mardi 24 janvier 2012

Les grands départs


Les grands départs, je l’ai déjà dit, sont toujours source de stress. Pour ceux qui les exécutent, bien sûr, mais aussi pour ceux qui restent derrière de même que pour ceux qui attendent en avant. Dans ce cas-ci, nous ne sommes pas les acteurs, mais bien ceux qui restent et qui soupirent de voir cette belle visite lever le camp temporaire qu’ils avaient gentiment établi en nos quartiers haïtiens. Et oui, ça rend triste.

Qu’est-ce que de la belle visite? D’abord, des gens pas compliqués. Des gens qui n’exigent rien et qui sont ouverts aux suggestions. Des gens à la conversation variée et capables de partager leur expérience. Des gens qui aiment et qui savent se faire aimer. Ceux-là nous ont comblés sous tous rapports. Sans jamais se plaindre, ils ont accepté notre rythme de vie, accepté le climat, l’environnement, les gens partout, la cacophonie de la ville et même, ma façon de conduire, bien qu’elle ait été cause de quelques soupirs… Mais je passe. L’essentiel est que ces bonnes gens nous ont permis de vivre deux semaines de presque vacances du seul fait de leur présence. Et nous en sommes bien reconnaissants. Même sous le chaud soleil haïtien, la chaleur humaine a toujours sa place.

Nous voulions leur donner un modeste survol de cette partie du pays que nous habitons et je pense que nous y avons réussi. Certes, il aurait aussi fallu présenter les autres régions, mais compte tenu des distances et de l’état des routes pour couvrir cette distance, nous avons dû nous en abstenir. Une prochaine fois peut-être? Pourquoi pas… Car bien que je prêche souvent pour ma paroisse (le sud du pays), il faut reconnaître que le nord est tout aussi joli et offre même au voyageur une page d’histoire impressionnante sous la forme de la Citadelle, ce château-fort que le roi Christophe - un peu fêlé -, dans un élan d'enthousiasme mégalomaniaque, a fait construire à grands frais… de vies humaines! En tout cas, l’endroit vaut le détour, je vous le garantis. Mais bon, c'est un peu loin... Quant aux plages du nord, elles n’ont pas grand-chose à envier à celles du sud, que je continue de préférer cependant, question justement de préférence personnelle.

Nos visiteurs ont également pu rencontrer certains de ceux, de celles que nous côtoyons ici. Qui sont toutes de fort bonnes personnes, faut-il que je le précise… Somme toute, ils sont venus, ils ont vu, ils ont mieux connu et ils s’en sont allés le cœur content et la mémoire pleine, du moins si on en les croit. Mais quoi qu'il en soit, ce fut bon pour notre moral, je vous le confirme.

Aujourd’hui, c’est le retour à la normale, non sans nostalgie, mais il faut ce qu’il faut n’est-ce pas… Le travail sait attendre, mais sa patience a tout de même des limites, tout le monde sait cela. Alors nous y sommes aujourd’hui avec sinon une énergie accrue, à tout le moins un empressement à faire ce qui était resté en souffrance — mais sans souffrir pour autant — à cause de la visite…! Si bien que les tâches s’exécutent tambour battant, à fond la caisse et la broue dans le toupet!

Tout ça pour vous dire que cette petite parenthèse nous a ragaillardis, enchantés et distraits tout à la fois. Ce n’est tout de même pas rien. En fait, c’est tout à fait appréciable, n'en doutez aucunement!

Et le plus drôle, c’est que ce n’est pas fini, car on en attend encore!...

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