dimanche 7 avril 2013

Et la vie poursuit son cours


Me revoici un peu mieux disposé. Je vous remercie de votre support et de votre compréhension. La mort est un sujet grave et triste qu’il n’est jamais plaisant d’évoquer. Mais, comme dirait Galilée : «Et pourtant, elle tourne...» («E pur si muove!»). Qu’on soit en déni absolu n’enlève rien au fait : la mort existe, elle rôde et nous attend toujours…

Ce qui ne doit pas nous empêcher de vivre, bien au contraire. Et je puis vous assurer que, sous ce chapitre, le foisonnement de vie aux alentours ne laisse aucun doute sur la force de cette énergie et franchement, je trouve ça rassurant même si, dans un pays comme Haïti, ce foisonnement est un peu excessif et continue de créer des problèmes pour lesquels le pays n’a pas de solution immédiate — aussi bien dire qu’il n’a pas de solution du tout. Car les Haïtiens veulent des solutions miracles, immédiates et absolues, sans quoi c’est le gouvernement qui est à blâmer et il faut s’en défaire au plus vite. C’est là, en partie, la pérennité du drame haïtien : l’impatience des citoyens envers leurs élus.

Ainsi en est-il du système routier de la capitale. J’en ai parlé récemment, mais en lisant cet article, je m’aperçois que je ne suis pas le seul à décrier la situation actuelle comme invivable. Le fait qu’il y ait des plans pour que des voies rapides soient mises en place dans la capitale est rassurant, mais les difficultés pour en arriver là seront titanesques, n’en doutez pas. Car Port-au-Prince ne se laisse pas conquérir aisément, fût-ce par des constructeurs bien intentionnés.

Mais pour l’heure, regardez-moi cette photo (ci-dessus) et dites-moi que ce n’est pas génial… De belles autoroutes, avec échangeurs standards, rien pour réinventer la roue, mais certainement de quoi réduire les problèmes de circulation automobile, vous ne pensez pas? «Bien évidemment», me direz-vous. Et vous aurez raison, à tout le moins sur le papier… Car pour moi, la photo n’est pas la réalité, beaucoup s’en faut et encore une fois, il y a une distance astronomique entre la coupe et les lèvres capables d’apprécier ce que la coupe promet… Pour moi, quand je vois la photo, j’imagine les camions en panne en pleine bretelle de sortie, les marchandes installées tout au long de la route, les motos qui se faufilent à vive allure entre les rangées de voitures, bref, j’imagine le chaos. En d’autres termes, les problèmes de Port-au-Prince ne tiennent pas qu’à l’inadéquation des infrastructures routières, mais aussi, beaucoup, au problème humain et pas seulement en vertu du nombre de gens qui peuplent la capitale mais bien à cause de leur anarchisme naturel. Obéir aux consignes en ce pays reste optionnel dans le meilleur des cas, ne l'oublions pas…

Et puis à quoi serviront les meilleures autoroutes du monde si, à peine sortis de la capitale, l’on continue de se heurter à un barrage routier impromptu et infranchissable, où des gens, mauvais, protestent, à tort ou à raison, emmerdant ce faisant le pauvre automobiliste qui ne veut que circuler sur ce qui tient lieu de route nationale?
«La route nationale numéro 2, à hauteur de Chalon, a été bloquée pour une énième fois tôt vendredi par des individus qui réclament le départ du commissaire du gouvernement [...]. Selon ce dernier, les principaux protestataires, qui sont désormais recherchés par la justice, constituent un réseau mafieux composé de notaires, d'avocats, entre autres, qui s'adonnent à l'expropriation des paysans de leurs terres.» (Le Nouvelliste)
« Y'a des fois, je mettrais le feu dans tout ça, comme je l’ai fait à Sodome; ou je ferais le coup de la marée comme je l'ai fait à Noé… » (J. P. Ferland, God is an American)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire