vendredi 2 juillet 2010

Failles


Oui, bon, je sais ce que vous allez me dire, que les prisons, c'est rarement la joie et que ceux, celles qui s'y trouvent n'avaient qu'à pas faire ce qu'ils ou elles ont fait pour s'y retrouver. Et vlan. Mais si vous lisez cet article et lui ajoutez foi, vous allez comprendre qu'on peut tout à fait se retrouver en prison pour n'importe quelle raison pas nécessairement en rapport avec les mauvais coups ou les pratiques illégales. Et ça, les amis, c'est un peu dérangeant. Évidemment, en Haïti, les choses étant ce qu'elles sont, on se dit que les prisons ne font certainement pas partie des priorités gouvernementales ou humanitaires, alors pourquoi s'en soucier? Eh bien justement parce que les prisons et surtout, les gens qui s'y retrouvent emprisonnés, ne sont pas une priorité et mériteraient sans doute un peu de compassion et un peu plus de compréhension. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de malfaiteurs dans le pays, et je ne dis pas que ces malfaiteurs ne sont pas à leur place en prison. Mais je pense qu'il n'y a pas QUE des malfaiteurs dans ces prisons sordides, comme en témoigne l'article incidemment. Vous vous demandez si tout ça est vrai? Je ne peux l'affirmer avec certitude, mais pour moi, la probabilité que cette réalité soit fondée est très forte. Mais qu'y pouvons-nous y faire? Rien, bien malheureusement; et ne croyez pas que le fait de le dire rende la chose plus facile à accepter.

Faisant suite à cet article, voilà que je tombe sur cet autre article dont le sujet a, manifestement, outré Agnès Gruda. Scandalisée, la journaliste. Quelle infamie! Ces citoyennes canadiennes, ces jeunes filles sans défense ont été emprisonnées comme de vulgaires bandits de grands chemins. Quelle ignominie! Quelle honte! Et tout ça, tenez-vous bien, pendant 60 heures! Je sais que vous allez croire que je deviens cynique, mais non, ce n'est pas cela. Je suis choqué moi aussi qu'on ait pris des mesures aussi radicales pour des gens qui, somme toute, ne voulaient qu'exprimer leur désaccord, ce qui me semble tout à fait acceptable dans une société qu'on dit démocratique. Ces jeunes filles n'avaient rien fait de mal, et pourtant, elles ont écopé. C'est vraiment choquant. Mais comparez avec l'article de Clarens Renois et dites-moi ce que vous en pensez. Cent fois pire? Mille fois pire? Sans doute. Soixante heures, c'est deux jours et demi; ce que ces femmes vivent dans l'enfer de la prison haïtienne se mesure en années. En ANNÉES! Et la salubrité, me dites-vous? Ben je vous laisse l'imaginer, la salubrité...

Certes les deux pays se distinguent par leur degré de développement, j'en conviens aisément. Mais une personne humaine reste toujours une personne humaine, non? On ne peut pas parquer des humains dans une cage et les laisser croupir dans leur merde et dans celle de leurs compagnons/compagnes sous prétexte qu'ils ont commis un méfait quelconque! Il me semble qu'il y a une limite à l'inhumanité; pas besoin d'être un chaud militant des droits de la personne pour ça. L'idée ici n'est pas de vous faire monter aux barricades pour que soient respectés les droits humains, mais simplement de partager avec vous une réalité qui fait mal. Désolé pour ça. Et disant cela, je comprends que nous n'y pouvons pas grand-chose. Mais il me semble qu'il vaut mieux avoir les yeux ouverts et voir la laideur du monde quand on y est confronté plutôt que de s'obstiner à garder des lunettes teintées (rose, bien entendu). Le monde n'est pas que laid (cf la photo ci-dessus, gracieuseté de Sébastien), mais il n'est paquebot (souriez au moins!)...

Et puis, mine de rien, Juillet s'amorce et le temps poursuit son cours implacable...

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