mardi 14 août 2012

Passer le temps


Ah! Les vacances!...

Reconnaissons-le, les amis, ce n’est pas ce qu’on fait pendant cet interlude qui compte comme le fait de se sentir «en vacances». J’ai déjà mentionné que les vacances ne pouvaient s’apprécier qu’en opposition avec le travail. En fait, leur existence même n’est justifiable qu’en fonction du travail, lequel inclut les études, bien entendu, puisqu’il s’agit là du travail des étudiants de tout acabit. Mais il y a cette notion, que je trouve un peu drôle pour ma part, que les vacances doivent servir à faire des choses différentes, souvent associées à des dépenses excessives. Rien ne l’empêche, certes, mais rien n’y oblige. Pour nous, qui avons toujours un pied-à-terre (lequel se prononce en faisant la liaison, n’en déplaise aux puristes qui croient le contraire) en sol québécois, s’y retrouver, s’y installer pour une période donnée, renouer avec cet environnement qui nous est si familier suffit. Nous voici en vacances, donc.

La nuit d’abord. Ici, en forêt, le silence, le vrai, le total, nous enveloppe et nous berce. Au point où j’ai toujours l’illusion d’entendre les criquets qui ponctuent constamment nos nuits haïtiennes, acouphène pas nécessairement désagréable. Mais autrement, mis à part l’incontournable bourdonnement du frigo, c’est le silence. Un silence régénérateur, dirait-on, tout comme l’est la grande noirceur de ces temps-ci, nouvelle lune oblige. Mais le jour se lève tôt ici. Et quel jour. Tandis que le soleil joue à cache-cache derrière le feuillage, les oiseaux s’affairent déjà aux mangeoires; il n’est que 5h30, mais l’intensité du jour nous fait comprendre que nous sommes bien au-delà du lever du jour. En Haïti, à cette heure, il fait encore nuit et ce n’est guère avant 6h30 que je puis lire à la lumière du jour — de peine et de misère, je le précise. Car, au cas où vous l’auriez oublié, le pays s’est mis à l’heure avancée cette année, si bien que le jour se lève une heure plus tard…

Première tâche matinale, remplir les mangeoires que les oiseaux, graves gloutons, vident pratiquement en 24 heures. Les chardonnerets surtout, car une fois perchés, ils mangent sans discontinuer et sans laisser la place aux autres. Je sais, je sais : survival of the fittest. Mais j’avoue que cette façon de faire heurte mon sens de la justice et de l’équité… Heureusement les sittelles et les mésanges savent se comporter, elles…

Enfin, ma compagne se lève, c’est l’heure du café, du farniente matinal et du plan de la journée, lequel n’est jamais bien chargé. Ainsi, après quelques courses en ville et un lunch rapidement avalé — n’est-ce pas là la raison d’être du «fast food»? —, c’est le retour au bercail forestier, à la lecture, l’écriture ou le projet de l’année : la démolition du vieux patio. Qui n’avance pas vite, mais bon. Pourquoi se dépêcher? Ne vaut-il pas mieux en garder un peu pour le lendemain?

Et la journée se passe, si bien que nous voici déjà à l’heure du souper qui, toujours, me fait saliver d’avance. Il ne reste plus qu’à s’offrir un bon petit film, retrouver notre livre et attendre que l’appel du sommeil se fasse sentir, ce qui n’est jamais bien long.

Alors je ne sais pas pour vous, mais pour moi, ça ressemble assez à ma conception des vacances. À moins que ce ne soit que l’expression d’une flemme indécrottable? Je ne saurais dire…

1 commentaire:

  1. Vive les vacances au lac!! Notre # de téléphone n'a pas changé, si jamais vous avez une minute ...

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