lundi 18 juillet 2011

Faut-il craindre l'avenir?


Je suis toujours curieux lorsque je tombe sur un titre comme ça : «Faut-il craindre l’avenir?». L’avenir, comme je me plais à le répéter, est à venir, donc n’est pas là encore et donc n’existe pas. Et pourtant, il est en devenir et on peut en voir les contours se dessiner à l’horizon. L’avenir, c’est l’échographie d’un fœtus, par exemple. Même pour les non-avertis, l’image floue que l’on voit représente définitivement un être humain en devenir. Et qui, si les choses se passent comme prévu, a toutes les chances de se matérialiser quand son temps sera venu. Si les choses se passent comme prévu. Car il arrive parfois que les choses ne se passent pas comme prévu. D’où l’intérêt de prévoir avec le plus précision possible ce qui s’en vient.

Ce désir de prévoir l’avenir a donné naissance à des écoles de futurologues dont la tâche consiste vraiment à tenter, à partir de l’analyse de divers paramètres, de discerner de quoi demain sera fait. Charlatans? Amuseurs publics? Ou au contraire, visionnaires et sonneurs d’alarmes? On trouve les deux.

C’est que, face au futur, tous les points de vue sont permis. Et comme toujours, ils se divisent en deux grands pôles, les pessimistes et les optimistes. Et les réalistes, dans tout ça? Je vous laisse y penser.

La raison pour laquelle j’ai cité cet article, ce n’est pas parce qu’il est renversant de vérité, mais plutôt parce qu’il me fait me questionner sur l’avenir d’Haïti. Et vous savez maintenant combien j’aime partager mes questionnements avec vous.

Je n’irai pas par quatre chemins : l’avenir de ce pays magnifique ne me paraît pas bien rose. En fait, plutôt noir. Pourquoi? Tout simplement à cause d’un facteur actuel aisément observable qui, si la tendance se maintient, ne peut mener qu’à un seul avenir possible : noir… de monde. Me voyez-vous venir, là? En fait et mine de rien, j’appuie ma vision du futur sur les conclusions d’un fameux économiste/démographe canadien, David Foot, qui se sert des courbes de population pour expliquer les changements de tendances. Or, que voit-on? La population mondiale est en constante augmentation — nous atteindrons les 7 milliards d’habitants sur la planète quelque part en octobre — et plus il y a des gens, plus les problèmes se complexifient. Or, Haïti n’échappe pas à cette explosion démographique et, dans un pays où les ressources sont, par définition, très limitées, on ne peut que déduire que les problèmes iront croissant. Et comme le pays n’est pas prêt pour faire face à de nouveaux problèmes (les problèmes actuels sont déjà insurmontables), eh bien il me paraît difficile de ne pas sombrer dans le pessimisme, tout simplement parce qu’il est réaliste de le faire.

Existe-t-il une solution? Vu comme ça et si l’on exclut l’eugénisme, non. En tout cas, rien que je puisse distinguer dans la brume de cet avenir. Mais ce n’est pas tellement important, car la vie s’adapte et se poursuit, envers et contre toutes les probabilités sérieuses et scientifiques. Les pessimistes peuvent aller se rhabiller : les problèmes seront toujours là et la misère restera constante; mais l’esprit du peuple, axé sur la survie et l’adaptation, prévaudra toujours.

Vous ne trouvez pas ça rassurant, vous autres?

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