lundi 18 janvier 2010

Tèt chaje!


Le travail d'un dirigeant, c'est de diriger, je pense qu'on peut s'entendre là-dessus. Et pour diriger, il faut pouvoir décider quelle direction prendre et pour cela, il faut être capable de planifier. Vous me suivez? On est en Administration 101 ici, mais c'est quand même à la base de tout le processus décisionnel: le fameux PODC que tous les étudiants en administration connaissent fatalement (pour les ignorants, PODC = Planifer, Organiser, Diriger, Contrôler). Donc, présentement, en bon petit élève formé à cette école, je veux planifier ce qui s'en vient afin de pouvoir organiser nos cliques et nos claques, de façon à pouvoir diriger efficacement. Et qu'est-ce que vous dites de cela? Belle démarche, n'est-ce pas?

Bon. Cependant, il y a un hic: la planification doit s'appuyer sur des faits solides dont la projection reste plausible. Or, les faits actuels sont mouvants et leur projection en souffre énormément. Ainsi, comment savoir combien de temps nous devons tenir avant de pouvoir trouver du carburant aisément? Les banques rouvriront-elles bientôt et seront-elles opérationnelles? Combien de temps avant que les épiceries soient réapprovisionnées? Deux semaines? Deux mois?... Personne ne le sait vraiment. Et comme dans le doute, mieux vaut s'abstenir, eh bien c'est ce que nous faisons: on conserve tant qu'on peut. Ce qui ne veut pas dire que nous n'atteindrons pas le fond du baril, surtout de celui de carburant, mais au moins, on aura fait ce qu'on aura pu.

Mais l'impossibilité de faire une planification éclairée ne signifie pas pour autant qu'on doive baisser les bras. Car les gens ont besoin que quelqu'un, à quelque part, prenne les décisions. Et à défaut d'être éclairées, qu'elles soient à tout le moins responsables. C'est là où j'en suis. On gère une crise, et par définition, une crise n'est pas du quotidien et ne peut dès lors obéir à des règles toutes faites d'avance. Alors, comme on dit, on joue ça à l'oreille... et tant pis pour les fausses notes!

Aujourd'hui, l'ONU a monté des tentes sur notre terrain pour pouvoir accommoder les patients qui ne sont pas dans un état critique mais qui nécessitent quand même des soins médicaux. Pas idéal, mais les tentes, c'est très à la mode ces temps-ci dans le pays, paraît-il...

Et on court à droite, on court à gauche, on parle anglais, français, créole ou espagnol (un peu rouillé, mais bon, faut ce qu'il faut, surtout si l'on veut converser avec un Uruguayen...), on parle beaucoup, j'aboie mes ordres (ça fait plus chien, vous ne trouvez pas?) et finalement, on marche.

Vers où? Ne me le demandez surtout pas...

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