lundi 18 novembre 2013

Congé!


Deux mois ont passé depuis notre retour. Deux mois seulement. Et pourtant, après cette période relativement courte, nous avons l’impression de n'avoir jamais quitté le pays et les souvenirs du Québec et de ce que nous y faisions se sont estompés dans la chaleur tropicale. Qui diminue, soit dit en passant. Car oui, il fait moins chaud maintenant, surtout la nuit, et l’on ne s’en porte que mieux, vous vous en doutez bien. Rien à dire de ce côté, donc. Rien à dire non plus côté boulot, lequel s’exécute sans se faire demander, au rythme des jours et de l’afflux de problèmes. Bref et pour tout vous dire, tout va, et pas trop mal à part ça.

N’ayant rien à me plaindre, l’on pourrait croire que je n’aurai rien à dire. Mais les habitués de ces chroniques savent que rien n’est plus loin de la vérité… Car j’ai toujours quelque chose à dire, même si parfois, je m’écarte des préoccupations tropicales typiques du sud et des frustrations qui en découlent : politique, économie, santé sont autant de sujets qui m’ont fait tantôt râler, tantôt rire, tantôt pleurer et je ne me suis pas privé de le partager avec vous. Mais présentement, je l’avoue, la vie au sud est tout ce qu’il y a d’ordinaire. Peut-être pas pour longtemps si les choses continuent sur leur pente descendante, mais pour l’instant, c’est acceptable. Mais l’insatisfaction, et je parle ici de l’insatisfaction politique, monte. S’amplifie. Prend forme. S’organise. Ainsi les manifestations d’aujourd’hui, bien que modestes, laissent penser que les choses n’en resteront pas là et que la pression sur le président haïtien risque de devenir intenable. Ce qui n’est pas nouveau, remarquez, mais pas agréable pour autant. Car les manifestations ici dégénèrent aisément et peuvent devenir assez inconfortables, surtout quand on en ignore les véritables motifs.

Encore une fois, je le redis : je n’entends rien à la politique et lorsqu’on me dit que le président fait ceci ou cela de travers, je ne conteste ni approuve, me contentant de baisser pudiquement la tête pour masquer le regard bovin qui trahirait mon ignorance de ces choses. Cela dit, une chose est sûre : ce n’est pas demain que l’on trouvera un saint président. Ou un président saint si vous préférez. Qu’il soit sain d’esprit est déjà beaucoup d'ailleurs (clin d’œil ici au maire de Toronto)… Le président (ou le premier ministre, c’est selon) n’est pas parfait? Ce n’est pas grave, en autant qu’il fasse son travail. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas? D’un travail qui doit se faire et le mieux possible, compte tenu des moyens du bord. Or, Haïti peine encore et toujours à se relever du tremblement de terre de 2010 et franchement, compte tenu de l’ampleur de la catastrophe, quatre ans, c’est peu et ce serait peu pour n’importe quel pays. Le président Martelly a hérité d’une tâche qui n’a jamais pesé sur ses prédécesseurs, le dernier séisme datant de plus de 200 ans. Une tâche titanesque. Je pense qu’il s’en est fort bien acquitté jusqu’à présent et, sans être un saint, a tiré les marrons du feu alors qu’ils étaient encore brûlants. Pour un chanteur populaire, je trouve que c’est tout de même pas mal du tout. Mais il semble que ce ne soit pas là l’opinion de tout le monde… On verra bien comment les choses évolueront...

Heureusement, cela ne nous empêche nullement de profiter de ce jour de congé (commémoration de la bataille de Vertières) qui prolonge le week-end et nous octroie une autre journée de farniente dont on ne saurait se plaindre.

Car le prochain, c’est le 25 décembre…

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