mardi 19 octobre 2010

Au voleur!


Non, ce n'est pas la campagne électorale qui mérite mon attention aujourd'hui, mais plutôt un petit événement, banal en soi, mais qui m'a personnellement piqué au vif : on a volé mon vélo!

En fait, pas MON vélo, mais plutôt celui de notre cher docteur Pasteur, qui me l'avait gentiment prêté il y a de ça plus de trois ans... Trois ans que je le laisse dehors, sans crainte ni soucis et pourtant, il aura fallu une seule occasion pour qu'il disparaisse sans laisser de traces. Bien sûr, vous me direz que ce n'est qu'une bicyclette qu'on peut remplacer aisément et que, par conséquent, le mal n'est pas bien grave. Oui, mais vous oubliez le principe : ce n'est pas le vol qui fait mal, mais bien le fait que le vol se soit passé à la maison. Dans notre bulle privée, pour ainsi dire. Et ça, en trois ans, c'est une première. Souvent, par négligence ou distraction, nous avons oublié des choses dehors; jamais rien n'a disparu. Le vélo était l'un de ces objets qui, une fois à la maison, en font virtuellement partie. Et pourtant, pourtant, quelqu'un a osé s'approcher et s'emparer de la bécane sans vergogne, en sachant très bien que c'était mal. Choqué, dites-vous? Le mot n'est pas fort. Évidemment, personne n'a vu ni entendu quoi que ce soit... Que faire? Rien, bien entendu. Passer l'éponge et faire mieux la prochaine fois. C'est ce que tout le monde me conseille. J'ai pourtant fait un petit geste : j'ai offert une récompense pour (1) le retour du vélo et (2) pour l'identification du ou des voleurs. On verra ce qu'on verra. C'est très probablement un coup d'épée dans l'eau, mais quand on est frustré, même un coup d'épée dans l'eau soulage. En fait, je me sens déjà mieux...

Ceci m'amène à parler de méfaits en général. Faut que je vous dise que, en dépit de cet incident frustrant, les mauvais coups sont plutôt rares dans le coin. Certes, les bananes disparaissent avant qu'on ait le temps de les cueillir et jadis, on s'est fait voler une poubelle (fût en métal de 45 gallons, donc très utile pour faire des réchauds à charbon de bois), mais pour le reste, "knock on wood", comme disent les Américains, tout va bien. On prend les précautions qu'il faut, mais on n'est pas pour autant obsédés par la sécurité des lieux. Mais je pense que, d'une façon générale, les gens ici sont honnêtes. Je dirais, sans l'ombre d'une preuve pour appuyer mes dires, que Les Cayes est une ville tranquille et fondamentalement honnête. Il s'agit d'une impression, bien sûr, mais une impression qui s'est avérée depuis que nous habitons ici. En fait, considérant l'importance de la ville, on peut s'étonner du faible taux de criminalité dans la zone; s'étonner et s'en réjouir...

Tout ça pour vous dire que même en dépit de l'affront moral et de la perte matérielle, on accepte. Et puis, confessons nos torts : si le vélo avait été rangé à l'intérieur, ou même simplement cadenassé, le délit n'aurait jamais eu lieu et je ne serais pas en train de me plaindre. La confiance, c'est bien beau, mais quand elle devient de la naïveté, on ne peut que s'en mordre les pouces. Quand on tente le diable, il ne faut pas s'étonner qu'il succombe à la tentation...

Un mal donc, mais pas un mal fatal; plutôt une leçon dont nous pouvons et allons tirer profit.

2 commentaires:

  1. Le vélo ne doit pas être bien loin.
    Ce ne peut être que quelqu'un de la place. Avec une annonce que le vélo du directeur Richa a été volé, photo et surtout, récompense à l'appui, la nouvelle se répandra comme une traînée de poudre et le retour ne devrait pas tarder... bonne chance.

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  2. Pas d'accord avec Daniel. À mon avis (et de l'avis de plusieurs) le vélo est probablement bien loin maintenant, et en pièces détachées de surcroît! La récompense et mon désir de ne pas laisser le méfait impuni ne peuvent que faire se terrer les voleurs et, s'ils ne l'ont pas encore bradé, cacher le vélo dans quelque endroit secret, jusqu'à ce que la poussière retombe. Comme on dit ici, c'est maintenant un produit "chaud" dont personne ne voudra dans le coin, ça c'est sûr...! Mais j'en ai fait mon deuil, alors le mal n'est pas trop grave.
    Merci de ta sympathie!

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