dimanche 18 septembre 2011

Le vent du large


J’ai déjà dit que les départs étaient source de stress. Cependant, je n’ai jamais mentionné dans le cadre de cet assemblage de textes qu’ils pouvaient être tristes et douloureux. Et pourtant, c'est ce qui s'est passé avec celui qui nous a fait quitter les Îles de la Madeleine. Pour des raisons que je vous ai exprimées dans mon dernier texte et qui ont trait à la magie de ces îles, bien sûr, mais aussi et surtout pour des motifs personnels que vous connaissez également.

Le but de ce voyage aux Îles, je vous le redis au cas où vous l’auriez oublié, c’était d’abord de renouer avec ma vieille amie et, en second lieu, d’arpenter ces îles dont on dit tant de belles choses. Toutes méritées, soit dit en passant : les îles sont pittoresques, la mer y est omniprésente et les maisons plantées ici et là, au gré de la fantaisie des habitants semble-t-il, accrochent autant de notes colorées dans cet univers paisible. Les habitants, je le redis, ont été à la mesure de leur réputation : hospitaliers, simples et accueillants. La chose s’est trouvée confirmée au Café de la Grave où la propriétaire, la jeune et jolie Sonia, est venue nous saluer et jaser avec nous comme si nous étions déjà de vieux habitués…

Mais le clou de ce bref séjour fut sans contredit les retrouvailles avec ma très chère amie. Vous croyez que quarante ans, c’est long? Eh bien vous vous trompez! Évanouis, les quarante ans d’absence! On se retrouve comme si on s’était quittés la semaine d’avant et le passé se dissipe comme la brume matinale lorsque le soleil monte à l’horizon. Tout se passe au présent (hormis quelques photos qui nous rappellent incontestablement, qu’on le veuille ou non, que le temps a passé) et la famille qui nous accueille nous fait passer des moments inoubliables. Des retrouvailles merveilleuses donc, qui ont donné le ton à cette visite et qui nous ont permis, d’une façon un peu privilégiée, d’apprécier d’autant mieux ce que les Îles ont à offrir. Bref, nous avons été conquis!

J’aurais tort de vouloir tout vous dire : les quelques jours passés sur ces îles perdues au beau milieu de nulle part ont été tout sauf ordinaires et j’aurais trop à faire de vouloir vous en relater les détails. Imaginez-les plutôt. Imaginez la mer, quelquefois d’un calme pictural, quelquefois survoltée; imaginez le décor, tantôt presque désertique, tantôt couvert de conifères; imaginez ces gens, toujours souriants, toujours prêts à commenter la température, le jardin du voisin ou la qualité des fruits de mer… Imaginez et vous saurez tout. De toute façon, aussi bien vous le dire, les Îles se prêtent merveilleusement aux arabesques imaginaires…

Mais le temps passe et arrive le moment de quitter ces lieux magiques, ces gens merveilleux et ma si bonne amie. Ai-je besoin de vous dire qu’on s’en sent triste? On dit que les bonnes choses ont une fin et cette petite, mais ô combien dense partie de nos vacances en pays nordique n’échappe pas à cette pénible règle. Force nous fut donc de rembarquer, nous contentant de voir une dernière fois, depuis le haut pont du navire, les côtes des îles s’estomper dans le vent du large…

Mais franchement les amis, que c’était beau, que c'était bon...

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