lundi 9 août 2010

Suez-vous la nuit?


Suez-vous la nuit? (ne pas confondre avec "suave est la nuit") Pas trop? Bien content pour vous, parce que nous, on sue la nuit. Bien sûr, vous me direz que c'est juste normal de suer, si la température corporelle s'élève suffisamment, comme lorsque l'on fait un effort physique soutenu, par exemple. Mais la nuit, quand on dort, que le métabolisme ralentit et que la température du corps s'abaisse, admettez qu'il n'y a pas vraiment de raisons de suer. Et pourtant, ici, la chose est courante. Je le précise immédiatement : on sue en dormant, et non en faisant un exercice physique quelconque que je n'ai certainement pas besoin de préciser vu vos esprits mal tournés. La plupart du temps, la sensation n'est pas suffisante pour faire s'interrompre notre sommeil, mais la nuit dernière, je me suis réveillé complètement trempé. Trempé, vous dis-je. J'en ai ri. Heureusement, notre lit est grand -- un quatre place, selon la désignation haïtienne -- et il suffit habituellement de se déplacer un peu pour éviter la noyade, ce que je fis, non sans avoir poussé ma douce compagne qui faisait l'étoile de mer dans ses retranchements. (Et non, elle ne s'est pas réveillée.) Mais pour l'oreiller, mes amis, c'était peine perdu de tenter de le retourner : il dégoulinait! Comment peut-on suer autant, alors même qu'on a le ventilateur dirigé directement sur soi? Tout simplement, il fait chaud. Pas mal chaud. Ajoutons à cela que le courant est coupé systématiquement à 3 h et vous comprendrez que, même avec la brise nocturne qui se lève à peu près à la même heure, on a fort à faire pour dissiper la chaleur qui nous enveloppe et que le matelas conserve tout près du corps. Car c'est bien là le problème : le ventilateur suffit à rafraîchir suffisamment par convection la peau exposée, mais pour la partie du corps en contact avec le matelas, c'est une tout autre affaire, alors on sue. Vous allez me dire que ce ne doit pas être très agréable de se réveiller mouillé sur un matelas mouillé et vous aurez parfaitement raison. Il s'en trouve certainement pour se souvenir de l'époque lointaine où ils (elles) mouillaient leur lit, et j'avoue que ça y ressemble un peu, en moins localisé. Tout ça pour vous dire que la chaleur actuelle n'est pas vraiment confortable et pas seulement pour nous, petits Blancs égarés sous les tropiques : je vous garantis que les Haïtiens ont hâte que le temps plus frais se manifeste!

Changement de propos mais toujours la nuit, que faites-vous lorsque votre conjoint ou votre conjointe ronfle à n'en plus pouvoir? Chez nous, ça n'arrive pas souvent. Mais ces jours-ci, ma douce est aux prises avec une congestion nocturne qui, aussitôt qu'elle s'endort, déclenche un ronflement tellement bruyant qu'il me tient éveillé. En fait, je parie qu'il tiendrait n'importe qui éveillé! Or, la contraindre à changer de position n'y fait rien : elle continue de ronfler même sur le ventre! Si bien que cette semaine, j'ai dû m'exiler dans la chambre voisine et mettre des bouchons d'oreille pour arriver à joindre le sommeil... dans la sueur...

Y a-t-il un lien entre le ronflement et la sueur? Le ronflement de l'un fait-il suer l'autre? Peut-être si vous êtes du type à stresser d'excès, mais pas moi. Inutile donc d'y chercher une relation de cause à effet, il n'y en a pas. Cependant, la combinaison de ces deux désagréments suffit à perturber les nuits et l'on s'en aperçoit quand arrive l'heure habituelle du réveil (5 h) : on a juste envie de se retourner et de laisser les brumes du sommeil s'épaissir à nouveau. Mais c'est rêver. Car la réalité diurne, avec ses cloches, les chants des adventistes, le trafic routier, le va-et-vient dans la cour (c'est à 5 h qu'on ouvre la porte de notre hôpital et que les gens arrivent), sans compter les quelques coqs égarés qui s'en donnent toujours à cœur joie, cette réalité donc nous dit que l'heure c'est l'heure, en l'occurrence, l'heure de se lever. En passant et concernant les animaux domestiques, il faut dire que ma dernière consigne a porté fruit : les bêtes ont disparu. Veaux, vaches, cochons, couvées... s'en sont allés sous d'autres cieux. Et tout le monde s'en porte mieux...

Tout ça pour vous dire que, chaleur à part, nous nous portons très bien et que les jours se suivent sans trop de heurts ni de tremblements. Ne reste qu'à finaliser la @$%$#$*$±@£¢¤ de comptabilité et nous serons presque prêts pour la prochaine étape. Celle à laquelle on a hâte...

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