mercredi 2 février 2011

Fin du sursis

C'est la chandeleur!

Si vous êtes un tant soit peu réguliers de ces chroniques, vous vous souvenez que j'ai évoqué cette fête obscure l'année dernière à pareille date. En plein dans l'après-séisme, il me semblait que les crêpes compenseraient un peu la morosité de l'époque. Ce fut un succès mitigé. Mitigé parce que les crêpes étaient succulentes, n'en doutez pas, mais le stress de notre vie quotidienne était trop profond pour qu'un simple mets, fût-il royal, puisse en changer le fond. Aujourd'hui, un an après, le stress du tremblement de terre s'est résorbé, soit, mais est remplacé par celui non moins perturbant des remous politiques. Or, c'est ce soir, vraisemblablement, que seront annoncés les résultats officiels du premier tour, celui du 28 novembre dernier (!) et vraiment, personne ne sait ce qu'il en sortira.

Tout de même, je trouve l'occasion belle de voir tout ce qui s'est fait -- et pas fait -- au cours de cette année passée. On en a vu de toutes les couleurs et il y en a eu pour tous les goûts. Ce que j'ai, à plusieurs reprises, appelé le "joyeux bordel" post-séisme s'est peu à peu transformé en un état semi-permanent, guère différent au reste de ce à quoi nous étions habitués avant. La politique risque de changer la donne, cependant; la politique et l'espèce de carnaval qui l'accompagne. C'est commencé depuis un bout de temps, et ce n'est pas demain que ça va se terminer... Il est même question qu'Aristide, le président déchu, rentre lui aussi au bercail, et pourquoi pas? Ne dit-on pas : "Plus on est de fous, plus on rit"? Or, les Haïtiens adorent rire...

Petit 2 février bien tranquille donc, en attendant de voir comment les choses vont tourner. Les activités régulières de notre petit hôpital se déroulent sans heurts ni tremblements et nous avons même embauché un nouveau médecin, pour vous dire combien on regarde vers demain. Bref, tout va bien et si les choses se maintenaient dans cet état, il n'y aurait vraiment rien à redire. Certes les petits problèmes poussent comme des champignons après une ondée de septembre, mais ce sont des petits problèmes qui se balaient d'un simple revers de la main, rien pour en faire un ulcère. Alors on fait avec.

Et puis, chaque coin du monde n'a-t-il pas son lot de problèmes? Tempêtes hivernales aux USA et au Québec, cyclones et inondations en Australie, problèmes politiques en Égypte et quoi encore! Je pense d'ailleurs qu'il est souvent bon de prendre un certain recul par rapport aux problèmes qui nous caractérisent : on s'aperçoit alors qu'ils ne sont pas si différents les uns des autres, liés à la base par l'effet qu'ils ont sur notre vie : un irritant. Les problèmes ne sont rien d'autres que des irritants. À des degrés variables, bien sûr, mais fondamentalement, tous les problèmes irritent, agacent, exaspèrent et tendent. Or, ce qu'on veut tous et toutes, c'est la détente. Mais la détente, pour s'apprécier, doit forcément passer par une certaine tension qui, en s'étiolant, nous redonne le bien-être qu'on avait momentanément perdu. Et voilà, tout est dit.

Tout est dit, du moins pour l'instant, et je m'engage à vous en dire plus quand j'en aurai plus à dire. Pour le moment, on attend, alors je vous suggère d'attendre avec nous...

Quant au souper de ce soir, je pense que vous aurez deviné ce qui en sera le plat principal, hein?

2 commentaires:

  1. C'est une patte de la mygale que je vois dans la première crêpe, à gauche? :-)

    Normand.

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  2. HaHa!
    Ce sont des crêpes jambon/asperges/emmenthal/cheddar avec une sauce dijonnaise... Un régal!

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