mercredi 4 août 2010

Le plus vieux métier du monde


Il semble que mon assiduité à la tâche soit fonction des articles se rapportant à Haïti sur Cyberpresse. Or, ceux-ci se faisant plus rare, ma prose en souffre... J'ai pourtant plein de choses à vous dire et d'histoires à vous conter. Qui ne sont pas en rapport direct avec ce que la Presse peut dire ou ne pas dire. Mais le fait est que je n'ai pas toujours le temps ou le goût. Oui, le goût. Non pas parce que je ne vous aime pas, mais bien parce que j'ai quelquefois envie d'une activité plus paisible, genre écouter un bon film ou lire un bon livre. Et puis, il y a le travail qui, sans mentir, nous tient passablement occupés, quoi qu'on en pense.

Or, voici qu'hier, je tombe sur cet entrefilet auquel je vous réfère sans plus de façon, parce que c'en est presque drôle. Comme si le pays, exsangue, desséché, ruiné pouvait se passer de ce petit commerce illicite, soit, mais ô combien lucratif qu'est la prostitution... Je vous ai dit (mais connaissant votre mémoire, je puis bien vous le redire) que l'argent n'avait pas d'odeur. Comment dès lors pourrait-on juger néfaste la valeur commerciale de la prostitution? Certes, vous me direz que c'est peut-être le plus vieux métier du monde, mais ce n'est certainement pas le plus beau, et pourtant, comme le dit un autre proverbe que tout le monde connaît, "Il n'y a pas de sot métier." Pour les gens qui en font un métier, la prostitution n'est certainement pas une sotte façon de gagner sa vie. Peut-être pas louable, c'est vrai, mais pas sotte pour autant. Le phénomène n'est donc pas plus grave en Haïti qu'ailleurs, même s'il est peut-être plus à risque que dans une ville comme Amsterdam, disons... Mais dire que la prostitution a augmenté me paraît bien présomptueux, quand on connaît la difficulté d'obtenir des données fiables dans ce pays, même pour les pratiques les plus courantes, comme un simple recensement, par exemple. Ainsi, on dit que le séisme a fait entre 250,000 et 300,000 morts, une approximation rendue nécessaire parce qu'on ne sait pas exactement combien de personnes vivaient à un endroit donné. Alors pour vraiment savoir ce qui se passe dans le secteur de la prostitution, ben je pense qu'il faudra repasser...

Cela dit, certains faits se révèlent fondés. Ainsi, la présence des militaires de la MINUSTAH (ONU) est bien connue de tout le monde, car ici aux Cayes en tout cas, ces gens-là ne font pas grand-chose et sont visibles comme le nez au milieu du visage, avec leurs uniformes, voitures, armes et tout le tintouin. En plus, la grande majorité de ces militaire est mâle et jeune et s'emmerde proprement dans une ville comme ici, où tout est bien tranquille. Alors ils envahissent les plages avoisinantes, vident les quelques mini-épiceries des denrées de luxe, et on peut le supposer, se payent éventuellement les services des péripatéticiennes qui affluent aux endroits habituels. Les Dominicaines font-elles partie de ce lot? À Port-au-Prince, la chose est très possible, voire probable. Mais pas ici aux Cayes, où elles auraient fort à faire avec la concurrence des filles de joie locales. Car je ne veux pas prêcher pour ma paroisse, mais faut que vous sachiez que les filles haïtiennes n'ont rien à envier à leurs consœurs étrangères quant à leurs traits physiques. Les filles ici sont majoritairement jolies et joliment bien tournées et non, je ne vous en dis pas plus. Je suis un monsieur respectable, moi, et ne saurais par conséquent vous en dire plus sur le sujet. Et pourtant, comme dirait Galilée, elle tourne... En parlant de la terre, bien sûr, mais on pourrait tout aussi bien en dire autant de ces jeunes filles. Jeunes filles, oui, car je doute que la prostitution mâle soit très répandue par ici. Simple postulat, mais que je pense tout à fait fondé. J'en veux donc venir au fait que les gens s'organisent tant bien que mal et si la prostitution joue un rôle dans la survie du peuple haïtien, eh bien so be it, comme disent les Chinois qui ont émigré.

Tout ça pour vous dire qu'on tient toujours le coup, que le pays tient le coup, malgré la chaleur qui persiste et l'amertume qui croît. On attend. Certains, les élections, d'autres la prochaine catastrophe (sans doute un ouragan de force 4), d'autres le Père Noël ou quelque chose de similaire, d'autres rien. Tout dépend. Mais d'une façon générale, le pays attend. Pour nous en tout cas, ce sont les vacances qui, malgré notre petite escapade printanière, seront plus que bienvenues. Haïti est fascinante à plus d'un égard, je l'ai dit à maintes reprises, mais c'est également un milieu de vie exigeant qui demande passablement d'énergie. Pour nous, étrangers, recharger les batteries n'est pas une option... Vivement les vacances, donc...

Quant aux prostituées, ben elles ne dérangent personne même qu'on pourrait dire qu'elles en arrangent certains, mais là, je présume...

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