samedi 6 novembre 2010

TOMAS est passé


Mon silence en aura peut-être inquiété quelques-uns, quelques-unes. Désolé. Comme on dit ici: "Se pa fòt mwen." La tempête tropicale TOMAS, dont je vous ai parlé la dernière fois, a suivi la trajectoire annoncée et a, de ce fait, heurté le pays dans sa partie sud-ouest, principalement. C'était pendant la nuit de jeudi à vendredi dernier. Le vent était assez impressionnant. Pas beaucoup de pluie, cependant, et c'est ce qui a réduit sensiblement l'ampleur des dégâts. Tout de même, j'avais pris certaines précautions, dont le retrait de notre antenne Internet qui, vu sa taille et sa forme (une soucoupe de 6 pieds) me paraissait très susceptible de s'envoler au vent, devenant de ce fait une véritable soucoupe volante, objet volant clairement identifié, certes, mais inapproprié dans cette fonction. Donc, je l'ai sagement rangée pour la durée de la tempête. Cette mesure préventive s'est révélée inutilement préventive--le vent était puissant, oui, mais n'aurait pas suffi à déranger l'antenne, je le sais aujourd'hui. Si bien que nous avons perdu la connexion depuis jeudi. Voilà pour la petite histoire et la raison de mon silence. Mais aujourd'hui, je refais surface et tout rentre dans l'ordre.

Cela dit et comme je le disais à ces Suisses de Médecins sans Frontières, à la différence du tremblement de terre qui surprend tout le monde par son instantanéité, l'ouragan annoncé nous laisse le temps de se préparer. Et quelquefois, on veut tellement bien faire qu'on fait mal, le mieux étant l'ennemi du bien, comme tout le monde le sait. Il y a des remèdes qui sont pires que le mal, surtout lorsqu'il s'agit de prévenir un mal dont on ne connaît pas encore la gravité... Bref, nous avons fait plusieurs préparatifs qui se sont avérés inutiles, mais bon, comme le disent nos voisins anglophones : "Better safe than sorry." Et avec un peu de chance, TOMAS sera le dernier en ligne de la suite de ces tempêtes qui nous font toujours un peu peur... Historiquement, Les Cayes a déjà été détruite par un ouragan, alors croire que la chose ne peut se reproduire ressemblerait à croire que la foudre ne peut frapper deux fois au même endroit, en plus naïf... Mais en tout cas, ce ne fut pas cette fois et tout le monde s'en congratule mutuellement, incluant l'ambassade du Canada (dont je suis l'humble "warden" pour la zone) qui s'inquiète toujours de la santé de ses ressortissants, dans ces temps-là.

Une tempête qui aura fait plus de peur que de mal donc, mais qui n'en aura pas moins permis d'alimenter l'appétit insatiable des médias pour les catastrophes. Je ne vous donne pas de références : vous avez l'embarras du choix. Cependant et contre tout espoir journalistique, la tempête ne fut nullement synonyme de catastrophe, je le redis, et aujourd'hui samedi, le soleil luit dans un ciel que seuls de petits nuages bien inoffensifs parsèment ici et là. Un vrai beau ciel haïtien (photo ci-dessus)... Alors assoiffés de drames et de désastres, vous devrez rester sur votre appétit ou vous rabattre sur autre chose, comme l'éruption du volcan Merapi, tiens.

En tout cas et quant à nous, nous sommes bien et bien contents de l'être!

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