vendredi 4 février 2011

Plus de peur que de mal


Vous m'attendiez? Sans impatience, j'espère!

Eussent les événements été plus excitants, je vous eusse certainement livré quelques impressions, mais vu le calme plat qui a suivi l'annonce tant attendue (et tant redoutée, je ne vous le cache pas) des résultats du premier tour électoral, il n'y avait pas de quoi s'exciter, alors j'ai vaqué à d'autres occupations.

Tout de même, nous avons eu chaud. Car la tension sociale était palpable, et on sentait qu'un rien suffirait à tout faire sauter. En fait et si vous me demandez mon avis, je pense que la visite impromptue de Mme Hillary Rodham Clinton, ce dimanche dernier, a probablement été l'élément déterminant de cette interminable attente. On dit -- et j'ai bien l'impression que c'est vérité vraie -- que Mme Clinton a mis les points sur les i auprès du gouvernement actuel (mais sortant). Un message genre : «Si vous persistez à vouloir maintenir Célestin en place, on vous coupe les vivres.» En outre, les résultats, prévus pour les 21h mercredi dernier, ne sont sortis qu'au matin du jeudi, après que tout le monde (sauf nous, bien entendu) ait passé la nuit à attendre fébrilement. Tout ça était songé, planifié, organisé et bien huilé. Il fallait du doigté et en même temps, il fallait que l'annonce mette fin aux hypothèses, certaines fantaisistes, d'autres alarmistes voulant que ça n'irait pas tout seul. Mais voyant ce qui se passe en Égypte, je pense que personne ne voulait une adaptation locale de cette flambée. En fait, je me demande si les événements politiques actuels sur la scène mondiale n'ont pas refroidi quelque peu les ardeurs belliqueuses des fanatiques politiques locaux... En tout cas, le calme a surpris tout le monde, à commencer par les prévisionnistes et les analystes. Pour nous, ce fut un grand soulagement. Ras le bol de la violence et de la déstabilisation! Et puis il faut bien le dire : ça ne mène nulle part...

Tout ça pour dire que nous avons fonctionné comme d'habitude, sans même un petit jour d'inactivité. Tout est resté normal, sauf que les gens étaient exceptionnellement de bonne humeur, ces derniers jours. Tout le monde lâche son souffle. Tout le monde reprend la vie, avec l'espoir remis à neuf de voir les choses s'améliorer. Évidemment, les avis sont partagés, à savoir qui de Mme Manigat ou de M. Martelly sera le prochain président, mais ça reste de bonne guerre. Il n'y a pas d'amertume qui écume aux commissures des lèvres des chauds partisans; il n'y a pas de haine farouche; il n'y a pas de volonté de défier le système : simplement l'acceptation que des deux candidats, l'un va gagner et l'autre perdre. On souhaite que ce soit le meilleur, mais à ce stade-ci, on ne s'attarde même pas à distinguer qui ce meilleur sera (bien que Martelly soit définitivement plus populaire). Alors ça va, merci.

Ce qui ne veut pas dire que les prochaines semaines ne seront pas tumultueuses. Elles peuvent fort bien le devenir. Mais le ton se veut plus conciliant et les gens semblent décidés à tolérer l'intolérable, que ce soit le retour de Duvalier, la venue possible d'Aristide ou simplement la prolongation du séjour de Préval, lequel doit toujours, en principe, quitter lundi prochain. Mais il semble qu'il va rester jusqu'à ce que le nouveau président (ou la présidente) soit nommée officiellement, ce qui me paraît sensé.

Donc, pour nous, quand la politique va, tout va. Nous poursuivons nos activités comme si de rien n'était et nous continuons de nous creuser la tête pour résoudre des problèmes qui n'en sont pas, mais bon, faut bien faire travailler ses méninges un peu, non?

Allez! Je ne vous en dis pas plus : le sujet est stérile et nombriliste. Le week-end est là et l'heure de la bière s'en vient à grands pas, alors j'aurais tort de vouloir vous impressionner avec des pensées qui n'ont rien de bien impressionnant. Ce n'est certainement pas l'objet de cette chronique!

Donc, je vous en souhaite une bonne (fin de semaine, quoi d'autre) et vous reviendrai sous peu.

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