lundi 4 juillet 2011
Réminiscences
Ce qui suit est plus personnel. Mais comme c'est un truc qui me fait grandement plaisir, eh bien je veux partager ce plaisir avec vous.
Vous savez comme le temps passe. J'en parle souvent. On arrête pas le temps, et sa mesure, souvent arbitraire, n'est qu'un constat de son immuable mouvement rectiligne -- à moins que quelque théorie quantique le rende circulaire, ce qui serait bien car on pourrait ainsi remonter le temps. Mais nous n'en sommes pas là. La réalité que nous connaissons est celle du temps qui passe sans relâche et qui ne revient jamais. Si bien que les jours passent, forment des mois et des années dont, en bout de ligne, nous portons le poids. Plus ou moins lourd. Car le premier effet du temps, vous le savez comme moi, c'est l'usure. Le temps use tout, animé aussi bien qu'inanimé, et pour les humains que nous sommes, cette usure s'appelle la vieillesse et, bon, je ne pense pas que j'aie besoin de vous dire ce que ça implique ni ce qui s'ensuit. De toute façon, j'ai déjà déblatéré sur le sujet à l'occasion de mon dernier anniversaire, alors je passe.
Je passe, mais ce que je veux vous dire aujourd'hui s'y accroche, alors vous allez devoir m'endurer.
Tout simplement, j'ai retrouvé, grâce une fois de plus à Facebook, une vieille amie qui m'était très chère jadis et que j'avais perdue de vue depuis près de 40 ans. Je vous ai déjà mentionné combien j'avais apprécié de pouvoir retrouver, malgré l'effet évanescent du temps, des gens qui m'ont été proches à une époque ou à une autre et j'ai maintenant renoué avec ces personnes, même si la base est on ne peut plus superficielle. Qu'importe car elle n'en est pas moins vraie. Mais cette dernière amie remporte la palme. Pendant quelques années, c'était ma meilleure amie. Et attention, langues fourchues : c'était mon AMIE, pas mon flirt ou ma poupée! La retrouver, c'est retrouver la mémoire de ces moments passés ensemble, à parler, à rire, à se promener, à écouter de la musique, à faire des choses ordinaires avec peu d'argent (à l'époque, les étudiants vivaient chichement...), à partager projets et idées, bref, à apprécier notre compagnie mutuelle. Puis, un jour, nos voies se sont séparées, l'une bifurquant à gauche, l'autre à droite et malgré les promesses de garder le contact, celui-ci se perd, le temps fait son œuvre et brouille les cartes. Arrive le moment où les traces de l'autre sont simplement perdues, ensevelies sous des amas de poussière temporelle qui les rend invisibles. Avant, seuls de bons détectives pouvaient retrouver ces traces. Mais aujourd'hui, les moteurs de recherche du Web et les applications comme Facebook changent la donne du tout au tout. Aujourd'hui, il suffit de «googler» n'importe quel nom pour retrouver à tout le moins quelques pistes de ceux ou celles qu'on a laissés derrière. Évidemment, ce sont des traces fragiles. Dans mon cas, par exemple, une recherche Google sur «Richard Duchesne» donne des faux résultats pour les 20 premières pages et sans doute plus! Cela dit, Facebook quant à lui, ouvre des portes inespérées. Incidemment et pour faire une petite parenthèse, je ne sais pas si vous avez vu le film Social Network, mais si ce n'est pas le cas, faites-le car il en vaut la peine. Comme quoi le succès n'est pas toujours affaire de hasard. Fin de la parenthèse. Donc, plusieurs fois j'ai recherché cette chère amie sur Facebook : en vain. Sur Google, j'ai bien obtenu quelques résultats, mais rien pour me confirmer sans l'ombre d'un doute qu'il n'y avait pas d'erreur sur la personne. Surtout que l'activité à laquelle Google l'associait ne correspondait pas du tout à ce que je connaissais d'elle, alors j'ai laissé border... jusqu'à ce qu'une nouvelle recherche Facebook se révèle positive. Tadam!
Retrouver cette vieille amie est pour moi un arc-en-ciel de souvenirs. Le temps nous a séparés, nos vies se sont déroulées selon les enchaînements aléatoires que nous avons rencontrés et nous avons poursuivi nos routes. Aujourd'hui, le passé est derrière. Mais le présent est présent. Et j'y ai retrouvé cette charmante personne. C'est terriblement beau. Vous ne trouvez pas, vous autres?
Comme quoi vieillir a du bon, si c'est pour apprécier de se souvenir.
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