mardi 19 février 2013

Un petit pas digne de mention


On parle beaucoup de la reconstruction d’Haïti. Et quand on parle de reconstruction, on parle bien entendu de reconstruction physique, laquelle fait naturellement suite à la destruction physique engendrée par le tremblement de terre de janvier 2010. Il faut reconstruire les immeubles, les maisons, les routes, les édifices publics… vous voyez le topo. Mais il y a plus. La reconstruction s’étend à des secteurs qui n’étaient que peu ou pas construits avant le séisme et qui se retrouve aujourd’hui sous le couvert «reconstruction» alors qu’en fait et pour être plus précis, il faudrait parler de construction ou mieux encore, de développement national. Ainsi, l’éducation, la santé, le tourisme, pour n’en nommer que quelques-uns, sont des secteurs de toute première importance pour un pays qui veut se développer et il faut bien dire que des efforts majeurs sont faits dans ces secteurs et dans bien d’autres, dont, entre autres, les communications dont l’article ici parle.

Lorsque nous sommes arrivés en Haïti pour la première fois, en octobre 1998 (oui, je sais, ça fait déjà quelques années), les communications au pays étaient au mieux erratiques, au pire inexistantes. Les téléphones cellulaires n’existaient pas, Internet balbutiait et les médias interactifs n’étaient qu’un impossible rêve. Même le téléphone à ligne marchait cahin-caha et dans certaines zones seulement. Puis, timidement, les téléphones cellulaires ont fait leur apparition et même si le service était cher et la couverture incomplète, ils représentaient tout de même une amélioration de taille, que l’arrivée de la compagnie DIGICEL a optimisée, justement en offrant une couverture cellulaire nationale et des téléphones bon marché. Or, tout ça était bien avant le tremblement de terre. Rien à voir avec la reconstruction donc, mais plutôt avec le développement technologique. Après le tremblement de terre, rien sous ce chapitre n’a changé, et les fournisseurs de services de communication (téléphonie et Internet) ont continué à peaufiner leur offre de services. Si bien qu’il ne faut pas se surprendre si une compagnie vietnamienne a repris le désuet réseau téléphonique national, l’a modernisé et l’a considérablement enrichi, au point d’offrir des services de communication à peu près semblables à ceux qu’on retrouve ailleurs. Cette compagnie, c’est NATCOM, et si je vous en parle aujourd’hui c’est parce que c’est avec eux que nous faisons maintenant affaire pour les indispensables services Internet. Et ma foi, on ne peut pas s’en plaindre. La vitesse de téléchargement, rarement au-dessus de 500 Kbps avec notre fournisseur précédent via satellite, s’établit maintenant en moyenne à près de 2 Mbps, ce qui est nettement plus rapide et, de ce fait, nettement plus agréable, vous en conviendrez. Eh bien ça les amis, c’est une amélioration tangible et digne de mention. Mais, précisons-le bien, qui n’a rien à voir avec les efforts de reconstruction du pays post-séisme. Et c’est précisément là où je veux en venir : Haïti progresse, lentement, mais visiblement, et pas nécessairement parce que des pays charitables condescendent à lui jeter quelques millions ici et là, mais plutôt parce que des compagnies visionnaires y investissent et y font des profits. En parfait néophyte des affaires économiques internationales, je dis que c’est la bonne façon de faire et si le président du pays veut précisément attirer ces entreprises étrangères pour qu’elles viennent faire du bon business, eh bien je pense que c’est un point de vue qui se défend tout à fait.

En tout cas, une connexion Internet rapide et ininterrompue, c’est vraiment quelque chose…

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