mercredi 13 janvier 2010

Quand la terre tremble...


Comment passer sous silence un tel événement? Faut-il, parce que tous les médias en font leurs choux gras, passer outre et faire comme si de rien n’était? Que non! Parce que, bien que n’ayant pas été exposés à la violence tellurique qu’a connue Port-au-Prince, nous avons quand même éprouvé notre part de frissons qui, fort heureusement, n’en sont restés que ça : des frissons.

Première réaction face à cette manifestation de la Nature (vous avez noté le N majuscule, n’est-ce pas?), c’est la peur. Une peur instinctive, une peur intestinale, une peur paralysante parce que tout à coup, on perd ses références. On ne sait plus sur quel pied danser, et pourtant le sol, lui, danse joyeusement! C’est une peur en grande partie associée à l’ignorance. Car même si l’on sait qu’il ne peut que s’agir d’un tremblement de terre (même si on n’en a jamais vécu, on sent bien que ce ne peut être que ça), on ne sait pas vraiment pas quoi faire. Certes, nous avons interrompu notre partie de Skip-Bo et nous nous sommes éloignés de la maison (au cas où elle s’écroulerait). Mais une fois qu’on est là, au beau milieu du terrain et que le sol ondule toujours sous nos pieds (et croyez-moi : ondule n’est pas ici une figure de style), on ne sait vraiment plus quoi faire et on a hâte en bibitte que ça stoppe. Le sol n’est pas fait pour bouger!

Cette danse du sol a duré pas loin d’une minute (non, je ne l’ai pas chronométrée, mais j’ai lu l’information quelque part). Alors nous avons recommencé à respirer, et sommes retournés à notre jeu; et voilà que ça recommence! Moins fort et moins longtemps, mais tout aussi effrayant!

Ce n’est qu’en consultant le Web qu’on a vu l’ampleur de l’événement. Presque instantanément, les rubriques s’empilaient, décrivant un désastre sans précédent. Je pensais qu’on exagérait; mais après avoir vu quelques images sur le Net, force nous fut d’admettre qu’il n’y avait là nulle exagération, bien au contraire!

Puis, au cours de la soirée et jusque vers 2h du matin, les secousses ont continué de secouer le lit (qu’est-ce que font des secousses, sinon secouer), pas au point de réveiller qui avait eu la chance de s’endormir sans elles, mais certainement au point d’empêcher celui qui ne dormait pas d’accéder au sommeil réparateur. En tout cas, une expérience que je ne vous souhaite pas, les amis et les amies.

Et aujourd’hui, on fait le compte. Le désastre est visible, et comme toujours dans ces cas-là, bon vendeur médiatique. Les experts se suivent pour nous dire pourquoi et comment cette chose a pu se produire et pour nous affirmer que, dans une perspective géologique, tout ça est «normal», finalement. Mais moi je vous dis : c’est une leçon d’humilité. Malgré la folie humaine de vouloir tout contrôler, même si les sismologues connaissent très bien les zones chaudes où des tremblements de terre sont à prévoir, quand ça frappe, c’est si soudain qu’on a tout juste le temps de retenir son souffle ou son envie de pisser ou les deux…

Et les morts? ben z’ont même pas eu le temps de faire quoi que ce soit, les pauvres…

2 commentaires:

  1. Bien sûr! Ce qu'on ne connaît pas nous fait toujours peur... surtout dans le fond de culotte! Mais c'est une peur qui s'estompe d'elle-même quand les choses reviennent à la normale. Après, c'est la peur que ça recommence, mais ça, c'est une autre affaire...

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