lundi 17 octobre 2011

Une sortie à la plage


C'est vraiment trop drôle! Si vous avez lu mon texte de samedi dernier, vous avez noté que j'ai mentionné que l'on écrivait pour être lu. Or, si j'ai toujours cru que certains, certaines parmi vous me lisaient de temps à autre, je n'avais jamais pensé que la chose put se comptabiliser. C'était bien naïf de ma part, puisque sur Internet, tout est comptabilisé, n'est-ce pas? Les ordinateurs laissent une signature chaque fois qu'ils accèdent à un site et ce blogue n'y fait pas exception. Or, voilà qu'hier matin, bercé par la farniente d'un dimanche tranquille, j'ai eu la curiosité d'accéder à la nouvelle version de blogspot. Quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver les statistiques des visites reçues! Et de voir que, ma foi, vous êtes relativement nombreux, nombreuses à me visiter, au point que j'en suis un peu gêné, dites! C'est que je suis si modeste!!!... Mais voyez par vous-mêmes : au total, pas moins de 12,592 personnes m'ont rendu visite, ce qui est nettement au-dessus de mes estimations les plus optimistes! Si bien que je me sens un peu sous pression, là...

Mais ce n'est pas de statistiques que je veux vous entretenir aujourd'hui, fête de la mort de Dessalines et donc, congé férié pour tout le monde. Pas du tout. En fait, nous en avons profité pour aller à la plage de St-Georges, pas très loin de chez nous. La plage de St-Georges, c'est le cliché de la plage tropicale paradisiaque : imaginez une plage en croissant, bordée de cocotiers et baignée d'une eau turquoise transparente. Le ciel est bleu, de petits cumulus en rompent la monotonie monochromatique et le soleil brille de tous ses feux. Les vagues, paresseuses en ce jour de congé, se brisent mollement sur la grève. On entre dans l'eau en tout confort : sans l'avoir mesurée, je juge sa température aisément au-dessus de 30 degrés. On nage un peu, on fait la planche – oui,oui, je suis capable maintenant que je suis rendu gros – et on se laisse dériver sans penser... On sort de l'eau, on se fait sécher sous le soleil en lisant un bon livre et on remet ça. Une bonne petite bière bien fraîche avec ça? Pourquoi pas?... Alors dites-moi : que demander de plus? Remarquez, je ne vous dis pas que c'est le paradis, car si c'était le cas, ce serait drôlement plat le paradis, au point que c'en deviendrait vite infernal (incidemment et bien que je l'aie déjà mentionné, je vous suggère fortement de lire ou de relire Huis clos de Jean-Paul Sartre, cette pièce délicieuse où la situation qui semble être pas trop mal initialement se révèle finalement une version subtile mais ô combien efficace de l'enfer)... Alors oui, on se laisse bercer par cet environnement idyllique, mais après un certain temps, gorgés de soleil et salés comme une viande ou un poisson prêt à la conservation, on se dit qu'il est temps de rentrer...

Mais à moins d'un cataclysme majeur, on sait qu'on pourra toujours y retourner. La mer sera toujours là et elle aura beau s'agiter et battre le sable de ses élans, rien n'y fera, la plage demeurera. Pérennité des choses, dites-vous? Je suis d'accord. Le mot est joli et exprime bien l'intemporalité et l'immuabilité de ce décor qui en a vu d'autres et qui en verra encore bien d'autres avant de s'altérer, même modestement. De quoi apprécier la géologie, convenons-en...

La plage, la mer, le soleil. Trois éléments permanents en Haïti. Trois parties d'un tout que tout le monde associe à la joie de vivre, à la détente, au plaisir. En d'autres pays, ces éléments sont repérés de bien loin et exploités pour ce qu'ils valent : leur pesant d'or. N'importe quel promoteur qui verrait la plage de St-Georges en baverait de concupiscence... Mais la beauté industriellement transformée vaut-elle mieux que celle que la géologie a façonnée au cours de quelques millions d'années? Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c'est non. Et bien que la tendance à un certain développement soit inévitable et irréversible, on se prend à souhaiter que ce coin de pays reste ce qu'il est : un havre de paix, d'harmonie et de contentement.

Avec la visite des patrons prévue pour cette semaine, avouons que c'est doublement appréciable...

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