mardi 26 août 2008

GUSTAV


Comme chaque jour, ce matin, le soleil brille de tous ses feux et le ciel est bleu, avec quelques nuages épars. Rien ne laisse présager que les éléments vont se déchaîner bientôt et nous rendre la vie misérable. Et pourtant, si l’on se fie aux prédictions tout à fait sérieuses de la très sérieuse National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA), l’ouragan GUSTAV frappera nos côtes au cours des prochaines heures. On me dira que ce n’est qu’un petit cyclone—force 1 sur l’échelle Saffir-Simpson qui en compte 5—mais avec des vents soutenus de 150 km et des pointes à 200 km, sans oublier les pluies torrentielles qui l’accompagnent, un petit cyclone reste tout de même potentiellement dommageable, on l’admettra. Surtout dans ce pays…

Mais, reconnaissons-le lucidement, on n’y peut pas grand-chose: comme le répètent les Haïtiens, Bondye konnen. On s’en remet donc à la grâce de Dieu, puisque c’est tout ce qu’on peut faire, à part fermer les fenêtres et ranger ce qui peut partir au vent. Faut dire aussi que pour les gens ordinaires, un avertissement, fût-il sérieux et fondé, ne reste qu’un avertissement. L’année dernière, presque à la même époque, nous avions eu une belle peur avec l’ouragan DEAN, dont la course s’était ultimement incurvée vers le sud, épargnant notre côte et tout le pays. Tout au plus avions-nous senti le vent, mais à part quelques bouts de tôle arrachés, les dommages furent minimes et tout le monde a dit : «Bondye bon». Et tout le monde a cru que les médias avaient été inutilement alarmistes, bien entendu. Alors cette fois, on se dit : «bof!...» De toute façon, je le redis, qu’est-ce que ces gens peuvent faire? On ne peut pas fuir, on ne peut pas se barricader, on ne peut pas placarder ses fenêtres avec de belles feuilles de contreplaqué comme ils font aux USA, alors je vous demande, que faire, à part prier? Et prier quand le ciel est bleu, que le soleil brille et qu’il n’y a pas un souffle de vent, ça semble un peu déplacé ou, en tout cas, prématuré, avouons-le… Alors on attend.

Quant à moi, étant d’un naturel plutôt réaliste, je me dis que si la tempête frappe comme prévu, nous allons y goûter sérieusement, cette fois. Je pense que nous aurons des dommages substantiels et que le pays va se retrouver sens dessus dessous. Peut-être allons-nous perdre notre connexion Internet? L’antenne parabolique, sur le toit de l’édifice, me paraît une cible facile, vous ne croyez pas? En tout cas, n’ap swiv, comme on dit…

Je ne vous en dis pas plus long : puisque nous n’en sommes qu’aux suppositions et aux hypothèses, il faut attendre. Et je vous le répète, à cette heure (9h15), le ciel est toujours bleu, strié ici et là de petits stratus qui ne présentent rien de bien inquiétant.

Et si tout cela n’était qu'un canular?

Dernière heure (16h15)! Eh bien il semble que non, ce n'est pas un canular. On y est presque! La photo est toute récente (mais c'est pas moi qui l'ai prise!)...

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