dimanche 15 avril 2012

À la recherche d'un restaurant...


Bon plan aujourd'hui : nous allons à la plage, nous passons quelque temps avec nos amis avant leur départ pour le Québec (qui, souhaitons-le, ne sera pas en état de siège...), nous partageons avec eux un rhum sour pas piqué des vers et nous mangeons au restaurant. Et qu'est-ce que vous dites de ce plan? Pas mal, hein? Sauf à vrai dire dans sa partie restaurant, car c'est là que les choses se gâtent. Bien sûr, la langouste grillée y trône en reine et le plat n'est pas si mal. Mais ce n'est rien pour se péter les bretelles. Même chose du côté du restaurant voisin ou chez l'autre voisin, en fait de tous les côtés : la nourriture et le service laissent à désirer et pourtant, les prix sont tout de même élevés... Ce n'est pas une situation exceptionnelle au pays, mais presque une règle à laquelle seule la capitale échappe : les restaurants (ou les hôtels qui en tiennent lieu) ne sont pas à la hauteur des attentes de gens qui veulent bien manger, pas juste s’empiffrer.

Voyez par vous-même : aux Cayes, troisième ville du pays en importance, on ne trouve pas un seul endroit où il est possible de bien manger. En fait les établissements qui s'annoncent comme restaurants se comptent sur les doigts d'une seule main et ceux qui «valent le détour», comme dirait le guide Michelin, sont simplement inexistants. Pourtant, lorsqu'on voit la quantité d'étrangers qui habitent et travaillent aux Cayes, sans compter une large proportion d'Haïtiens nantis, il est permis de se demander pourquoi.

Réponse logique, même pour ceux ou celles qui n'ont jamais mis les pieds en Haïti : la demande n'est pas là. Les lois du commerce étant régies par cette immuable règle de l'offre et de la demande, rien ne sert d'offrir un produit ou un service dont personne ne veut, pas vrai? Pourtant, je puis vous certifier que nous sommes plusieurs qui apprécieraient de pouvoir bien manger à un restaurant sans avoir l'impression de jeter son argent à la poubelle et je serais très surpris qu'une étude de marché réfute le point. Dès lors, qu'est-ce qui empêche de tels établissements de voir le jour et de prospérer? Il y a plusieurs raisons qui viennent à l'esprit.

D'abord, il faut  dire, à la défense des éventuels restaurateurs, que les produits culinaires ne sont pas aisément accessibles et coûtent la peau des fesses, sans compter les pertes dues à la rupture régulière du courant (les frigos et les congélateurs stoppent). Ainsi, le filet de bœuf, qui se prête à bien des combinaisons et qui s'apprête fort bien en steak, ne se trouve qu'à Port-au-Prince! Les fruits de mer, qu'on croirait abondants dans une ville située au bord de la mer, sont souvent introuvables ou de qualité douteuse. Pas facile dans ces conditions de maintenir des stocks adéquats. Puis, il faut dire qu'il n'est pas évident de trouver des cuisiniers ou des cuisinières sachant cuisiner. Ceux qui sont bons sont concentrés à la capitale ou dans des hôtels bien réputés, pas ici aux Cayes. Dès lors, même avec de bons produits, offrir une bonne nourriture reste un défi de taille. Le service, un élément important d'une sortie au restaurant, est médiocre partout où nous sommes passés et pas en raison d'une mauvaise volonté quelconque mais plutôt à cause de l'ignorance et du manque d'entraînement du personnel affecté à cette tâche (exception faite de notre cher Jean-Hubert). En plus et comme si ce n'était pas assez, ce service est toujours d'une lenteur qui mine la patience des plus vertueux. Je sais, je sais : vous allez me dire qu'on ne va pas au restaurant pour se presser, mais tout de même, il y a une limite, croyez-moi... Enfin, les propriétaires, à de rares exceptions près, n'ont pas le souci du client et de ses désirs. Un client satisfait ne vaut pas mieux qu'un client insatisfait puisqu'il paie le même prix en bout de ligne. Après tout, l'argent n'a pas d'odeur, n'est-ce pas? Et je ne vous parle pas de la propreté des lieux, de la ventilation inadéquate ou du niveau sonore de la télévision, éléments qui ne contribuent guère à vous mettre en appétit...

Tout compte fait, à bien y penser, je pense que nous allons nous contenter du simple rhum sour aujourd'hui...

2 commentaires:

  1. Un rhum sour? Celui de la plage de Port Salut là? Celui (ou ceux...) après lesquels j'ai montré à un Haitien à grimper à un palmier là? En effet, il est excellent! :-)

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  2. Sachant qu'Haïti n'est pas le pays le plus riches des Amériques, vos commentaires vis-à-vis les restaurants des Cayes , ne sont pas adéquats . En effet , avant de juger ou de généraliser tous les restaurants à cause d'un aller là ou il y a de quoi qui sâchent vous satisfaire ... À Port-au-Prince il y a l'Auberge du Québec offrant des mets typiquements québécois ... Poutine etc

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