mardi 31 mai 2011

La douce pâture


Je vous ai laissé paître. Je le reconnais. Je me suis dis que c'était le printemps, presque le début de l'été, que l'herbe nouvelle faisait maintenant surface et que vous seriez davantage intéressés à paître tranquille qu'à me lire. Mais voyant la température que vous avez, je me pose des questions...

Toujours est-il que le temps a passé et sans ralentir. Les petits problèmes sont toujours les mêmes, soit parce qu'ils se répètent, soit parce qu'ils ne sont pas réglés. Ainsi en est-il du cas du type électrocuté dont je vous ai parlé naguère : la famille veut de l'argent (qui n'en veut pas?), a pris un avocat, lequel veut de l'argent aussi (quel avocat n'en veut pas?), si bien que les choses traînent en longueur sans qu'on avance vraiment. Évidemment, le pauvre type lui, n'en a rien à cirer, mort qu'il est à n'en plus pouvoir. Mais la famille voit là une occasion en or de taper une source financière attrayante, ce que leur avocat leur a fait miroiter sans vergogne, vous pensez bien. Mais je n'ai pas l'intention de me laisser faire. Car il y a une différence entre la générosité et la bonasserie, n'est-ce pas? Se laisser tondre, c'est bon pour les moutons et encore, je ne suis pas sûr qu'ils seraient vraiment d'accord si on leur demandait leur avis. Mais bon. Pour en revenir aux nôtres (à nos moutons, si vous me suivez), j'ai dit à la famille que l'Institut les aiderait dans leur malheur. Mais là, on parle d'exploitation d'une veine prometteuse, et je m'y oppose. Tout ça pour vous dire que la question reste toujours en suspens, mais devrait se régler incessamment d'une manière ou de l'autre. Autre problème lancinant et qui traîne : la situation de nos médecins haïtiens qui sont en désaccord avec les gros chefs en ce qui a trait à leurs conditions de travail. Depuis novembre 2010, c'est vous dire... Mais encore une fois, on me dit que ça va se régler bientôt. Ai-je le choix de ne pas y croire?

À part ça...

La politique? Ça va. Enfin je le présume puisque personne n'en parle. Et tout le monde s'en porte mieux. Évidemment tout va toujours à hue et à dia, mais si on peut laisser le temps au nouveau président de se familiariser avec l'attelage qu'il a à sa disposition sans le trucider, peut-être qu'on pourra voir une différence. C'est à souhaiter.

Température? Il pleut de temps à autre, il fait chaud, mais pas trop et la saison des ouragans n'est pas encore commencée alors on souffle. Rien pour fouetter un chat (ou un chien, puisque celle qui nous a adoptés a donné naissance à six rejetons bien en vie qui courent maintenant de tous les côtés, au grand désespoir de la mère qui n'apprécie guère ces façons (je parle de la mère des chiots, bien entendu). Mais bon. Leur survie dépend de leur connaissance du monde extérieur, alors aussi bien qu'ils le voient le plus vite possible. Bien entendu, les employés assument que nous allons choisir l'un de ces chiots, puisque nous avions un chien jadis. Mieux encore, on a déjà prévu celui que nous allions prendre, un tout blanc--sans doute le plus laid de la portée! Mais non. On ne fera pas ça. Que les chiens aillent et viennent dans la cour, ça nous suffit. Ceux et celles qui ont connu Zoé, notre bichon frisé, savent quels paquets de problèmes elle nous a apportés, surtout lorsque nous avons commencé à voyager régulièrement entre Haïti et le Canada. Les tracas, les amis, je vous dis pas... Alors maintenant, on passe.

Le travail? Comme toujours, on en garde toujours pour le lendemain, si bien qu'il n'en manque jamais. Parfois un peu répétitif, mais quel travail ne l'est pas? Mais on avance néanmoins, on le sait, même si parfois la lenteur du progrès nous fait croire le contraire.

La santé? Elle se maintient, comme dirait l'autre...

Tout compte fait et comme vous voyez, rien pour se plaindre. Alors je vous le demande, pourquoi vous enquiquinerais-je avec des histoires qui n'en sont pas?

Peut-être vaut-il mieux vous laisser paître tout doucement...

Aucun commentaire:

Publier un commentaire