jeudi 14 avril 2011

La platitude des jours ordinaires


Plus d'une semaine a passé! Vous allez me dire qu'une semaine, ce n'est pas vraiment long et vous aurez raison. Mais tout de même, la vitesse à laquelle certaines passent me laisse sans souffle! Est-ce à dire qu'on court trop? Pas vraiment. Certes la multiplicité des tâches et les petits problèmes qui surgissent inopinément induisent une certaine fatigue, mais c'est juste dans l'ordre des choses. Non, la différence de la semaine dernière, c'est ma jambe qui m'a fait et me fait toujours serrer les dents--tendinite, spasme musculaire, sciatique ou autre, on s'en fout, l'essentiel est que c'est douloureux et donc, ma productivité en souffre. Désolé, mais c'est comme ça.

En outre et pour dire la vérité, la semaine a été délicieusement tranquille, avec des activités "normales" et des gens contents de la tournure des événements. La politique est maintenant reléguée à un futur imprécis mais non menaçant, et c'est tout ce à quoi les gens aspiraient. Pour le reste, on verra.

Pas grand-chose de neuf donc, et personne ne s'en plaindra. N'empêche qu'avec tout ça, avril est maintenant bien entamé et va bon train. Tant mieux, tant mieux. Car avril terminé, c'est mai et avec mai vient une petite pause personnelle que nous estimons tout à fait méritée, quoi que vous en pensiez. D'ici là le pain sur la planche ne manque pas et on met vraiment la main à la pâte. Mais le jeu en vaut la chandelle. Ainsi, nous avons décidé de repeindre notre hôpital. Incroyable ce qu'une couche de peinture différente produit comme effet! On dirait du neuf! C'est propre, ça brille, c'est clair et ça égaie. Tu parles d'un changement! Un changement apprécié, d'ailleurs : tout le monde nous en fait compliments! Avec la télévision qui trône maintenant bien en vue dans le coin de la salle d'attente, les patients n'ont plus à l'être (patients, je veux dire), captivés qu'ils sont par les images de la télé. Au point que parfois, ils en oublient la raison de leur venue à l'hôpital... Et je blague à peine...

En fait, ce sont souvent ces petits changements qui font la différence. Pas besoin de refaire le monde : un peu de peinture suffit parfois à redonner la vitalité à un endroit mortuaire, et si vous pensez à ces impressionnantes fresques qu'on voit parfois sur des édifices gris et ternes, eh bien vous comprenez tout à fait ce que je veux dire. Or, ces petits changements, bien que peu onéreux et pas compliqués, sont souvent négligés et perçus comme insuffisants. Genre un grain de sable de plus sur la plage. Parfois, c'est vrai. Mais souvent, petit est magnifique, comme on le dit encore mieux en anglais (small is beautiful, pour ceux qui n'avaient pas allumé). Tout ça pour vous dire que, dans le souffle du changement que l'élection de Martelly entraîne, repeindre l'hôpital a sa raison d'être.

Et puis on a une visite officielle et médiatique qui s'annonce en mai, en même temps que nos gros chefs, alors faut que tout soit à son avantage. Nous nous y appliquons. Bien entendu, nous savons d'avance que nous ne pourrons tout corriger, remettre en état ce qui doit l'être et refaire du neuf avec le vieux. D'où l'importance, incidemment, de se concentrer sur les petits changements.

D'ailleurs et pour tout vous dire, je pense qu'il a là matière à extrapolation et sans doute une ligne de conduite à adopter pour améliorer le pays : des petits changements, mais visibles et pimpants! Inutile de mettre la barre trop haute : à force de sauter sans jamais l'atteindre, on se décourage et on abandonne. Et abandonner, c'est bien la dernière chose dont le pays a besoin...

Quoi? Vous dites que je ne dis pas grand-chose? Et après?

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