mardi 14 mai 2013

Réflexion politique


Vous m’excuserez, mais la politique personnellement je trouve ça drôle. Pas au point de se rouler de rire par terre (ROFL pour les habitués de ces nouveaux acronymes), mais certainement drôle dans le sens d’une chose absurde, illogique, puérile et de là souvent, infantile. Vous croyez que je parle de la politique haïtienne? Oui, c’est vrai. Mais en partie seulement car la politique haïtienne n’a rien à envier à celle des États-Unis, du Canada ou de la France, trois pays dont je vois presque quotidiennement les inconsistances politiques soulignées parfois assez vertement par des chroniqueurs ou de simples lecteurs ou lectrices (moins quand même) qui se prennent pour Salomon ou le pape.

Ainsi, aujourd’hui au pays, c’est le deuxième anniversaire de l’accession au pouvoir du président Martelly. Il n’en faut pas plus pour que des gens prennent la rue d’assaut, qui pour protester contre l’inefficacité du président et de son équipe, qui pour en louanger les accomplissements. Heureusement, rien n’a dégénéré — pas cette fois, Dieu merci — et les gens, la gorge sèche d’avoir trop bien exprimé leur point de vue, s’en sont allés se rafraîchir au bistro du coin. Façon de parler, bien sûr…

En France, si j’en crois ce que j’en lis sous forme de commentaires venus de mes amis français, l’insatisfaction du peuple face au gouvernement Hollande croît à vue d’œil. Et dire qu’on avait tellement hâte de se débarrasser de l'insupportable Sarkozy…! Aux États-Unis, c’est la compétence d’Obama qui est mise en doute, surtout par les purs et durs du rêve américain, lesquels croient toujours au père Noël, semble-t-il, surtout s'il est armé jusqu'aux dents…! Au Québec, même son de cloche par rapport au gouvernement Marois : il déçoit, accumulant bourde sur bourde. Quant au gouvernement de M. Harper, premier ministre du Canada, personne ne semble apprécier sa raideur ni son mépris du peuple, particulièrement du peuple québécois, il va sans dire… Bref, plusieurs pays, même tableau. Alors dites-moi : qu’est-ce qui cloche? Sont-ce les dirigeants eux-mêmes? Les programmes politiques? Les moyens pris pour financer le parti? Eh bien il y a un peu de tout ça, bien entendu, mais il y a aussi tout simplement la hargne populaire et le penchant naturel de rendre «quelqu'un» responsable de tout ce qui ne va pas. Je pense qu'on peut appeler cela le «syndrome du bouc émissaire». Or, ce bouc étant ici une figure publique, il n’en devient que plus facile de lui jeter le blâme, et parfois assez violemment. En fait, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les hommes et les femmes politiques n’ont pas droit au respect du peuple. On les appelle par leur nom de famille, sans aucune marque de déférence et on les injurie même ouvertement sans vergogne. Or, la question bien naïve que je me pose : ces figures politiques le méritent-elles? Dans tous les cas, ce sont des gens qui ont travaillé très fort pour se faire élire, qui ont affirmé des valeurs auxquelles la population a cru et qui veulent, en théorie du moins, faire du bon travail. Or, tout à coup, ils retournent leur manteau et deviennent d’odieux personnages, voire de vils voleurs? Sans discontinuer? Il me semble que c’est tout de même curieux qu’à chaque fois qu’un gouvernement change, le même scénario se reproduise…

J’y vois une évidence : gouverner n’est pas facile. Quel que soit le pays, quel que soit le peuple, quelle que soit la situation économique, gouverner, c’est-à-dire tenir le gouvernail dans la bonne direction, n’est pas chose facile. Comme le disait mon ami La Fontaine, «Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père». Et pourtant, c’est ce à quoi s’appliquent les leaders politiques, sans succès, il va sans dire…

Pour ma part, on me trouvera bien naïf ou bien cynique, mais je ne crois pas qu’aucun homme, aucune femme politique ne pourra jamais changer quoi que ce soit au cours des choses. Pour moi, le seul maître réel devant lequel tous se courbent, c’est l’argent.

Point, à la ligne…

1 commentaire:

  1. Bonjou Richard,
    Le hasard veut que je te réécrive, quelques jours après notre dernier mail :-) La dame qui travaille chez moi est allée voir Dr Guerline hier... J'attends ses nouvelles demain - mais je pense en tout cas que c'est une bonne chose de faite :-)
    Mais j'écrivais en fait suite à ce dernier article. Eh oui, il m'arrive encore d'ouvrir ton blog pour lire des nouvelles du sud - mais surtout ces derniers jours... pour guetter tes commentaires sur l'Ile à Vache!
    Sujet d'ordinaire pittoresque, d'émerveillement et en même temps de difficultés de la vie... mais qui ces derniers jours, me laisse plutôt morne (ou plutôt maussade: c'est plus plat).
    Je suis sûr que tu as un avis sur le fameux plan stratégique qui la concerne: si tu ne l'as pas encore lu, sache qu'il est dispo sur le site du MPCE - de même que les docs sur le Grand Sud (très lourds à télécharger cependant).
    Personnellement, je suis très critique sur l'orientation touristique toute-puissante du gouvernement (parmi ses autres); et le cas spécifique de l'Ile à Vache n'y échappe pas.
    Si je devais écrire l'article moi-même, il serait tonitruant: je me demande du coup comment on voit ça depuis les Cayes???... du moins s'il t'inspire d'écrire sur ce sujet en toute quiétude.

    Mais bref: à défaut de lire un article sur l'ile à Vache, je n'en suis pas moins satisfait de trouver cet article plus général - tout cela pour dire que je suis aussi assez d'accord :-)
    (même si pour ma part, je suis plutôt de ceux qui en veulent au 'système'... mais je crois que ce n'est pas très éloigné de l'argent)

    Bonne continuation! amitiés du nord-ouest
    Nicolas

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