jeudi 27 mars 2008

Dolce Vita




J’ai sous-entendu précédemment que la vie était belle et aisée. C’est vrai. Je n’exagère en rien. Cependant, il ne faudrait pas confondre une belle vie avec une vie de farniente absolue où la seule activité revient à tuer le temps, d’une manière ou de l’autre, comme si l’on allait arriver à quelque chose de cette façon. Ici, on ne tue pas le temps, on le prend. Nuance. Le temps est occupé au point où on se demande parfois où les journées vont. Et les nuits sont plus que nécessaires pour recharger les batteries que les journées bien remplies ont drainées. Alors, pour la dolce vita, on repassera…

Le travail d’abord : il n’est pas égal, le travail. Parfois, on se demande ce qu’on va faire, souvent on se demande comment on va faire… Car les tâches varient au fil des jours avec toujours, en constante, l’idée de régler les problèmes qui germent à chaque pas. Ainsi, on pourrait dire que notre principale tâche consiste précisément à résoudre des problèmes. En anglais, on devient des « problem solvers », des gens capables d’affronter les problèmes et de leur trouver une solution. Certaines écoles de management ne parlent pas de problèmes, mais plutôt de défis, juste pour en faire sortir tout le côté stimulant plutôt que leur nature insoluble. Pourtant, la sagesse commande de bien faire la différence entre les problèmes qui peuvent se régler et ceux qui n’ont pas de solution. À cette distinction pleine de gros bon sens, j’ajoute la subdivision des problèmes qui peuvent se résoudre, mais à un prix tellement fort que le jeu n’en vaut pas vraiment la chandelle. L’exemple le plus simple reste sans doute celui de la voiture brisée : on peut toujours réparer, mais à un certain moment, le coût de la réparation et l’énergie déployée rendent le projet non rentable et alors, mieux vaut en faire son deuil. Le truc, c’est de prendre la bonne décision au bon moment. Car une fois engagé dans le processus, il est beaucoup plus difficile de faire marche arrière. Et pourtant, là encore, il est possible que ce soit plus sage d’arrêter les frais. Cut your losses, diraient les Américains.

Je vous dis tout ça précisément parce que, ces jours-ci, nous sommes aux prises avec un cas épineux concernant l’une de nos génératrices. Après avoir mis quelque $3000 US pour la remettre en fonction, voilà qu’elle vient de retomber en panne. Certains me disent de la mettre au rancart et d’en acheter une autre; d’autres maintiennent qu’il est plus simple et plus rentable de continuer de réparer, puisqu’à 10 ans, une génératrice n’est pas si âgée que cela… Où est la sage décision? Où est celle qui, à moyen terme, se révélera mauvaise? Je vous laisse y réfléchir. Quant à moi, mon idée commence à se stabiliser…

Bien sûr, on me dira que penser n’est certainement pas un travail astreignant, et on aura raison… jusqu’à un certain point. Car penser reste un verbe d’action qui implique donc une activité, cérébrale certes, mais bien réelle, qui engendre une fatigue elle aussi bien réelle. Ainsi, il est présentement 17h, je suis fatigué, c’est l’heure de la bière et elle sera la bienvenue.

Peut-être qu’il y a un peu de dolce vita là-dedans, finalement…

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