mercredi 26 juin 2013

Outil ingénieux



J’espère que vous ne pensiez pas que le 400e texte — le texte précédent — signifiait la fin de ces ébats littéraires dont j’ai pris l’habitude au cours des cinq dernières années! Il se trouve encore tellement de choses à dire (à défaut de les faire), qu’il n’y a qu’à s’arrêter et voilà : l’inspiration vient. Incidemment, c’est précisément en ces propos que répondait Woody Allen à la question de savoir s’il avait toujours de l’inspiration pour ses films…

Ainsi, aujourd’hui, en ce jour gris — un de plus — où la température peine à grimper au-dessus de 14° C, m’est venue l’idée de vous parler de cet outil, dont vous voyez la photo ci-dessus. Car si j’apprécie à leur juste valeur tous les outils électriques qui rendent le travail plus facile, je reste fasciné par l’ingéniosité humaine qui a conçu et façonné des outils manuels qui sont précisément le prolongement de la main et dont la conception originale se perd dans la nuit des temps. En fait et selon certains philosophes, cette ingéniosité constitue une caractéristique fondamentale qui distingue l’homo sapiens des autres primates; ainsi est né l'idée de l’homo faber, c’est-à-dire l’homme qui «fait ben», selon un modèle que tous les Québécois connaissent de près ou de loin...

Mais je reviens à cet outil merveilleux d'ingéniosité conçu pour arracher les clous. On le confond parfois avec le «pied de biche» à cause de sa forme, mais ce n'est pas vraiment ça, l'outil n'étant utile que pour extraire les clous enfoncés complètement dans le bois. Pour ma part, cet outil n'est rien d'autre qu'un «cogneux», et je ne suis pas le seul à le désigner ainsi. Car c’est ce qu’on fait avec : on cogne. Tellement que j’en ai l’avant-bras en compote et une presque-tendinite à l'épaule…

Le principe est simple : il suffit de prendre l’outil une main en bas (attention : en bas de la garde, sinon vous allez vite comprendre votre douleur!) et l’autre en haut; puis, par un simple mouvement de va-et-vient avec lequel tout le monde est familier, on frappe le haut sur le bas, ce qui fait pénétrer les tenailles de l’outil sous la tête du clou; ne reste plus qu’alors à soulever le clou en se servant du levier du pied (de la biche). Vous avez compris le principe? Une fois que le clou est sorti à demi, on passe à l’autre, tandis que ma compagne et assistante utilise un autre outil — le pied de biche, le vrai, mieux connu ici sous le nom de barre de démolition (et mieux encore comme barre à clous) pour retirer les clous, le but du travail étant de retirer tous les clous des madriers de façon à pouvoir récupérer ces derniers. Car la récupération, ce n’est pas juste une affaire de choisir le bon bac et d’y jeter ses ordures en se donnant bonne conscience…

Donc, me voici en train d’arracher les quelque 600 clous qui maintiennent les madriers de surface à ceux qui structurent notre galerie. Les clous, tiens, parlons-en. En effet, je n’utilise presque jamais le clou traditionnel lisse; je lui préfère sa version améliorée, le clou vrillé (ou en spirale, si vous préférez), dont le pouvoir de rétention est de beaucoup supérieur et dont le principal inconvénient est justement qu’il est difficile à extraire une fois enfoncé. Mais lorsqu’on cloue, ce n’est pas pour déclouer, pas vrai? Sauf quand on change d’idée, bien entendu… Si bien que je suis à la tâche, et malgré mes vieux os qui s’en plaignent en leur langage, je poursuis. Car pour refaire, il faut commencer par défaire. C'est un peu affaire de mettre la charrue derrière les bœufs...

Et l'étape ne sera pas terminée aujourd’hui, en ce jour gris où les moustiques s’en donnent à cœur joie, car nous ne sommes ni pressés ni stressés et demain est un autre jour. Après tout, ne sommes-nous pas en vacances?

Et avec ça, l’heure de la bière qui approche… (soupir!)

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