dimanche 28 décembre 2008

Hors du pays II


Jour II—27 décembre (samedi)

La nuit fut, comme prévu, réparatrice. La République fonctionne avec une heure de plus, ce qui signifie qu’il est déjà tard lorsque nous descendons prendre notre petit déjeuner. Et quel petit déjeuner! En fait, on serait mal venu de le qualifier de petit, car il rassemble, sous forme d’un somptueux buffet, tout ce qui se mange ou à peu près : les œufs sous toutes leurs formes, les viandes, froides ou chaudes et les fruits, tropicaux par nature, si je puis dire. Gorgés de café, repus jusqu’au coude, nous sommes prêts à renouer avec la zone coloniale dont nous avons gardé un souvenir plaisant.

La marche est agréable et la vie dominicaine nous change radicalement de ce que nous connaissons dans notre pays d’adoption. Nous retrouvons notre café d’il y a sept ans, le Condé, qui n’a pas changé pour deux sous même si les prix ont engraissé. Mais la bière est toujours aussi fraîche et les serveurs, toujours aussi avenants et professionnels. On muse, on traîne, on fait ce que font les touristes en cette saison, en ces lieux. La dominante linguistique est l’anglais, mais de temps à autre, on entend quand même parler français, allemand, italien, créole et, bien sûr, espagnol. Les Dominicains fument. Souvent le cigare, et pas des imitations : le puro, le vrai, est un véritable bâton de gendarme dont l’odeur puissante n’est pas du tout déplaisante, surtout dehors. Cependant, il faut vraiment du courage pour s’attaquer à pareil morceau! Quant aux autres, ils se contentent de la banale cigarette, mais quelle présence! Le tabac serait-il moins mauvais pour la santé ici? Ou bien est-ce que tout le monde s’en fout? En tout cas, les non-fumeurs qui aiment militer pour leurs droits en auront plein les bras!

Mais la bouffe est bonne et l’ambiance tout à fait européenne, alors de quoi nous plaindrions-nous? Le lunch, copieux et délicieux, s’avère plus qu’il n’en faut pour combler un creux qui n’avait rien de bien profond. Mais les vacances ne sont-elles pas associées à l’action de manger?

Tout à coup, la pluie nous douche. Enfin pas vraiment car nous sommes à couvert, mais pendant un court moment, l’ondée a tout trempé. Heureusement, nous pourrons retourner à l’hôtel sans expérimenter la marche sous une pluie torrentielle, laquelle n’est jamais si romantique qu’on pourrait le croire…

Le reste de l’après-midi, sur le bord de la piscine, se passe sans qu’on le voit et il est bientôt l’heure de la bière, avant que d’aller manger(!) une délicieuse pizza!

Et c’est ainsi que, le ventre plein, nous terminons cette première journée en sol dominicain, sans autre programme que celui de meubler le temps d’une façon spartiate. Et dire que demain, c’est dimanche…

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