
Nous sommes toujours là, au sud, et nous sommes toujours à tenter de gouverner un bateau dont la dérive est esquintée, ce qui ne rend pas la gouverne aisée, avouons-le. Tout de même, il flotte : fluctuat, nec mergitur. Reste à espérer qu’il continuera de voguer doucement sur la mer du temps, le petit navire… Je vous en reparle ultérieurement.
Avec mai, les manifestations d’avril sont choses du passé. Un passé pas loin, certes, mais passé tout de même. Cependant, rien n’est réglé pour autant et c’est à se demander à quoi le brouhaha du mois dernier aura servi. Ou à qui. Car il faut bien que, quelque part, quelqu’un en ait tiré parti… Mais on ignore qui. Ce qui tend à confirmer d’autant la thèse des barons de la drogue, lésés dans leur pratique commerciale illicite et qui voulaient donner une leçon… Le saura-t-on jamais? J’en doute. Pour l’heure, les gens sont toujours victimes d’une flambée des prix qui fait mal, même à notre vénérable institution. Hier encore, nous avons acheté du carburant pour la génératrice : $3,984 US. Vous me direz que la quantité fait toute la différence, et c’est vrai, mais il n’empêche pas moins que le prix à la pompe a monté scandaleusement au cours des dernières semaines. Sans qu’il y ait de manifestation pour autant, parce que, bon, le carburant, ce n’est pas comme la nourriture et bien que ce soit essentiel, ça ne l’est pas au même titre que le riz, par exemple.
Tout ça pour dire que les mystères d’Haïti restent entiers. Qu’est-ce qui fait que le pays entre subitement en éruption alors que rien ne le laissait présager? Qu’est-ce qui fait que le calme revient alors que rien n’a vraiment changé? Pays étranger, pays étrange… Mais l’on doit tout de même apprécier l’après-tempête et le répit qu’il nous donne.
Et c’est ainsi que la chaleur sociale a fait place à la chaleur climatique : le soleil commence à taper dur, dans ce pays qui n’en est pas avare… On cherche l’ombre ou la fraîcheur bien relative, pour ne pas dire illusoire, d’un ventilateur. Quant à la climatisation, elle tempère une pièce, certes, mais au détriment de la qualité de l’air qu’on y respire. Évidemment, à choisir entre deux maux, on choisit le moindre, et la chaleur excessive n’est pas toujours compatible avec le travail minutieux, parlez-en aux chirurgiens… Donc, on climatise, mais c’est un palliatif : le climat nordique seul en est le remède. Mais qui voudrait de ce remède amer?
Aucun commentaire:
Publier un commentaire