mardi 25 mars 2008

Jour de congé


Aujourd’hui, c’est Vendredi Saint. Jour de congé, alors mon propos diffère. Aujourd’hui, je n’ai pas besoin de vous dire ceci ou cela, puisque c’est congé. Alors je prends congé aussi. Mais congé ne veut pas dire qu’on doive s’interrompre pour autant n’est-ce pas? Alors je suis là. Mais je publie en retard, puisque nous sommes maintenant mardi et que Pâques est déjà derrière.
Nous ne sommes pas loin. Assez curieusement, à tout juste 10 minutes en voiture — 20 minutes à pied par le raccourci —, il y a la petite maison de Gelée, sise sur le bord de la mer. Tout le confort moderne s’y trouve, spécialement lorsque nous avons du courant. Car l’EDH (l’Électricité Nationale d’Haïti, pour tout vous dire) n’est pas aussi fiable ici qu’elle peut l’être aux Cayes, par exemple, bien que, encore là, nous sommes loin du 100 %. Le courant permanent, ce n’est pas un luxe que le pays est présentement en mesure d’offrir. Produire de l’électricité coûte cher et demande des infrastructures complexes gérées avec compétence. Hydro-Québec fait ici une part plus qu’honorable dans ce secteur, mais je le redis, le courant 24/24 dans tout le pays n’est pas encore visible à l’horizon. Mais le sachant, on fait avec.
Tout cela pour vous dire que la maison de Gelée est confortable : grandes pièces, porte patio avec vue sur la mer, patio propre et spacieux, cour gazonnée parsemée de cocotiers, le tout dans un environnement tranquille où domine le bruit des vagues et, parfois, les rires des enfants ou les conversations lointaines des rares passants. Rien de particulièrement stressant, vous en conviendrez.
On vient, on s’installe avec notre musique et notre lecture, notre bière et notre vin et on relaxe. En prime, on a la télé et une collection de vieux films sur VHS qui meublent d’autant mieux le temps — lorsqu’on a du courant, bien entendu. Car écouter la télé au son de la génératrice, située juste derrière, vous admettrez que ce n’est pas fameux…
N’avons-nous pas peur? Comme toujours la sécurité en Haïti est aléatoire, mais comme toujours, on fait avec. Ainsi, les premières fois, on s’assurait que toutes les portes étaient bien verrouillées, cadenassées, voire, mais maintenant, lorsqu’il fait chaud, on dort la porte patio ouverte, comme quoi on s’habitue à tout. Sommes-nous inconscients à ce point des dangers possibles, des voleurs et des voyous? Non. Mais ça ne nous empêche pas de dormir du sommeil du juste. La musique tonitruante, les chiens qui jappent dans une cacophonie étourdissante, ça c’est tout autre chose et c’est suffisant pour nous tenir éveillés. Mais les bruits maintenant familiers de la nuit entretiennent le sommeil. J’y reviendrai d’ailleurs dans une prochaine chronique.
Pour l’heure et comme le dit la chanson, « il y a le ciel, le soleil et la mer… » dans une proportion à peu près égale, le tout tempéré par une brise régulière qui brasse voluptueusement les palmes des cocotiers.
Dire qu’il y en a qui s’imagine qu’on s’ennuie de la neige et de l’hiver…

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