jeudi 23 août 2012

Isaac arrive!


Voici venir ISAAC. C’est un peu stressant de voir le parcours prévu de cette catastrophe annoncée. Car un ouragan, vous le savez aussi bien que moi, ce n’est pas de la tarte ni du bonbon. En fait, il n’y a pas grand-chose de bon dans cet excès météorologique… Certes, les dix premières tempêtes de la saison ont passé sans se faire trop remarquer, se perdant même dans l’Atlantique sans déranger rien ni personne. Mais en Haïti, qui sait ce qu’un cyclone comme celui qu’on nous annonce peut laisser dans son sillage? Chose certaine, je le redis (au cas où vous n’auriez pas été attentifs), ce ne sera pas un cadeau. Mais bon. Qu’y faire? Fermer les fenêtres? Se mettre à l’abri? C’est ce que tout le monde fait. Et pour le reste, on attend, résignés.

En fait, il est trop tôt pour prédire ce qui pourrait se produire si la tempête rugit et rage. Mais le seul fait qu’on annonce jusqu’à 500 mm de pluie laisse penser que ce ne sera pas de tout repos. Pensez-y les copains : 500 mm, c’est la moitié d’un mètre, ça. Mesuré sur une surface plane, il va sans dire, ce qui n’est pas courant en Haïti où les montagnes pullulent. Deyè mon gen mon, dit un proverbe (derrière la montagne, il y a une montagne). L’eau qui coule à flanc de montagne, même si elle n’emporte rien dans sa course, s’en va toujours obstinément — gravité oblige — vers le bas, où elle rejoint d’autres ruisselets qui, en se fusionnant, forment des ruisseaux, des rivières, des torrents puissants, bref vous avez compris. Et je ne parle pas de la boue… C’est pourquoi, quand on parle d’ouragan (ou même simplement de tempête tropicale), il ne faut pas juste penser à la force du vent, mais aussi et surtout à la quantité de pluie qui l’accompagne et dont les effets ne sont pas vraiment immédiats, mais tout aussi, sinon plus, dévastateurs.

Vous me direz que je n’ai pas à m’en faire, étant loin de ce pays que la tempête menace. Mais dans un sens, c’est encore pire, parce qu’on veut tout de même penser à tout et surtout, aviser sur place de ce qu’il y aura lieu de faire une fois la tempête passée. Fort heureusement, je me fie sur ceux et celles qui sont là et qui sauront agir pour le mieux. Mais c'est tout de même un peu frustrant de ne pas être là où il faudrait être...

Une chose est sûre, il s’en trouvera bien pour mettre la tempête dans le même bassin que le tremblement de terre, et les "bleeding hearts" en profiteront pour s’apitoyer sur le sort du pays, ce qui leur permet souvent d’aller chercher des fonds supplémentaires dans les poches des nombreux naïfs qui les écoutent. Vous me trouvez dur? C’est seulement que j’ai horreur des fourbes et des manipulateurs. Et vous pouvez me croire sur parole, ils sont extrêmement bien représentés en Haïti…

En tout cas, c’est pour demain vendredi, alors en principe, samedi nous devrions être mieux en mesure d’évaluer les dégâts éventuels. Pour l’instant, on regarde la trajectoire telle qu’elle apparaît sur le site du National Hurricane Center et on se croise les doigts…

Et dire que pendant ce temps, ici au Québec, le temps est au beau fixe et mis à part la pourriture politique, rien n’altère la douce quiétude de ces lieux enchanteurs…

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