mercredi 1 août 2012

L'odeur des vacances


J’avais prévu finir le mois en vous disant que nous avions atteint Port-au-Prince sans encombre, mais je n’ai pas eu le temps. L’hôtel, la baignade dans la piscine, le gros steak au poivre pour souper, le film à la télé, bref, ça sentait les vacances et j’ai remis cette tâche au mois suivant, lequel est déjà là, comme vous le savez tous et toutes.

Donc, nous sommes arrivés hier. Nous savons maintenant que ce n’était pas vraiment nécessaire de quitter un jour d’avance, mais nous ne le savions pas avant de partir — la route était bloquée lundi et disons que ça n’augurait rien de bon pour le lendemain — si bien que la précaution n’était pas superflue. Rien de plus stressant que de savoir que l’avion ne nous attendra pas si un pépin nous retient en chemin et si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous n’avez jamais vécu une situation de ce type. Voilà.

Il ne reste plus maintenant qu’à se faire conduire à l’aéroport, une balade de quelques minutes en voiture — rien vraiment pour faire monter le niveau de stress. On fera ça tout à l’heure. Le carnaval des fleurs s’est terminé aux petites heures ce matin, mais d’après ce qu’on en a vu et entendu, il semblerait que ce se soit relativement bien passé. Tant mieux tant mieux. Le pays va maintenant pouvoir revenir à ses activités coutumières, et Dieu sait s’il en a besoin. L’épisode carnavalesque était-il nécessaire? D’aucuns prétendent que oui; personnellement je ne suis pas sûr, mais qui suis-je pour émettre de telles opinions? L’important au fond, c’est que le pays reste à flot et qu’il continue à voguer vers un futur meilleur. C’est tout ce qu’on peut souhaiter et c’est tout ce dont le peuple a besoin. Et incidemment, les améliorations sont visibles; de petites choses, certes, mais qui améliorent la vie dans le pays un tant soit peu. Ainsi, le boulevard du bord de mer de la capitale est maintenant jalonné de lampadaires modernes alimentés par des panneaux solaires situés au sommet des poteaux, pratiquement hors d’atteinte des voleurs et des vandales. Ce n’est pas rien. Dans une ville où l’insécurité est chronique, des lumières la nuit comptent pour beaucoup. De toute façon, le proverbe le dit bien : ti-pay ti-pay, zwazo fè nich; l’oiseau fait son nid un brin d’herbe à la fois. Le pays bouge et dans le bon sens. Les manifestations et les controverses politiques ne mènent nulle part, tout le monde le sait, et pourtant, elles sont courantes dans ce pays et ce n’est pas demain la veille qu’elles vont cesser. Les périodes d’accalmie deviennent de ce fait doublement appréciables…

Mais pour nous, c’est la pause café estivale. Pendant quelques semaines, nous allons respirer un autre air, sentir d’autres odeurs, vivre à un autre rythme. C’est ce qu’on appelle des vacances. Dire qu’elles sont nécessaires me semble un peu exagéré : on peut très bien vivre sans vacances — les Haïtiens sont nombreux à n’en pas prendre — mais elles n’en restent pas moins appréciables, entre autres parce qu’elles brisent le cycle métro-boulot-dodo (pour nous, sans le métro, vous l’avez compris) et qu’elles nous permettent de passer du bon temps en agréable compagnie. Entre autres. Car ça nous fait engraisser aussi, et ça, je m’en passerais bien!...

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