mercredi 26 mars 2008

Et la nuit?




La nuit ici est relativement calme et je dors habituellement du sommeil du juste. Mais il est certaines nuits qui échappent à cette règle. Ainsi, l’autre jour, en dépit de mon livre captivant, je me sens tout à coup irrésistiblement attiré vers le sommeil. Je regarde l'heure, il est 8h20. Un peu tôt, je l’avoue, mais vraiment, je m'endors. Alors je ferme mon livre et quatre secondes plus tard — si l’on se fie aux dires de ma douce compagne —, ma respiration trahit le sommeil. Tout se passe bien jusqu'à ce que, tout à coup, je me réveille. Complètement égaré. Je regarde l'heure : minuit moins dix. Pour plusieurs, c'est l'heure de sortir : la nuit commence à peine. Pour moi, ce n'est qu'une invitation à retomber dans les bras de Morphée. Mais Morphée est ailleurs... Sur le cadran numérique, les diodes changent : il est 1h30, déjà, mais je sens enfin que le sommeil me revient, maintenant. Lorsque tout à coup bzzzzz, un moustique me rend une petite visite.

Petite parenthèse au sujet de ces moustiques (marengwen en créole). Ils ne sont pas comme chez nous. Ce sont des anophèles, plus petits que nos maringouins, et dont la piqûre est beaucoup moins agaçante. En plus, ils sont pratiquement silencieux et quasi-inoffensifs (ils peuvent transporter la malaria cependant, mais bon), si bien que s'ils se promènent à distance, on ne les entend guère et leur présence n'est pas vraiment incommodante. Mais ces bêtes nous aiment bien la tête. Et quand ils bourdonnent juste dans l’oreille...

Le réflexe est automatique : paf! une bonne claque le long de mon oreille écrabouille le chétif insecte. Mais une gifle en plein visage n'est habituellement pas considérée comme un incitatif au repos, n’est-ce pas? Si bien que la zone de brume qui prélude au sommeil et qui m’enveloppait une seconde plus tôt se dissipe d'un seul coup et me voilà maintenant à nouveau bien réveillé. Dehors, un coq s’ébroue: sans vérifier l'heure qu'il est (à peine 2h), il se lance dans ses vocalises discordantes. Quand je pense qu'on ose appeler ça le « chant » du coq. Faut vraiment ne pas aimer le chant pour l'accoler à la performance du coq! Le coq est aux oiseaux ce que le heavy metal est à la musique, tiens… Toujours est-il que ce ridicule animal s'en donne à gésier déployé. Évidemment, d’autres lui répondent. Probablement, en langage de gallinacé, de fermer son bec et d'attendre que l'heure soit venue. Ou bien d'aller se faire cuire un oeuf, comment le saurais-je, moi qui ne parle pas la langue des coqs et poules? En tout cas, toute la basse-cour finit par se taire et la nuit reprend son calme habituel. Mais pas pour longtemps : vers les 4h, même s’il fait encore nuit, les activités humaines diurnes reprennent: et je te klaxonne ça joyeusement, et je te change les vitesses tout en douleur, et je te freine ça à la dernière minute... ah! la joie de conduire! Tout ça pour vous dire que, passé cette heure, le sommeil doit être dur pour durer.

Si bien que cette nuit-là, entre autres (car il en est d'autres), les sons du matin sont arrivés avant que le sommeil ne me revienne, et tout à coup, comme toujours sous les tropiques, il a fait jour. Alors que faire?

Dites, n'est-ce pas que la vie est belle?

1 commentaire:

  1. Certain que tu t'ennuies pas de la neige?

    -frérot (le plus jeune et le plus beau...)

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