jeudi 15 septembre 2011

D'une île à une autre


Toutes les îles du monde, peu importe leur latitude, leur superficie ou leur relief, partagent une caractéristique géographique commune : elles sont toutes entourées d’eau. Il s’agit d’ailleurs de la définition traditionnelle d’une île, comme nous l’apprenions à la petite école : une terre entourée d’eau. Mais pour le reste, les îles peuvent être aussi distinctes qu’on puisse l’imaginer.

Vous le savez tous et toutes, maintenant : nous vivons sur une île, une grande île que se partagent deux pays. Une île tropicale. Pour nous, donc, rien de plus différent que de visiter une autre île, qui n’a rien de tropical et dont les dimensions restent très modestes et qui, pourtant, étonne par sa grande beauté et la cordialité de ses habitants. Cette île, ou plutôt ces îles, puisqu’il s’agit à proprement parler d’un archipel, sont situées en plein dans le golfe du Saint-Laurent, en haute mer donc, et assez loin du continent (cinq heures de ferry, tout de même...). Pour ceux ou celles qui n’auraient pas encore deviné, je parle, bien sûr des Îles de la Madeleine.

Quel bon vent nous a amenés ici? Le vent des retrouvailles, d’abord, et celui de la curiosité ensuite. Retrouvailles avec cette chère vieille amie dont les pénates, les mânes même ont pris racine en ces lieux mythiques. Quoi de plus naturel que de la visiter dans le milieu auquel elle appartient? A-t-on besoin d’autre justification? Les retrouvailles seules valaient largement le voyage. Mais l’île s’est fait charmante, presque autant que ma douce amie, et nous a conquis par sa géographie particulière et surtout, surtout par la chaleur de ses habitants. Ici, tout le monde parle à tout le monde et les touristes, encore nombreux malgré la saison presque terminée, se fondent à la masse et ne sont jamais laissés pour compte. Et pour cause : leur apport financier n’est certes pas à négliger et ils sont les moteurs de cette industrie dont j’ai parlé la dernière fois : l’industrie touristique. Mais il n'y a pas que l'apport financier : ici, on aime les gens et on l'exprime ouvertement, chaleureusement. Si bien que les touristes aiment «les Îles», comme tout le monde les désigne sans possible confusion avec d’autres îles… Les touristes aiment les Îles, y affluent surtout en haute saison (la saison estivale, vous l’avez compris) et souvent, s’y échouent, comme un bateau sur un haut-fond. Plusieurs sont venus, ont vu et, contrairement à César, ont été vaincu par le charme indéfinissable de ce milieu maritime. Alors ils s’y sont installés à demeure, certains pour contempler inlassablement les couchers de soleil, d’autres pour y gagner leur pitance, mais tous avec ce même sentiment d’avoir trouvé un éden qui, s’il n’est pas celui d’Adam et Ève, présente l’avantage de ne pas cacher de pommiers équivoques… En fait, les seuls pommiers des Îles sont justement situés sur la propriété du compagnon de mon amie, et de ces pommes, il tire deux cidres pas piqués des vers, ce qui est vraiment moins compliqué que la connaissance du bien et du mal, nous serons d'accord...

Toujours est-il que, séduits par les Îles, heureux d’avoir retrouvé ma vieille amie, nous ne pouvons que remercier le ciel qui, comme pour se faire apprécier davantage, a même poussé la clémence jusqu’à nous offrir du temps radieux et doux, doux, doux, tout à fait au diapason de notre humeur...

Sans doute les îles, quelles qu’elles soient, ont-elles toutes une âme à laquelle nous sommes plus ou moins sensibles et réceptifs, mais pour nous, celle d’Haïti et celle des Îles de la Madeleine nous parlent au cœur et nous font nous sentir bien. Juste bien. C’est quand même énorme, vous ne trouvez pas vous autres?

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