lundi 17 mars 2014

La beauté à tout prix?


Le monde s’agite toujours et encore. La disparition mystérieuse du Boeing MH 370, les bouleversements climatiques, la guerre, les élections au Québec… sont autant de sujets sur lesquels quelqu’un qui aime dire son avis peut le faire aisément. Pourtant, c’est en lisant cet article que j’ai senti l’appel du clavier, le besoin de partager avec vous ma lecture de ce fait divers qui laisse au mieux songeur, au pire, choqué.

Quant à moi, je ne suis pas choqué de cette réalité, mais elle me laisse songeur, oui, car elle nous renvoie une image sociale qui n’est pas exclusive à Haïti et qui, dans tous les cas, n’est guère reluisante. En d’autres termes, la quête de la beauté, c’est pas du joli…

Je ne vous ferai pas l’apologie philosophique du beau : vous savez ce que c’est sans qu’il soit besoin d’en décortiquer les pièces, d’en faire l’autopsie ou l’examen microscopique. Une belle fleur est belle, point. Ainsi en est-il d’une belle fille. Kant parlait d’une «universalité subjective» comme critère d’évaluation et ma foi, voilà une idée que j’ai retenue de mes cours de philo du cégep… Or, tout n’est pas beau également et tout comme certaines fleurs sont plus belles que d’autres, certaines personnes se démarquent et nous émerveillent par leur beauté. La plupart du temps, sans qu’on sache vraiment pourquoi, d’ailleurs. Mais on sait identifier la beauté et elle n’est jamais en rapport avec la couleur de la peau! Pour moi, quand je vois une belle fille, sur la rue ou à la télévision, je sais que j’ai devant moi une belle fille sans que je puisse identifier les critères de cette impression — enfin, si peu!... Impression que je partage d’ailleurs sur-le-champ avec ma compagne qui, la plupart du temps, sera d’accord avec moi. De belles noires sont aussi belles que de belles asiatiques ou de belles européennes! Dès lors, je comprends mal pourquoi la beauté féminine doit passer par ces modes qui dictent aux femmes avec quoi se laver, comment se brosser les cheveux, comment s’habiller, quoi manger, où s’épiler (!) et bien sûr, comment se maquiller. Eh bien tout ça pour moi, c’est du maquillage, justement. On veut maquiller la vérité et rendre les femmes (surtout, mais la tendance atteint maintenant les hommes, on le constate de plus en plus) plus désirables en les transformant en objets. Dites, ça ne vous agace pas vous autres? Moi oui. Car une personne n’est jamais une addition de morceaux, mais bien un tout, plus ou moins harmonisé, plus ou moins intégré, mais jamais fragmenté au goût du jour. C’est ce que disait le philosophe quand il disait que l’ensemble des parties ne forme pas nécessairement un tout. L’ensemble de morceaux du beau n’est pas le beau. Une belle personne irradie, illumine son environnement et rend les gens contents. Car une belle personne n’est jamais une image, fût-elle magnifique et tridimensionnelle : la beauté humaine exprime la vie.

Mais je devine vos soupirs. «On sait tout ça», me dites-vous. D’accord. Mais entendons-nous que plusieurs femmes / filles pensent encore que ce sont les gros seins qui les rendront séduisantes ou pire encore, la peau pâle… et qui sont prêtes à souffrir pour cette image fausse. Je trouve ça bien triste…

L’humanité accédera-t-elle un jour à un brin de maturité? Je laisse la question ouverte…

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