jeudi 4 mars 2010

Et une autre journée!

 

Les journées ne commencent pas toutes de la même manière. Ou la la! Quelle profondeur ici! Bon, bon. J'admets. C'est d'une trivialité un peu insipide, d'accord. Mais ça n'en reste pas moins vrai. Aujourd'hui, au lieu de commencer à m'installer à mon bureau, j'ai dû faire trente-six petites choses, si bien que la matinée y a passé. Mais si vous vous souvenez, je vous ai déjà dit que les plans ici devaient être adaptables : ce n'était pas pour rien dire.

Mais parlant de rien dire, je dois admettre qu'aujourd'hui, je ne me sens pas en veine d'inspiration. «Ma muse n'y est plus», comme le chante Ferland. Ordinairement, ma muse m'amuse. Ne me prenant pas au sérieux, je laisse errer mon esprit vagabond et me complaît dans les trouvailles hétéroclites sur lesquelles il s'attarde. Mais aujourd'hui, est-ce le temps sans soleil? sont-ce ces petits riens agaçants? est-ce cette vieille jambe qui m'élance? ou est-ce simplement la «chienne»? Faites votre choix. Mais cela dit, je vais quand même vous faire une rapide mise à jour.

Donc, si vous vous souvenez, les Américains sont là, marchant de concert avec les Brésiliens et ma foi, de l'avis des uns autant que de celui des autres, ça marche plutôt bien. Bien sûr, légère frustration de ne pas pouvoir utiliser la salle d'opération comme on le voudrait, mais nous avons convenu que les urgences restaient toujours des urgences et que, par conséquent, si nous arrive un petit garçon qui vient d'avaler une pièce de monnaie (5 gourdes), il faut qu'on s'en occupe sans délai, et pas pour la valeur monétaire de la pièce, vous vous en doutez bien. Aujourd'hui, donc, les Brésiliens / Américains n'ont pas pu opérer à leur goût pour la raison susmentionnée. Mais ça fait rien. Vont se reprendre demain. Faut dire que les cas actuels ne sont plus des cas urgents, justement, et peuvent attendre un jour, ou deux ou trente, comme c'est souvent le cas. Plusieurs de ces cas sont des opérations à reprendre, pour cause de travail bâclé ou d'infection. Eh oui, faut pas croire que, parce qu'un médecin se dit orthopédiste qu'il l'est vraiment et que son niveau de compétence est adéquat. En temps de crise on fait avec ce qu'on trouve, pas vrai? Or, c'est précisément ce qui s'est passé, et maintenant, on essaie de rafistoler les pots cassés--pardon, les os cassés, je veux dire. En outre, maintenant que le message a passé haut et clair que nous faisons de l'orthopédie ici, des gens viennent qui n'ont aucun rapport avec la Catastrophe. Ont simplement été victimes d'un accident de la route ou bien sont tombés d'un arbre, ou n'importe quoi. Mais on les traite quand même. Et gratos, ce qui n'enlève rien à l'affaire, vous en conviendrez. C'est ce qui explique que le flot de patients est assez régulier et comme les situations ne sont plus urgentes, on peut faire une planification des cas et établir un calendrier des interventions. En fait, ça marche vraiment plutôt bien, je le redis. S'il n'en tenait qu'à moi, je pense que nous pourrions continuer ce service pendant un bon petit bout de temps, en fait tant que nous avons un support professionnel et matériel extérieur. Mais comme vous l'avez compris maintenant, ce n'est pas moi qui décide, mais bien le gros chef, bien entendu. N'ap swiv...

Alors voilà. C'était court et pas très touchant, mais vous voilà aussi au courant qu'un technicien d'Hydro Q. Et vous tenir au courant reste mon intention première, n'en doutez pas. Car il faut que vous compreniez bien que nous ne sommes pas retournés à une vie «normale», beaucoup s'en faut, et on ne sait pas trop comment ça va tourner. Mais comme je l'ai dit hier, on attend...

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