mardi 1 mars 2011

Quand ça détone...

POW!

Réveil immédiat et panique instantanée. Est-ce un coup de feu? Je jette un coup d’œil au radio-réveil numérique : 1 h 12. Je retiens mon souffle. À côté de moi, ma compagne, d'ordinaire bien enveloppée dans les bras de Morphée, ne respire plus elle non plus. Je présume qu'elle a, comme moi, entendu la détonation et que, comme moi, elle attend la suite. Mais il n'y a pas de suite. Peut-on se risquer à respirer? Il le faudra bien... Tout doucement, sans faire le moindre bruit, on lâche notre souffle et on prend une petite bouffée d'air. Tout est si calme, c'est à croire que nous avons rêvé. Et pourtant, lorsque nous nous décidons bien timidement à partager notre impression à voix basse, elle s'avère identique : le claquement ne laisse que peu de doute sur son origine. Et vu notre mauvaise expérience avec les détonations, eh bien nous sommes pour ainsi dire sur le qui-vive.

POW! CLAC!

Voilà le claquement sec qui se reproduit, et cette fois, il nous est facile d'en identifier la source : une MANGUE qui tombe sur les feuilles du palmier nain qui pousse au pied du manguier! Ouf! Ce n'était que ça. On s'en fait quelques blagues. On rit de notre panique. Le pouls peut ralentir, l'adrénaline se dissiper, CE N'ÉTAIT RIEN. Et c'est même courant, comme je l'ai d'ailleurs mentionné dans un texte de l'an dernier. Mais comment peut-on confondre l'impact de ce fruit avec celui d'une arme à feu? L'intensité du claquement d'abord et notre mémoire stigmatisée ensuite. Car il faut le dire, l'imagination fait beaucoup dans ces cas-là, surtout lorsqu'elle s'appuie sur des souvenirs assez cauchemardesques... Et puis, un claquement, dans une nuit silencieuse n'est jamais synonyme d'harmonie et de tranquillité, hein? Alors mieux vaut s'éveiller et se tenir à l'affût. Car on ne sait jamais. Surtout que ces temps-ci, et malgré une situation sociale plutôt calme, l'insécurité règne. Des voleurs armés courent les rues, semble-t-il, et la police n'y peut pas grand-chose... Alors on se croise les doigts et on souhaite que rien ne se passera qui viendra troubler les nuits habituellement paisibles, si l'on oublie les coqs et les chicanes de chiens, bien entendu.

Mais les fruits tombent, c'est un phénomène bien connu, et ce, la nuit comme le jour. Or, la saison des mangues approche et les arbres de la cour en sont chargés. Mais ces fruits succulents n'attendent pas toujours de mûrir patiemment sur leur branche avant de se laisser choir : quelquefois, pour une raison x, ils décrochent, fatigués sans doute de leur vie de fruit ou simplement attaqués et vaincus par une bête, rat ou oiseau. Et leur chute n'est jamais discrète, car les fruits verts sont durs et massifs et dans leur course effrénée vers le bas, bousculent tout ce qui se trouve sur leur passage. Dès lors qu'ils atterrissent ailleurs que sur le sol, l'impact en est plutôt sonore. Alors voilà, vous savez tout.

Vous me direz qu'il n'y a pas de quoi en faire tout un plat et c'est précisément ce que je vous dis, si vous me suivez bien. Quand on sait qu'il ne s'agit que d'une mangue qui s'est frayée un chemin vers le bas, on se rendort aisément; mais voilà : encore faut-il le savoir! Et j'entends par là, sans en douter! Or, je vous le répète, nous sommes dans une période où les attaques individuelles contre des bonnes gens sont en croissance et c'est toujours la nuit que ces choses se passent, n'est-ce pas? C'est ce qui explique que ces claquements sonores, apparentés à la violence, nous réveillent : on ne sait jamais.

Une fois la source de la détonation identifiée, nous sommes donc retournés aux affaires courantes, chez Morphée. Et le matin, comme toujours depuis quelque temps, la galerie était couverte de mangues. Tout est bien qui finit bien. Ça c'était au cours de la nuit de dimanche à lundi dernier.

Mais la nuit dernière, c'est un son sourd et lourd que nous avons entendu et qui nous a réveillés, vers les 4 h 30. Comme quelqu'un qui aurait sauté le mur et aurait abouti au pied du cocotier. Mais cette fois, j'en ai rapidement déduit la source. Et voyez la taille de ce coco (photo ci-dessus), fruit du cocotier contenant la noix de coco que vous connaissez bien et dites-moi maintenant que j'exagère avec mes histoires à dormir debout...

De quoi faire réfléchir La Fontaine, tiens (le gland et la citrouille)...

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