samedi 7 juillet 2012

Un bruit la nuit


Les plus perspicaces d’entre vous auront noté que mon blogue a subi un facelift, une rhytidectomie, si vous préférez. Sans raison. Les autres, ceux qui ne le fréquentent que sporadiquement, auront oublié à quoi il ressemblait avant, sur fond de chaudes couleurs tropicales, mais cela ne m’offusque en rien car pour moi, l’opération cosmétique n’enlève ni n’ajoute quoi que ce soit au fond qui reste le même. Mais j’avoue que je me suis laissé avoir par le bel emballage proposé par blogspot. Et je me suis dit : «Pourquoi pas?» Alors, voilà, vous savez tout.

Le sujet de ce jour ne fait pas très sérieux, j’en conviens, mais il illustre néanmoins les particularités de ce pays que nous apprenons encore à connaître. Cette fois, il s’agit de la chose-qui-frappe-à-la-porte-avec-un-objet-de-métal. Faut d’abord que je vous dise que les portes extérieures de notre maison sont en fer et lorsqu’un agent de sécurité a besoin de me parler, il frappe à la porte soit avec une clé, soit avec un petit caillou, produisant de ce fait un son métallique aisément audible, même avec la télé à tue-tête, comme on aime l’écouter. Or, je venais tout juste de me rendormir après une pénible séance de «pitourne» (pour les non-familiers avec ce québécisme, il s’agit d’un synonyme d’insomnie, mais tellement plus imagé…) lorsque je me fais réveiller d’un coup de coude de ma très chère compagne. «Réveille-toi, me dit-elle (c’était déjà fait, tu parles!), quelqu’un frappe à la porte.» Je jette un coup d’œil rapide au réveil numérique : il est 3 h 22, pas vraiment l’heure des visites de courtoisie. Je me dresse sur mon séant. Et j’attends de voir si l’on frappera à nouveau. «Tac tac tac tac tac tac tac». Le son est bien celui d’un objet métallique ou minéral solide qu’on frappe contre un montant de fer. Cependant, ça ne semble pas provenir de la porte, mais plutôt de la fenêtre juste au-dessus du lit. N’écoutant que ma bravoure légendaire, je me lève et tente d’identifier l’intrus… Rien à la fenêtre. Rien à la porte non plus. Mais il faut se rendre à l’évidence : il ne s’agit manifestement pas d’une présence humaine munie d’un objet métallique, car le son se fait entendre une fois de plus, un peu plus loin cette fois et il n'y a visiblement personne à la porte ou même dans les environs.

Mais quel peut être l’origine de ce bruit? Serait-ce l’animal que, selon Cyrano, «Aristophane appelle hippocampéléphantocamélos»? Ou peut-être un quelconque ptérosaure égaré dans les couloirs du temps? Un lézard? Une mygale? Une mangouste? Un vulgaire oiseau de nuit? Je me perds en conjectures… Mais le claquement est très caractéristique, très régulier (6-8 coups en deux secondes) et, lorsqu’il se produit dans notre fenêtre, très sonore. Si bien qu’au moment où je vous écris ces lignes, le mystère reste complet, la seule certitude étant que la bête est nocturne. Cela dit, à défaut de ne pas savoir ce que c'est, nous savons à tout le moins ce que ce n’est pas : un agent de sécurité qui vient frapper à la porte…

Mais j'avoue que cela m'intrigue. Bien sûr, vous me direz qu'il me suffit de poster dehors, près de la fenêtre, tapi dans l'ombre et le mystère s’éclaircira de lui-même, mais la nuit, habituellement, je dors et l'affût n'a jamais été ma tasse de thé. Non, vraiment, je préfère attendre et laisser le hasard me faire découvrir l'objet de ce questionnement qui, au reste, ne m'empêche nullement de dormir sur mes deux oreilles (pas simultanément bien entendu) en autant que ma douce et charmante compagne ne me darde pas de coups de coude dans les côtes...

En conclusion, on peut dire que si tout bruit n'est pas forcément une menace, toute menace n'est pas forcément bruyante...

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