vendredi 29 octobre 2010

Choléra et autres...


Le choléra. Tout le monde en parle, alors il faut bien que j'y aille de mon grain de sel moi aussi, n'est-ce pas? Surtout dans le contexte de l'hystérie collective qui court maintenant les rues et qui risque de faire plus de tort que la maladie, si on ne la freine pas à temps. Je pense que c'est incidemment la raison pour laquelle on a subtilement modifié le discours alarmiste des derniers jours pour un nettement plus optimiste : l'épidémie est contenue, tout baigne. Ben oui. Moi aussi je vais vous dire la vérité : je suis le fils du pape et de la mairesse de Ste-Cunégonde-en-Cloques. Voilà, je ne voulais pas l'avouer, mais maintenant, vous savez tout. JE BLAGUE! Tout comme les médias qui disent que l'épidémie est endiguée! La vérité est tellement plus simple : on n'en sait rien!!! Et comme si ce n'était pas assez, voilà maintenant qu'on cherche à en attribuer la cause... aux soldats onusiens! Je vous recommande cet article, paru hier (oui, c'est en anglais, désolé pour les unilingues). Doit-on croire cette histoire un peu tirée par les cheveux, mais tout de même possible? Ou si l'on doit n'y voir que la propension tout à fait haïtienne à vouloir rendre la MINUSTAH responsable de tous les maux du pays? En tout cas, si jamais c'était vrai, je pense que la présence de ces militaires venus d'ailleurs serait certainement compromise, à tout le moins pour les Népalais!

Plus alarmant (mais certainement moins alarmiste) est ce rapport tout à fait scientifique qui affirme que la "faille l'Enriquillo-Plantain Garden «reste un grave danger sismique pour Haïti, en particulier pour la région de Port-au-Prince», met en garde l'étude, publiée par le journal Nature Geoscience." Là où ça devient intéressant, c'est que l'étude avance que le tremblement de terre de janvier dernier pourrait NE PAS être dû aux soubresauts de cette faille, mais plutôt d'une faille secondaire. Or, bien que n'étant pas géologue, j'avoue un intérêt bien réel pour cette science, sans doute en grosse partie à cause de l'échelle temporelle qu'elle sous-tend. Tout peut arriver en un instant (le tremblement de terre, par exemple), mais tout prend son temps pour arriver. La tension peut s'accumuler pendant des milliers d'années avant de se relâcher d'un seul coup. Donc, oui, la situation reste préoccupante, justement parce qu'on ne sait pas. En outre, qu'on me permette de rappeler ici que l'an dernier, après une pluie particulièrement forte, l'étang de Miragôane, qui longeait la route depuis toujours, s'est soudainement gonflé au point d'inonder complètement la route sous plus d'un mètre d'eau. Ce sont des choses qui arrivent et tout le monde s'attendait à ce que les eaux se résorbent et que la route redevienne accessible. Eh bien non. L'inondation est devenue permanente, forçant la construction d'un autre tronçon de route à même la montagne. Or, je l'avoue, je n'ai rien lu de concluant capable d'expliquer la hausse du niveau de l'étang. Se pourrait-il que ce phénomène ait été avant-coureur du séisme de janvier dernier? Pourquoi pas? C'est dans la même zone, en tout cas... Mais si c'est le cas, si le phénomène était vraiment d'origine géologique et que personne n'a allumé, alors c'est un peu embarrassant, vous ne trouvez pas?

Cependant et en dépit de tout ce qui précède, les jours se suivent et le travail se poursuit. Comme il y a toujours de nombreux petits problèmes à régler, on n'a pas vraiment le temps de se préoccuper de la situation géologique, cholérique ou politique du pays et advienne que pourra, on marche. Comme disent nos amis haïtiens (et nos ennemis également, je présume) : "depi nou sou de pye, nou bon". Comme quoi quand on a peu, il suffit de peu pour accéder au contentement. Un thème que je chéris particulièrement, soit dit en passant, mais je me garde bien d'aborder avec vous, par crainte de vous ennuyer ou pire, de vous perdre... Or, que serais-je sans mes lecteurs critiques et mes lectrices clémentes, je vous le demande?

En tout cas, avec tout ça, octobre s'estompe déjà dans les brumes de novembre qu'on distingue de mieux en mieux à l'horizon temporel.

1 commentaire:

  1. Me semblait bien aussi que tu n'étais pas mon frère... :-)

    Normand.

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