ce soit moins. Et ce, en autant que des efforts majeurs soient mis dans le développement d’un réseau d’infrastructures adéquates, dois-je le préciser. Incidemment, Frantz Duval en est conscient : «Nous sommes derniers pas seulement parce que nous recevons peu de touristes, mais parce que les conditions ne sont pas réunies pour qu’ils viennent nous visiter en plus grand nombre. Avons-nous trop tôt annoncé notre retour sur le circuit mondial? Mal évalué nos atouts? Péché par orgueil? Joué à la grenouille qui se veut grosse comme un bœuf?»

Non, mon cher Duval, Haïti n’a pas péché par orgueil; juste par naïveté…

dimanche 17 mars 2013

Le bercail


De toutes les étapes d’un voyage quelconque dont Haïti constitue une partie, la plus éprouvante, pour nous en tout cas, reste sans conteste la portion routière de Port-au-Prince aux Cayes — ou le contraire, bien sûr. En principe, le trajet prend trois heures jusqu’à l’entrée de la capitale et une heure de plus pour se rendre à l’aéroport, puisqu’il faut traverser la ville d’un bout à l’autre. Or, Port-au-Prince, toute capitale qu’elle soit, ne compte aucune autoroute, ni même un boulevard digne de ce nom, si bien que la traversée de la ville se fait souvent au pas, voire au pas de tortue. Mais règle générale, une heure suffit pour accomplir cette pénible traversée. Sauf ce vendredi de notre arrivée au pays, où, allez donc savoir pourquoi, le bouchon de circulation était hermétiquement clos, si bien qu'il nous faudra pas moins de deux heures pour atteindre la banlieue, dont une heure et demie passée dans l’immobilité absolue, l’air climatisé à fond dans la voiture tout juste suffisant pour nous empêcher d’étouffer. Une heure et demie les amis, je ne sais pas pour vous, mais pour moi c’est un peu long, tout enthousiaste que je fus de retrouver le pays. Pourquoi? Sans raison particulière. Sans doute parce que vendredi, la circulation est encore plus dense, mais à la vérité, le goulot que crée l'arrivée au carrefour — ainsi appelé à juste titre — forme un inévitable bouchon que seul le temps finit par vaincre. Mais bon, tout finit par finir et une fois sur la nationale, nous avons fini par arriver sans autre tracas.

C’est fou ce qu’un retour à la maison peut signifier, même après un court séjour comme celui que nous avons fait hors pays. La maison, comme nous nous y attendions, était propre comme un sou neuf — Éraise y voit de tout son grand cœur — et des bouquets de fleurs ici et là égayaient l’intérieur. Deux minutes pour rebrancher l’ordinateur et voici un air de jazz qui nous berce confortablement. Ne reste qu’à déboucher une Prestige bien fraîche et nous voilà refaits. Ou presque : une portion de lasagne aussi appétissante que si elle venait d’être faite remplit le petit trou gastrique que la journée a creusé. Une bonne nuit de sommeil effacera toute la fatigue du voyage et le lendemain, nous voilà frais et dispos pour retrouver nos employés du samedi et leur joie, visible et non feinte, de nous revoir. C’est beau, c’est chaud, c’est rassurant. Évidemment, les consignes que j’avais laissées n’ont pas toutes été respectées; évidemment, le travail planifié n’a pas été complété; évidemment, tout le monde a un peu — pas mal — profité de notre absence pour fonctionner au ralenti. C’est de bonne guerre et je ne m’en offusque nullement. Ou plutôt, si, un peu tout de même, mais pour la forme seulement, car tout le monde sait que nous sommes simplement contents de rentrer au bercail et très peu portés aux réprimandes. Cela viendra plus tard.

Car l’un des effets positifs de l’absence, c’est de revoir notre milieu de vie, envers lequel nous sommes souvent assez critiques, avec des yeux neufs et un cœur ouvert. C’est de sentir que dans ce pays où nous sommes toujours, par la force des choses, condamnés à n’être que des étrangers, nous sommes pourtant chez nous et contents d’y être. De quoi faire réfléchir. Car ce n’est pas donné d’avance. Comme quoi il ne faut jamais attendre d’avoir perdu ce que l’on avait pour en comprendre la valeur...

Je ne vous en dis pas plus long, car je sais que vous me comprenez…

vendredi 15 mars 2013

Le jour du retour



Avant de parler de retour, il faut que je vous parle de café. Rassurez-vous, je ne vais pas faire mon érudit et vous donner le compte rendu de notre visite d’avant-hier chez la dame qui, amoureusement je dirais, cultive quelques plants de café d’une manière que l’on pourrait qualifier d’artisanale, mais bon, amoureusement et industriellement vont difficilement ensemble, n’est-ce pas… Si bien que les plants, au lieu d’être placés en rangs minutieux, sont semés ici et là, un peu au hasard du terrain semble-t-il. Et pourtant, non, il n’y a pas vraiment de hasard, mais bien une volonté d’installer les plants là où ils sont les plus susceptibles de produire allégrement. Et la dame, pas un peu fière, nous dit qu’elle arrive ainsi à récolter quelque 150 kg de café, ce qui n’est pas mal du tout vu la modestie de l’entreprise. Mais le plus drôle, c’est de sentir la passion de la dame pour son travail, car pour un travail, c’en est tout un et je vous prie de me croire! Alors au cours des deux bonnes heures qu’a duré la visite, elle a jacassé sans relâche, nous fournissant mille détails que nous avons déjà oubliés, bien entendu, car le café, pour moi, reste d’abord ce que je bois! Mais elle était bien folklorique, la dame, et nous avons tous bien apprécié la visite qui s’est poursuivie par la visite de la coopérative locale où, cette fois, de l’équipement industriel rend les récoltes propres à la consommation ordinaire. Cependant et comme le soulignait fort pertinemment Yves, il eût été de bon goût de nous faire déguster le café sur place, surtout après en avoir humé les effluves pendant une bonne demi-heure! Mais bon…

C’est cette visite qui a mis le point final à notre second séjour à Santa Fe, là où les rues s’entrelacent que c’en est ridicule, vous vous souvenez? Mais voir des perroquets voler allégrement d'un arbre à l'autre vaut quand même le détour, reconnaissons-le...

Si bien que nous avons repris la route, laissant nos amis reprendre la leur dans une direction similaire : la capitale. Eux ont opté une dernière fois pour la plage, tandis que nous filions sans demander notre reste vers Panama où, après quelques heures d’errances involontaires — vous faites comment, vous autres, les fin-finauds, sans carte, sans GPS et sans indications routières? — nous avons fini par aboutir par le plus grand des hasards, je le dis sans honte, dans ce Holiday Inn sur le bord du canal d’où nous avons passé le temps à regarder passer les énormes porte-conteneurs, un passe-temps qui en vaut bien d’autres. Après tout, les vaches ne regardent-elles pas passer les trains? Et qui s’en formalise?

Maintenant, au moment où j’écris ces lignes, la boucle se boucle : nous sommes à ce même hôtel, à quelques minutes de l’aéroport, à profiter du luxe d’une belle chambre spacieuse, confortable et tranquille. Nous nous efforçons d’en profiter car tout à l’heure sera forcément fébrile. Mais tout à l’heure, c’est aussi le moment du retour au bercail et, comme je vous le disais hier, lakay se lakay.

En conclusion, ce fut un agréable petit voyage qui nous aura permis de faire connaissance avec un pays charmant aux paysages variés et pittoresques, habité par des gens simples et chaleureux. Sans oublier le plaisir de se faire de nouveaux amis...

Somme toute, un excellent voyage!

jeudi 14 mars 2013

Le début du retour


Nous avions deux raisons de nous rendre à Bocas del Toro : la première, évidente, parce que l’endroit est réputé pour être très pittoresque et qu’il constitue la fin d’un parcours panaméen. Mais la seconde mérite une mention particulière : nous espérions y retrouver nos nouveaux amis, les Français Yves et Christine rencontrés à la plage de Destiladeros (près de Pedasi) chez l’incommensurable Philippe. Et pour une fois, les choses se sont passées selon le plan.

Or je vous dirai que, nonobstant la valeur des attraits touristiques, rencontrer des gens qui nous plaisent et qui semblent apprécier notre compagnie constitue sans doute ce qui fait le succès d’un voyage. Car ces rencontres ne sont jamais ordinaires : en quelques heures, on se sent avec certaines personnes comme si on avait gardé les cochons ensemble et le courant passe. Il faut dire que Yves et Christine sont de notre espèce : un couple qui arrive dans un Panama dont ils ne connaissent rien, qui loue une voiture comme nous et qui, comme nous, arpente le pays le nez au vent. Cela est suffisant pour que nos rapports deviennent vite cordiaux, amicaux même et représentent une valeur ajoutée au pittoresque des lieux. Ce dont Bocas ne manque pas d'ailleurs. Le tour à bicyclette et l’excursion le jour suivant dans les îles avoisinantes se révéleront à la hauteur de nos attentes et le farniente au petit hôtel dont la terrasse forme un quai sur la mer complètera aisément ce tableau idyllique. Fait digne de mention : l’endroit regorge de jeunes touristes de toutes nationalités, Européens pour la majorité, ce qui donne un air un peu hippie rétro à la ville et n’enlève rien à son charme, on s’en doute.

Et puis arrive le moment de reprendre la route, car il faut déjà penser au retour. La cordillère, cette fois, se passe sans brouillard et nous offre de belles perspectives sur la forêt équatoriale. Mais ces forêts, souvent appelées sur le calque de l'anglais *forêts pluviales, portent bien leur nom : il y pleut beaucoup, en fait, probablement tout le temps, sous forme de crachin ou sous forme d’averses diluviennes, en tout cas, tout est toujours mouillé. Comment des gens peuvent vivre à longueur d’année dans un tel climat dépasse mon entendement. Car c’est bien joli, oui, mais le confort, avec un taux d’humidité à près de 100% à longueur d’année, me paraît douteux. Mais, comme on dit en Haïti, lakay, se lakay…

Et puis nous voilà de retour sur la panaméricaine où nous nous faisons bêtement prendre dans le piège à cons du coin : une zone soudaine de vitesse limitée à 40 km où le radar me prend à 92 km, malgré le puissant coup de frein que je donne en voyant la police. Le policier commence par nous dire que la contravention de $75 doit se payer à la capitale. Nous rechignons à l’idée, car qui a envie de se perdre dans Panama pour payer une vulgaire contravention? «Très bien, dit le policier, donnez-moi $50 et je vous arrange le tout.» Inutile de dire que l’on commence à le voir venir avec ses gros sabots… On hésite. Ce voyant, le brave homme annonce que pour $20, tout sera dit, ce que je me dépêche de conclure séance tenante. Et l’on repart de plus belle. Je sais que vous allez penser corruption; mais pour moi, je préfère plutôt parler d’arrangement à l’amiable duquel tout le monde sort gagnant. Le plus drôle c’est que, retrouvant nos nouveaux amis français en fin de journée, nous apprendrons qu’ils se seront fait prendre au même endroit que nous, mais que les montants avaient été simplement doublés, avec une contravention de départ de $150 (il roulait 75 km) qui s’est conclue à $40… Le pigeon suivant aura-t-il eu à débourser $60? Nul ne le sait…

Et dire qu’il s’en trouve encore pour dire que les voyages forment la jeunesse... Et nous alors? Vous croyez qu’on n’apprend plus rien?

dimanche 10 mars 2013

« C'est ridicule »


Vous avez remarqué que le titre de ce texte est entre guillemets. Ce qui signifie que ce sont des paroles rapportées. Ce pourrait tout aussi bien être celles de Balzac que de Hugo, Dumas que de Racine, mais non, ce sont simplement les propos de ma tendre moitié, répétés au moins cent fois, alors que nous déambulions dans le minuscule mais labyrinthique village de Santa Fe. Ridicule dans le sens : comment pouvons-nous ne pas trouver ce qui devrait se trouver tout juste après le prochain tournant à gauche? Et on vire, et on tourne, et on retourne, jusqu’à ce que s’enquérant à une gentille dame de l’endroit que nous cherchions — le café Internet local pour tout vous dire — , elle nous désigne la maison derrière elle et ajoutant, avec le plus beau des sourires : «Pourquoi ne pas avoir demandé plutôt que tourner en rond comme ça?» Eh bien justement, chère madame, nous avons demandé et c’est bien ça qui est le problème : on nous a dit de tourner, nous avons tourné, puis tourné, puis tourné à nouveau, puis retourné sur nos pas au point d’en avoir le mal de mer… Je blague bien sûr, mais à peine. Aucune indication, aucun nom de rue, aucun édifice digne de ce nom qui pourrait servir de point de repère, que des rues qui montent et — fatalement — descendent et qui tournent et qui se rejoignent si bien qu’on passe et repasse devant le même endroit dix fois et lorsqu’on veut le retrouver ultérieurement, on passe une demi-heure à le chercher en vain... Asi es Santa Fe. Tout ça pour une connexion qui ne fonctionnait même pas!

Tout de même, le village à 500 m d’altitude dans un décor très bucolique et pittoresque nous séduit et nous y prendrons une chambre pour la nuit. Ne reste plus qu’à trouver un restaurant où nous pourrons nous restaurer (car sinon, à quoi sert un restaurant, je vous le demande…). Or, celui — et remarquez ici la marque du singulier — qu’on nous recommande et qui est censé fermer à 19h et déjà fermé et il n’est que 18h30. Qu’à cela ne tienne, nous en trouverons un autre. Typiquement local. Le repas, à $3, est copieux et ma foi, plutôt bon. Trois chiens attendent patiemment qu’on partage avec eux quelques morceaux de notre poulet — ce que nous faisons, bien sûr — la musique du bar voisin tonitrue, les clients sont rares, mais l’ambiance n’a pas de prix.

Et maintenant? Pourrons-nous, en pleine noirceur, retrouver notre hôtel? Eh bien croyez-le ou non, en tournant à gauche, puis à gauche encore, puis à droite, puis encore à gauche, on y arrivera presque pile. Comme quoi l’orientation est une faculté qui se développe quand il le faut!

Le lendemain, nous poursuivons notre route vers le nord — pardon, je veux dire vers l’ouest — pour atteindre Boquete, une jolie petite ville dont les rues sont droites et perpendiculaires les unes aux autres; une ville normale, quoi. Notre hôtel est très convenable et ce matin, en allant prendre notre petit déjeuner, que voyons-nous, en cage et bien en plume et en os creux : le toucan de la photo! D’abord, on a cru qu’il était en plastique, tellement il était si exagérément coloré, mais quand il s’est décidé à prendre son bain, il fallut nous rendre à l’évidence : c’était un vrai! De quoi vous donner envie d’un bol de Froot Loops, tiens…

Et aujourd’hui, la finale de notre parcours routier panaméen, Bocas del Toro, du côté de l’Atlantique, et qui est en fait un archipel où l’on accède qu’à pied — après la course en bateau d’une demi-heure, je le précise. De là, il nous restera plus qu’à retourner à Panama… Mais je vous reviens pour en dire un peu plus sur ce petit coin assez pittoresque qui, comme dirait un guide Michelin, vaut le détour. Vraiment.

Et je ne vous parle pas de la traversée de la cordillère dans un brouillard à couper au couteau…

jeudi 7 mars 2013

Le pied!


Notre aventure panaméenne se poursuit sans rien qui sorte vraiment de l’ordinaire. Hier, seconde journée de route, nous nous sommes perdus — brièvement je le précise — dans une ville dont nous avions mésestimé la taille, avons pris un sens unique à l’envers — et se le sommes fait dire en termes non équivoques, même si avec le sourire —, avons été arrêtés par la police sous prétexte d’avoir négligé un feu de signalisation (moi? lequel?) — un arrêt qui s’est terminé par un sourire et une exhortation policière à conduire prudemment, ce que je fais déjà, tout le monde le sait, bref, rien qui sorte de l’ordinaire d’un voyage comme celui-ci.

Tout ça pour vous dire que nous avons finalement atteint le Pacifique — direction sud (!), pour les férus de géographie, ce Pacifique que nous n’avions pas tâté depuis déjà des lustres et dont les vagues sont toujours aussi impressionnantes. La plage en est une de sable volcanique mélangé, ce qui, sous le soleil de cette latitude, le rend plutôt chaud, et vous comprendrez qu’il s’agit là d’un euphémisme car en fait, je m’y suis presque brûlé la couenne des pieds que j’ai pourtant épaisse… Mais l’endroit lui-même, trouvé en suivant les indications du guide Lonely Planet — dont j’ose ici faire une publicité gratuite — est fabuleux et mérite que je vous en parle.

Pourquoi? Simplement parce qu’il y a des gens dont le courage, la foi, l’énergie forcent l’admiration. Des gens qui rêvent et qui, plutôt que de soupirer, relèvent leurs manches, se mettent au travail et aboutissent à un produit final qui doit ressembler à ce qu’ils visualisaient dans leur univers onirique personnel. Ainsi en est-il de cet endroit, véritable opus d’un artiste constructeur. N’utilisant que des matériaux indigènes au pays — surtout le tek, le bambou et les rameaux de palmier —, Philippe (c’est le nom du maître d’œuvre, Français de surcroît) a conçu, élaboré, construit et aménagé ce domaine comme on en voit rarement et qui, bien avant l’ère écologiste, en pavait déjà la voie. Ici, pas de toc, pas de frime, juste une utilisation optimisée et créatrice des matériaux disponibles. J’en reste, pour ma part, béat d’admiration. Pour avoir donné moi-même dans l’auto-construction, j’en connais les exigences et je sais que, sans le feu sacré, le projet, si aisé qu’il puisse paraître à vue de nez, ne lèvera pas : trop de difficultés, trop d’imprévus, trop de contrariétés sapent l’idée première et tuent le projet. Mais ici, les difficultés ont été absorbées ou contournées et tout est de bon goût, tout est respectueux de l’environnement, tout n’est «qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté». Et les efforts pour y parvenir ne sont que les moyens que la fin justifie amplement!

Si bien que, s’y sentant si bien, on y reste — avouez que vous en feriez autant — sans rien faire que d’écouter les puissantes vagues de cet océan qu’on nomme pacifique (et pourtant!) et les petits oiseaux qui chantent sans s’exciter, rien à voir avec nos quiscales haïtiens, vous l’aurez deviné. Bref, l’endroit pourrait presque être qualifié de paradisiaque, si on savait à quoi ressemble vraiment le paradis. En tout cas, puisque nous sommes en compagnie française, je me permets d’utiliser cette expression un peu argotique dont j’ignore le fond mais dont je connais la valeur évocatrice : ici, c’est le pied!

mardi 5 mars 2013

Panama nous voici!


Ailleurs… «Ailleurs, c’est peut-être loin / Ou c’est p’têt’ à côté», chantait Ferland sur son fameux disque Jaune. Propos simples s’il en est, et pourtant, tout à fait vrais : être ailleurs signifie seulement que l’on ne se trouve pas ou plus là où l’on était. Ce qui est exactement notre cas. Partis dimanche de notre «Ayiti cheri», nous nous sommes envolés non pas en direction du nord — froid nord —, mais bien du sud, donc plus près encore en direction de l’équateur, vers ce dernier pays qui conclut ce qu'on appelle l'Amérique centrale, vous l'avez deviné, il s'agit bien de Panama.

Je vous épargne la géographie, la sociologie ou la politique du pays : Wikipédia ou similaire pourra vous en brosser un portrait bien supérieur au mien. Mais aller au gré du vent, muser à droite et à gauche donne souvent une meilleure idée d’un pays que toutes les données scientifiques recueillies dans des ouvrages sérieux et bien intentionnés. C’est en tout cas, ce que je crois. Et c’est ce que nous aimons faire.

C’est ainsi que nous sommes débarqués dans ce pays dont nous ne connaissons rien et que nous n’ambitionnons même pas de connaître, mais plutôt juste apprivoiser. C’est comme ça que nous sommes arrivés, comme je vous l’ai narré, dimanche soir dernier, sommes allés louer une voiture dès lundi matin et sommes simplement partis sur la route, sans même une carte routière adéquate… Vous allez probablement me dire que le pays ne comportant qu’une seule route qui le traverse de part en part — la fameuse panaméricaine —, la carte est sans doute superflue. Mais n’étant pas, personnellement, du type GPS, j’aime les cartes routières et sans elles, je me sens un peu nu. Un peu seulement, car le guide de Panama, acheté avant le départ, suffit à m’habiller à peu près adéquatement, puisque, comme tout le monde le sait, un rien m’habille...

Ne me demandez pas de vous parler de la capitale, Panama, car nous ne l’avons que traversée, dans un trafic digne de n’importe quelle capitale, dans une absence presque totale de panneaux indicateurs, de noms d’artères importantes ou même de directions. Et si nous avons abouti dans la bonne direction, c’est uniquement par un heureux hasard et non à cause des talents bien connus de ma compagne navigatrice ou de mon habileté au volant — que plusieurs décrient, je le sais…

Toujours est-il que nous nous sommes retrouvés dans la bonne direction (l’ouest) et avons atteint sans encombre la petite ville de El Valle, située dans la caldeira d’un vieux volcan éteint depuis des lustres. L’endroit est fort pittoresque, mais le mauvais temps nous a surpris et limité dans nos projets d’exploration des environs. Tout de même, c’est un beau petit coin de pays, peu achalandé et agréable à tous égards. Nous avions pensé y demeurer un jour de plus, mais lorsque nous avons appris que la tempête qui frappe le pays depuis dimanche ne va se dissiper que mercredi, nous avons remballé et, reprenant l’étroite petite route en lacets impressionnants, avons rejoint la panaméricaine pour poursuivre notre route à l’ouest — au nord si vous préférez. Et si vous ne comprenez pas la confusion, regardez bien une carte de l’Amérique centrale et vous allez tout comprendre : le pays forme une espèce de tilde qui fait que la panaméricaine le traverse en fait d’est en ouest même si, ce faisant, on va ou bien au nord vers le Costa Rica, ou bien vers la jungle de Darien qui fait le pont avec l’Amérique du Sud — au sud donc, véritable bouchon qui reste d'ailleurs toujours infranchissable en voiture, fût-elle un Hummer

Somme toute, nous errons au gré de notre fantaisie et jusqu'à présent, tout se passe bien alors comme on dit par chez nous, "n'ap swiv"...

dimanche 3 mars 2013

Une semaine bien remplie


Sans doute vous étonniez-vous de mon silence. Une semaine a passé, plus en fait, considérant que mon dernier texte a été publié dimanche matin dernier. D’emblée, je vous rassure : non, je n’étais pas mort, pas même malade, en fait; tout simplement, j’étais affairé. Ne riez pas, de grâce! Car ces épisodes arrivent. Surtout après la visite du patron, lequel distribue ses consignes et s’attend à les voir exécuter… Et c’est précisément ce que j’ai fait : j’ai exécuté — entre autres choses — les consignes du patron. Mais juste pour vous montrer que je n’exagère en rien l’intensité de la semaine qui vient de passer, je vous en donne un bref, mais néanmoins éloquent, compte rendu.

Il faut dire que la semaine a commencé assez raide avec le remerciement de l’un de nos médecins. Je le dis sans réserve : voilà une tâche qui me déplaît souverainement. Et pourtant, il faut bien que quelqu’un le fasse n’est-ce pas? Or, il s’avère que cette tâche, ingrate s’il en est une, est mienne en tout état de cause et que je ne saurais donc y déroger. C’est arrivé dans le passé et cela se produira sans doute encore dans le futur : l’embauche et la débauche (avouez qu’elle est bonne!) fait partie de mon lot. Mais alors que le premier reste relativement aisé et s’inscrit sous d’heureux auspices, le second est nettement plus amer, surtout pour celui qui en est l’objet. Et j’ajouterai : surtout s’il s’agit d’un médecin intelligent, affable, charmant même et qui comprend mal le motif invoqué : le traditionnel remaniement administratif. Je sais, je sais : ça ne vole pas haut. Mais il s’agit là tout de même d’un motif répandu et, souventes fois, tout à fait fondé. Ce qui ne rend pas la pilule plus facile à avaler… Mais bon.

Mardi, le clou de la journée fut sans contredit la réunion avec tout le personnel pour leur expliquer la décision administrative d’adhérer au plan de pension de l’État, qu’à peu près tout le monde abhorre et se passerait volontiers. Pourtant, c’est un plan obligatoire auquel tout employeur est tenu de souscrire. Or nous n’en faisions pas partie, ce qui nous rendait fragile et passible d’amendes salées, pour ne pas dire indigestes, comme celle dont on nous a récemment menacés… Si bien que le patron a décidé d’aller de l’avant et d’adhérer au plan. Au grand dam des employés qui y voient comme une trahison… Réunion chaude donc — comme je les aime en fait — où tout le monde essaie de voir comment ils pourront échapper à cette autre ponction sur leur maigre salaire…

Mercredi, me voici convoqué au Bureau du travail, là où s’arbitrent les divergences liées à un congédiement. Vous voyez le lien là, oui? Mon copain le médecin était là, nous avons discuté comme des gentlemen et en moins de cinq minutes, nous en étions venus à une entente satisfaisant les deux parties, en l’occurrence lui et moi. Ne restait plus que le calcul des sommes en jeu, ce que l’inspecteur, assisté de son confrère, mettra pas moins d’une heure à produire — et erroné à part ça. En fait, le sujet est tellement cocasse que je me demande si je ne vais pas y revenir… Enfin, l’essentiel est que tout ait fini bien et dans les temps, soit avant midi puisque nous devions prendre le lunch avec nos chers amis Antonio et Diane à leur résidence champêtre… L’après-midi y a passé néanmoins, si bien que je n’ai pas eu le temps de vous écrire…

Jeudi, ce fut le tour de la rencontre avec les médecins, d’abord pour mettre les choses au clair concernant le congédiement de leur collègue et ensuite pour leur annoncer qu’une ponction supplémentaire serait prélevée sur leur salaire, ce qui ne les rend jamais très joyeux, je ne comprends pas pourquoi… (je blague!) La réunion ne fut pas longue, mais elle n’en fut pas moins intense et a considérablement amorti mon désir, pourtant croissant, de vous écrire quelques lignes, histoire de vous souligner le début de mars, puisque j’avais déjà laissé février filer en queue de poisson sans lui dire (et vous dire) au revoir.

Vendredi est arrivé, je commençais à avoir la langue longue, mais ce n’était pas encore fini : une rencontre importante — et fort agréable, je le dis avant que vous pensiez le contraire — m’a occupé la majeure partie de l’avant-midi et pouf! la semaine était déjà finie… Je vous passe les ajustements salariaux auxquels j’ai dû m’astreindre et qui se sont ajoutés à la fin du mois et les tâches qui l’accompagnent habituellement. Bref, j’ai été occupé!

Hier samedi, j’avais bien projet de vous écrire, mais il fallait encore préparer ce départ, prévu pour le lendemain soit aujourd’hui si vous êtes un tant soit peu attentifs…

Si bien que nous voici maintenant à l’aéroport Toussaint Louverture, une fois de plus, pour une destination qui n’a rien à voir avec la mère-patrie… Je ne vous en dis pas plus long, histoire de vous faire languir un peu… Rassurez-vous toutefois : je ne serai pas long avant de vous revenir!

De quoi faire rire
Lu ce matin sur un camion, lesquels sont toujours friands de ces références à Jésus, Dieu, le Christ ou des extraits des psaumes. Celui-là avait écrit, bien naïvement je pense : "Dieu est en Christ!". Dites-moi sérieusement : vous ne trouvez pas ça beau, vous autres?

De quoi faire pleurer
Le dernier épisode de la troisième saison de Downton Abbey. Dire qu'il faudra environ un an avant de savoir comment la quatrième saison va s'enchaîner!...

¡Hasta luego!