vendredi 22 octobre 2010

Anpil lapli!


Anpil lapli! Aujourd'hui et depuis tôt ce matin, il pleut à n'en plus pouvoir, avec pour résultat des rues et des maisons inondées. Notre petit hôpital n'échappe pas au déluge, mais mis à part certaines parties dont la toiture est craquelée, nous sommes relativement au sec. Relativement. Ce qui n'est pas le cas de l'Hôpital Général où, me dit-on, l'eau a envahi toutes les salles et pas rien qu'un peu. Et on ne parle pas de petites maisons où les gens habitent, souvent construites en zones inondables et donc, particulièrement inondées un jour comme aujourd'hui. L'eau fera sûrement des victimes aujourd'hui... Et pas à cause de son insalubrité, comme le relate cet article de l'Agence France Presse. Évidemment, pas de surprises de ce côté... Les pluies torrentielles sont rarement synonymes d'eau pure et claire et lorsqu'elles gonflent les rivières, elles en altèrent les eaux habituelles. Rien à voir avec le séisme de janvier dernier, ni avec la distribution d'eau potable à Port-au-Prince, ce que le titre de l'article semble vouloir nous faire croire. Simplement, il pleut, comme c'est habituellement le cas en cette période de l'année, et la pluie détrempe tout. Tout de même, on a vu pire...

Mais il faut bien admettre que la pluie change la donne. Ainsi, les routes étant envahies, la circulation n'en devient que plus difficile. Heureusement, on trouve moins de passants, moins de motos, mais il faut quand même faire attention pour ne pas noyer les passants sous la vague produite par le passage de la voiture... Certains n'apprécient guère... Mais qu'y faire? La pluie fait partie des impondérables de la vie haïtienne et la saison s'y prête, alors que dire de plus? Et puis ça ne dure pas. Heureusement d'ailleurs, car sinon faudrait sérieusement songer à se construire une arche...

Mais je reviens à l'article cité plus haut, car aux dernières nouvelles, il semble que l'incident ait maintenant pris des allures épidémiques avec des tas de gens malades, voire morts. On dit à la radio d'éviter de consommer des fruits de mer et du poisson, mais ça me paraît plutôt invraisemblable... L'eau, c'est la vie, comme on le dit au Sahara, mais souvent, une vie qui s'accorde mal avec la nôtre, qui la parasite et qui l'étouffe... En tout cas, n'ap swiv...

***

Nous sommes le lendemain d'hier. Aujourd'hui, le soleil a repris sa place habituelle dans un ciel épuré (mais pas pur pour autant). Des nouvelles plus fraîches sont apparues concernant ce qui précède; et non, ce ne sont pas les poissons ni les fruits de mer qui sont en cause, mais bien l'eau elle-même qui est contaminée, comme je le soupçonnais hier. On parle de choléra, mais on attend confirmation officielle avant d'en faire tout un plat. Le choléra n'est pas une maladie bien compliquée, mais rapidement mortelle des suites de la déshydratation qui la caractérise. Et puis, c'est facilement contagieux, alors épidémie, oui, on peut parler de ça. Remarquez qu'il fallait tout de même s'y attendre... Certains en profiteront pour dire que c'est bien là la preuve que le peuple haïtien est né pour un petit pain, mais je crois plutôt aux enchaînements qui font que «un malheur n'arrive jamais seul». Un séisme de la taille de celui qui a frappé le pays n'est pas sans conséquences, tout le monde le comprendra. Le choléra, en autant qu'on parle de choléra, n'en est qu'une parmi tant d'autres...

Reste qu'on n'avait pas besoin de ça en prime...

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