samedi 31 janvier 2009

Gros bonnets et grosses pointures


Les gros bonnets sont toujours remarquables. Surtout quand, sous le bonnet, se révèle un visage souriant, charmant, ouvert et chaleureux. C’est ce qui s’est passé, il y a deux semaines, lorsque nous avons eu l’insigne honneur de recevoir nulle autre que son Excellence, la très honorable Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, elle-même et en personne. Accompagné de son époux, bien entendu, son excellence Jean-Daniel Lafond, mais bon, disons que Madame Michaëlle a davantage retenu mon attention. Quelle classe, mes aïeux! Quelle soit Haïtienne d’origine n’enlève sans doute rien à la chose, mais pour dire vrai, elle pourrait être Martienne que ça ne changerait rien à l’affaire : comme ambassadrice du Canada, tassez-vous!

Pourquoi, cet honneur, me demanderez-vous? Nul ne le sait vraiment. Son Excellence, en courte visite officielle au pays qui l’a vue naître, a spécifié qu’elle voulait passer à l’Institut Brenda Strafford. Ça, c’est nous. Un désir de gros bonnet qu’on ne peut pas ne pas exaucer, n’est-ce pas? Alors on lui a mis notre modeste établissement au programme. Ce fut court : tout au plus 20 minutes. Mais les copains, quel cirque! J’avais, bien entendu, préparé quelques mots pour lui souhaiter la bienvenue, mais bousculé, piétiné par la presse locale et canadienne, le mot de bienvenue a pris le bord et nous avons entraîné le cirque vers la visite des lieux sans plus de chichis. On entre et on ressort. Tout de même, j’aurai réussi à lui dire quelques mots et à entendre sa voix riche et chaude que j’appréciais déjà quand elle était à Radio-Canada. Mais là, Gouverneure générale, on ne rit plus…

Tellement que son statut a relégué dans l’ombre la cohorte de grosses pointures qui l’accompagnaient : la Première Ministre d’Haïti, le Ministre de la Justice, le Directeur de la Police nationale, et même l’ambassadeur du Canada que j’ai à peine entrevu! Mais ce sont les consignes qu’on m’avait transmises : «Tu t’occupes de la GG et le reste va suivre…»

Et tout ce beau monde a suivi, à la vitesse de l’éclair, à la vitesse des temps modernes et des horaires chargés. On n’a rien vu, on n’a rien su, on n’a rien dit qui vaille la peine d’être narré, zoum zoum, merci pour tout c’était bien gentil—Y’a pas de quoi! Vous repasserez, on n’est pas sorteux!

Et puis on s’est dit qu’on allait avoir le temps de lui parler un peu plus au dîner des Canadiens qui se tenait dans un hôtel du coin. Hélas! C’était sans compter les bousculades d’horaire qui l’ont fait arriver avec un retard de quelques heures; le temps seulement de quelques discours et, «merci bonjour, l’avion vous attend, madame la Gouverneure générale!»

Mais quelle dame, mes amis! Quelle classe!

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