dimanche 16 juin 2013

Tous les palmiers


Bien que le titre semble présenter un texte qui ferait suite à celui sur les flamboyants, il n’en est rien. En fait, il évoque plutôt à cette chanson de Beau Dommage que tout le monde au Québec connaît et a fredonné allégrement à une époque ou à une autre : «Tous les palmiers, tous les bananiers / vont pousser pareil quand j' s'rai parti…» Eh bien, c’est exactement ce qui va se passer : les palmiers, les bananiers, les frangipaniers, les amandiers vont continuer leur cycle de vie comme si de rien n’était malgré notre absence. Car oui, nous nous absentons, nous quittons aujourd'hui nos quartiers cayens (des Cayes).

Rien d’exotique, cette fois, simplement notre habituelle sortie vers nos pénates nordiques, notre second chez-nous en quelque sorte. Car nous y sommes en pays de connaissance : les arbres d’abord, puisque nous sommes dans un milieu forestier; puis les oiseaux, les fleurs, les insectes, incluant les incontournables mouches noires et leurs petits copains les maringouins; mais surtout, surtout le lac avec sa vie sauvage et humaine — sauf qu’on se demande parfois laquelle est laquelle… Mais c’est un beau et bon lac, suffisamment vaste et profond pour que s'y maintienne un écosystème sain dont tout le monde profite, surtout en cette saison où le climat s’y prête un peu mieux. La baignade, entre autres, y devient possible, mais non sans courage car la température de l’eau reste au mieux radicalement vivifiante, au pire un défi aux systèmes respiratoire et sanguin. Vous avez compris que pour nous, habitués à la tiédeur de la mer tropicale, se baigner dans le lac ne reste qu’un vague projet à l’issue incertaine… Mais s’il se réalise, vous pouvez être sûrs que je m’en vanterai — bien modestement, comme d’habitude… En revanche, en arpenter les abords en canoë reste une activité qui s’accorde bien avec le farniente.

Car c’est là la raison de ces vacances : farnienter. Niaiser. Se vider la tête des problèmes haïtiens pour les remplir des problèmes nordiques. Qui ne sont pas les mêmes, je vous prie de me croire. Surtout lorsque partir signifie tout préparer, y compris l’imparable et l’imprévisible. Oui bon, je sais que ça peut sembler exagéré, mais en fait, il faut vraiment penser à tout. Heureusement pour nous, notre personnel est de mieux en mieux apte à fonctionner sans nous sous la solide gouverne de Colette, notre chère assistante. Et puis disons-le : les communications via Internet nous rendent la vie tellement plus facile… Si bien que nous sommes confiants que tout ira bien. En tout cas, nous voulons y croire.

Un autre départ donc, qui commence aujourd’hui par cette route que nous connaissons bien des Cayes à Port-au-Prince mais qui n’en reste pas moins dangereuse pour autant; demain, après une rencontre professionnelle que j’espère profitable, c’est le vrai départ, celui qui nous fera sortir du pays. Et vive les vacances!

Un mot encore avant de vous quitter. Ce texte, fidèles lecteurs et lectrices, est le 400e de cette série entamée en 2008, soit un peu plus de cinq ans. Vous allez me dire qu’il n’y a rien d’exceptionnel à cette performance et je serai tout à fait d’accord avec vous. En fait et pour tout vous dire, ça n’a rien d’une performance, puisque j’écris pour mon plaisir et non pour la compétition, mais tout de même, 400 textes, c’est pas mal, non? Bien sûr, j’ai été très inégal tout au long de ce parcours mais je pense avoir néanmoins réussi à vous dépeindre à grands traits notre vie au sud, dans ce fascinant pays qu’est Haïti.

Merci de m’avoir lu, merci de continuer à le faire…

1 commentaire:

  1. cela fait 400 en 5ans ..Si je calcule qu'il y a 52 semaines par année...Le compte n'y est pas mon Richard..Il M'en manque 10...
    Salut encore ,je vais manquer pendant 4 semaines mes partenaires de Rhum Sour....Alors j'invoquerai Bacchus en pensant à vous 2

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