vendredi 12 février 2010

Mais où sont donc les cas orthopédiques?

 

Je vous l'ai dit hier, aujourd'hui, c'est congé. Bon, pour le jeûne, je ne sais pas si ça marche fort. Mais pour la prière, toutes les stations de radio diffusent en boucle et tout le monde écoute à tue-tête, semble-t-il. Succès total, donc.

Ce qui remporte moins de succès, cependant, c'est notre course aux cas orthopédiques. Ça peut sembler drôle comme ça, mais nous savons (ou en tout cas nous le présumons) qu'il reste encore des tas de gens qui n'ont pas reçu les soins dont ils ont besoin. Ce matin, Peter (photo), un ange plutôt costaud, mais ange tout de même, s'est déplacé jusqu'à un hôpital dans la zone pour aller chercher des patients... qui n'étaient pas là! Pourtant, tous les arrangements étaient faits, le directeur de l'hôpital parlait de près de 30 patients qui pourraient être transférés ici pour qu'on s'en occupe. Or, une fois sur place, Peter a bien dû se rendre à l'évidence: il n'y a pas de patients! Que s'est-il passé? On ne le sait pas. Le directeur de l'hôpital a-t-il menti délibérément? A-t-il mal compris? Est-ce une confusion linguistique? Ou a-t-il simplement changé d'idée et expédié ses patients ailleurs? Impossible de le dire. Mais Peter était bien déçu, et moi de même. Certes, vous me direz que si nous n'avons pas de patients, ce ne peut être un drame puisque ça signifie que tout le monde a été soigné. Mais encore une fois, je doute que cette conclusion soit avérée. Je pense qu'on n'arrive simplement pas à joindre les gens qui auraient besoin de soins. Car il faut dire que pour les pauvres, une fracture peut représenter une petite fortune et dans bien des cas, ils vont s'abstenir de se présenter à l'hôpital, tout simplement! Ça peut sembler invraisemblable, mais c'est hélas une bien triste réalité.

D'ailleurs j'ai dû vous parler des vrais pauvres et des pseudo-pauvres, non? Faudra que je révise mes textes précédents et présentement, eh bien je n'ai pas vraiment le goût de le faire... Mais dans un cas comme dans l'autre, j'y reviendrai, car ça en vaut la peine.

Pour l'instant donc, la recherche de patients potentiels se poursuit. Et de la façon dont Peter se démène, je ne serais pas surpris qu'il nous en trouve, tiens. Encore une fois, il ne s'agit pas d'accéder à un niveau de performance qui nous vaudrait une médaille: les jeux olympiques, ce n'est pas ici que ça se passe; disons qu'on n'est pas vraiment prêts pour ça...! Mais il m'apparaît important que les éclopés soient traités et qu'on puisse passer à autre chose, vous ne trouvez pas vous autres?

1 commentaire:

  1. Bonjour monsieur Richard,

    Je tiens à vous remercier pour votre site qui nous informe de "la vie au sud" c'est vraiment très intéressant et surtout ça nous montre tout le beau travail que vous faites auprès des gens; vraiment vous êtes gentil de nous écrire vos impressions tous les jours malgré le travail immense que vous avez à faire; c'est touchant de constater qu'il y a des gens qui ont bon coeur et qui ont à coeur le bien du peuple haïtien qui est si courageux et digne malgré tant de souffrances; je pense souvent à vous et à tout le personnel qui se donne entièrement pour soulager cette souffrance et donner un peu d'espoir et de réconfort. Je ne sais pas si vous lisez le "Nouvelliste" (www.lenouvelliste.com)l'on parle de Brenda aujourd'hui c'est vraiment bien et je dois vous dire que je suis fière de vous et des gens qui ont travaillé à notre Institut; ça fait du bien au coeur de constater qu'il y a encore des gens bons, courageux et généreux. Encore une fois, merci pour la délicatesse de nous écrire chaque jour.

    Mes Respects et Salutations à vous et tous ceux qui ont à coeur le bien et le bonheur de ce peuple que nous aimons.
    Jocelyne

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