mercredi 1 février 2012

Pisse partout


Parti janvier! Pfft! Évanoui dans le passé récent, mais passé tout de même. On savait que ce serait comme ça — la visite nous fait cet effet-là, d’accélérer la perception du temps qui passe — mais tout de même, le mois a vraiment passé vite. Et aujourd’hui, premier jour de février, nous savons que ce mois passera aussi à la vitesse grand V : visite de mon frère, carnaval et visite des patrons, tout ça à la queue-leu-leu, alors c’est vous dire…

Les plus perspicaces auront remarqué combien le passage du temps me fascine et retient mon attention. Je ne m’en sens nullement coupable. J’aime le temps qui passe. J’aime le temps qui se passe bien, genre en bonne compagnie à partager une bonne bouteille ou une conversation intelligente ou les deux à la fois (bien que, disant cela, j’aie noté qu’à la troisième bonne bouteille, parfois même avant, la conversation devient nettement moins intelligente…). Alors oui, je vous en fais mention. Si vous n’appréciez pas, vous pouvez toujours aller voir ailleurs, là où je ne suis pas. Du moins pas encore…

Mais trêve de balivernes. Le sujet du jour est sérieux : l’urine. Non, ce n’est pas une blague. En fait, je puis même vous dire qu’il faut y voir une preuve de plus que le pays progresse dans la bonne direction. C’est d’abord l’article paru sur Haiti Press Network qui a piqué ma curiosité. Or, l’article dépeint une réalité qui s’étend à tout le pays et qui ne lui donne pas tellement bonne presse, disons... Car s’il peut être relativement acceptable d’uriner derrière un arbre à la campagne, le faire contre le pneu d’une voiture garée en pleine ville me semble un peu excessif et, reconnaissons-le, déplacé. Et notez bien que cela vaut autant pour les hommes que pour les femmes, dont la discrétion reste admirable mais qui ne s'en privent pas moins de soulager leur vessie à peu près n’importe où. Certes, on me dira en paraphrasant Corneille que «la vessie a ses raisons que la raison ne comprend pas», mais tout de même, mis à part quelques cas extrêmes, il me semble que l’on peut toujours se retenir jusqu’à ce que l’on trouve une toilette. Mais voilà où le bât blesse : les toilettes publiques sont extrêmement rares, voire inexistantes et si on a la chance d’en trouver, sont trop souvent dans un état de salubrité à couper le souffle et l’envie la plus pressante. Alors que reste-t-il, sinon la rue? Bien sûr, la pratique n’est pas très agréable, ni à la vue ni surtout à l’odorat, mais après tout il s’agit d’un appel naturel auquel il est parfois difficile de résister, convenons-en. La solution, on s’en doute, revient donc à l’État d’installer, dans les villes peuplées, des toilettes publiques en divers endroits et de faire en sorte que ces toilettes soient décemment entretenues. Je pense, pour ma part, que des toilettes publiques payantes pourraient constituer une solution viable. On parle ici d’un petit prix, bien entendu, collecté par une madame ou un monsieur pipi et qui pourrait minimalement payer les services de cette inestimable personne ainsi que les produits de nettoyage. Évidemment, nous n'en sommes pas encore là. Mais le simple fait qu’on mentionne la chose et qu’on s’en offusque dans l'article mentionné ci-dessus me paraît un indéniable signe que la conscience collective s’aiguise. On est dans la bonne direction.

Certes, vous me direz que c’est peu et vous aurez raison. Ce n’est pas demain la veille que le pays disposera de toilettes publiques en quantité suffisante pour répondre aux besoins des citadins. Mais je le répète : le fait qu’on en parle, qu’on s’y arrête, qu’on cherche des solutions me paraît digne de mention, alors je vous le mentionne.

Reste que lorsque l’envie nous prend et que la pression augmente, l’oreille se ferme souvent aux plus raisonnables raisonnements…

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