mercredi 9 février 2011

Le calme plat


En retard dans ma comptabilité de janvier, il faut que je vous estime, amis lecteurs et surtout, amies lectrices, pour prendre un peu de ce temps qui m'est devenu précieux et vous pondre un petit quelque chose. Qui sera bien modeste, mais bon, connaissant votre mansuétude, je sais que vous me le passerez.

Il faut dire que, comme je vous l'ai dit dernièrement, quand la politique va, tout va. Or, ces jours-ci et malgré l'appréhension de plusieurs, le pays est à peu près calme, particulièrement ici aux Cayes où l'on peut vaquer à ses occupations ordinaires sans risquer de se retrouver au beau milieu d'un désordre urbain. Tout le monde l'apprécie, je vous le garantis. Bien sûr, la tension politique demeure, mais elle est sous-jacente aux activités quotidiennes et ne les entrave donc pas. On avait annoncé une reprise possible des manifestations à cause de la présence de Préval, mais je pense que le gros bon sens aura prévalu : puisque le pays est en processus électoral, il faut tout de même attendre qu'un président soit élu avant d'expulser celui qui présentement en occupe les fonctions, non? En tout cas, c'est ce que je pense. Quant à l'arrivée imminente de l'ex-président Aristide, commentée brièvement ici et là, elle laisse un peu tout le monde froid. Personne ne se sent vraiment concerné, et je ne sais pas vraiment s'il y a lieu d'en faire tout un plat. Est-ce sur la base du «plus on est de fous, plus on rit»? Bondye konnen...

En tout cas, pour nous, les jours qui passent sont autant de gagnés. Notre petit hôpital a repris son affluence habituelle et les petits problèmes que nous avions hier, eh bien sont encore là aujourd'hui! C'est pas beau, ça? Mais le temps passe et quelques petits événements viennent en baliser le cours, comme par exemple l'arrivée ce samedi prochain d'une équipe médicale américaine qui viendra faire de l'ophtalmologie; et puis nos «gros chefs» seront là aussi, en milieu de semaine prochaine, pour régler des gros problèmes (aux gros chefs les gros problèmes...).  On verra ce qu'il en sortira. Et puis d'autres seront là aussi, si bien que février ne sera bientôt que poussière temporelle...

Je ne vous cacherai pas que le moral a sensiblement remonté, depuis la fin de 2010. J'espérais cela. Et cela semble s'avérer. Nos affaires marchent pas trop mal et je pense que si la tendance se maintient, nous pourrons arriver à ce qui tient lieu d'été ici sans avoir la langue trop longue. Petit à petit, nous améliorons ce qui mérite de l'être (c'est-à-dire tout!) et nous avons l'impression que ces petites améliorations vont dans le bon sens : rafraîchir la peinture, refaire un peu de béton ici et là, remplacer une plomberie défectueuse, sont autant de petits travaux qui, à peu de frais, repimpent et requinquent. En plus je vous rappelle que la température est présentement excellente avec des nuits fraîches (25°) et des journées douces (28°). Il pleut de temps à autre, juste ce qu'il faut pour faire retomber la poussière -- au sens propre, vous l'avez compris. Bref, je ne vous dirai pas que c'est le pied -- vous allez tous vouloir venir y passer le reste de votre hiver infernal -- mais disons que l'on comprend mieux pourquoi le pays était jadis considéré comme la perle des Antilles...

Tout va, donc. Évidemment, cela ne veut pas dire que ça va se poursuivre, mais on prend ce qu'on peut quand on peut, hein?

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