dimanche 2 mars 2014

La flemme et le Mardi Gras


Des fois, j’ai simplement pas envie. Des fois, j’ai cette espèce d’apathie paralysante qui m’enlève le goût de faire quoi que ce soit sauf lire ou regarder la télé. Panne littéraire? Non, pas du tout. Vous le savez maintenant : pour moi tous les sujets sont bons, même ceux qui, a priori, ne semblent pas vraiment aptes à rebondir. Angoisse de la page blanche, alors? Ici encore, c’est non. Je me souviens d’ailleurs de l’époque où la page blanche était une vraie feuille de papier sur lequel courait mon stylo ou, un peu plus tard, une feuille que je glissais dans la «machine à écrire», avant d’en marteler les touches comme si la victoire en dépendait… J’ai appris en autodidacte à taper selon une méthode (lasalle, si je me souviens bien) et ma foi, pour taper, je tapais! Car malgré les semonces de mes enseignants, ma paresse chronique s’accordait mal avec l’idée d’un brouillon, lequel signifiait seulement un double travail pour moi. Alors je glissais une feuille de papier vierge dans la vieille Underwood (photo ci-dessous) récupérée à l’imprimerie où travaillait mon père, et là, devant la page blanche, je laissais les phrases se mettre bout à bout, s’enchaîner sans contrainte et former le corps du squelette de ma pensée frivole. Bien sûr, il me fallait tout de même réfléchir un peu à ce que je voulais dire, mais une fois l’idée germée, le terreau de la feuille blanche suffisait à lui donner corps et vigueur et la page se remplissait sans que j’aie besoin de forcer. Si bien que pour l’angoisse, on repassera.

Mais la flemme, les amis, la flemme…

Tout de même, puisque j’ai pris déjà une demi-page pour vous dire que j’avais la flemme et puisque j’aime bien maintenir ce rendez-vous dominical avec vous, je vais tout de même vous donner un bref aperçu de la situation actuelle, en ce début du mois de mars 2014. Au nord du nord, là où la majorité de mes lecteurs assidus habitent et où nous lorgnons de temps à autre, c’est visiblement toujours l’hiver à n’en plus pouvoir, ce qui ne présente rien d’enviable pour des gens vivant sous le soleil, je sais que vous serez d’accord là-dessus. En plus, pour nous, c’est le congé du Mardi Gras — une fête que tout le monde connaît, mais qui, au nord, ne s’accompagne pas d’un congé férié et chômé alors que c’est le cas ici. En fait, nous bénéficions présentement d’un long week-end de cinq jours, ce qui est tout de même appréciable, avouons-le.

Et puis, ce qui n’enlève rien à la chose, cette année, le carnaval (puisque qui dit Mardi Gras dit carnaval), dans sa version nationale et officielle, se tient à Gonaïves, ville du nord assez loin de nous, si bien qu’ici aux Cayes, les célébrations restent bien modestes à tous égards, donc, avec moins de musique (ou ce qui en tient lieu) tonitruante et capable de réveiller les morts, alors pour les vivants cherchant le sommeil, je vous laisse imaginer… En résumé, la fête est là, mais elle nous laisse souffler.

Le congé ne s’en prend que mieux. Et c’est sans doute pour cette raison qu’en ce dimanche ensoleillé, nous avons choisi de sauter notre traditionnel petit tour à la plage, quitte à le remettre à demain, à mardi ou à mercredi si le cœur nous en dit. Car aujourd’hui, vous l’ai-je dit, j’ai la flemme…

Si bien que, si ce produit de ma fainéantise dominicale vous semble pauvre et fade, je vous dirai que j’ai déjà abordé le thème du Mardi Gras de même que celui du Mercredi des Cendres au cours des années passées, alors faut pas vous gêner…

Car moi, je crois bien que je vais retourner à la télé, tiens…

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