mercredi 8 août 2012

Aimez-vous l'avion?


Je pose la question parce que moi, je déteste l’avion. Et non, pas parce que l’avion me fait peur, bien au contraire, en fait, si un moyen de transport me rend confiant, c’est bien l’avion, car j’ai confiance en la compétence du pilote et j’avoue que je n’ai jamais vécu un moment qui ait pu me faire douter de cette compétence. Mais ça ne rend pas le voyage agréable pour autant.

L’attente d’abord. Elle est toujours longue et usante. Spécialement en Haïti. Je vous passe toutes les simagrées qu’il faut faire pour finir par aboutir dans la salle d’attente et les lentes lignes qu’il faut subir pour s’enregistrer, passer l’immigration, la douane (pieds nus) et quoi encore! On en vient à comprendre pourquoi la patience est une vertu, dont je n’ai hérité qu’à faible dose, hélas!... La salle d’attente, c’est là où s’entassent tous les passagers des vols à venir. S’entassent. Notez bien. Car les dimensions de la salle ne sont pas vraiment adéquates. Vient enfin le moment de monter dans l’avion. Une autre ligne interminable… Puis le car jusqu’à l’avion, la gymnastique pour trouver son siège, souvent le disputer à un passager qui s’est assis au mauvais endroit, pour finir par s’asseoir sans savoir qui occupera le siège voisin — obèse, bébé braillard, passager nauséabond, le choix est vaste — et sans savoir comment le voyage se passera. Cette fois, notre voisine est une vieille qui pète de façon sonore et répétitive au point où on se dit qu’elle le fait exprès. Fort heureusement, ses gaz ne sont guère incommodants, ce qui est nettement préférable à ces pets silencieux dont l’odeur fait parfois presque défaillir… Bref, vous me comprenez.

Nous voilà donc assis, c’est déjà beaucoup. La station assise est, par définition, une station de repos, mais lorsque le siège est étroit, que l’espace pour mes petites jambes est inadéquat et que des enfants, dans la rangée derrière, n’en finissent plus de chigner et de rechigner, le repos n’en est pas vraiment et on n’a qu’une envie : sortir au plus sacrant. Mais ce n’est pas pour bientôt : l’avion est toujours rivé au sol et on attend. Et le temps s’étire. L’agent de bord, un chic type qui fait ce métier depuis 28 ans, nous apprend que les Haïtiens essaient toujours d’embarquer des bagages non enregistrés, ce qui introduit des délais supplémentaires, on l’aura compris… Une heure de retard, dans ce contexte, devient tout à fait compréhensible. Et pendant ce temps, la vieille dame, très zen, pète sans s’en faire…

Enfin, l’agent de bord ferme la porte. Enfin, le volume des réacteurs monte. Enfin, on annonce le départ. Le reste va tout seul. Le reste est l’affaire du pilote. Quelques turbulences (ciel orageux à Port-au-Prince), le temps de s’élever au-dessus des nuages et nous voilà en vitesse de croisière. Les enfants se sont tus, la vieille pète et sourit, bref, tout baigne et il ne reste plus qu’à attendre que l’avion atteigne sa destination.

Heureusement, le voyage est relativement court : à peine quatre heures entre Port-au-Prince et Montréal, si bien qu’on finit par sortir. Et vite!

Tout ça pour vous dire que, vraiment, je n’aime pas l’avion, du moins pas l'avion associé aux transports publics, de masse, dans un contexte d'obsession sécuritaire... Mais bon. Quel choix avons-nous pour sortir d'une île?

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