dimanche 15 septembre 2013

Cap au sud


Mi-septembre. Certains oiseaux ont déjà entamé leur long voyage vers le sud, là où le climat est plus facile. Mais savent-ils vraiment ce qu’ils font et la raison pour laquelle ils le font? On peut en douter. Ce n’est pas notre cas : nous sommes tout à fait conscients que notre proche départ nous éloigne du climat nordique, de sa géographie et de ses habitants, de ses fêtes commerciales au goût douteux (je pense à l’Halloween, entre autres) et de ses aberrations politiques. Bientôt nous serons loin de tout ça, pour nous replonger dans le climat tropical d’Haïti, de sa géographie et de ses habitants et des aberrations politiques qui sans être les mêmes que celles du Québec, n’en sont pas plus logiques ni plus sensées. En d’autres termes et comme disait l’autre : plus ça change, plus c’est pareil. En fait, il n’est certainement pas faux de dire que «À part le soleil, c’est partout pareil.» Mais voilà : il y a le soleil et il faut quand même avouer que bien des choses sont moins pénibles au soleil — pas seulement la misère comme le chante Aznavour.

Nous rentrons donc. Le temps est venu, non pas parce que les jours raccourcissent ou que la température descend — après tout nous ne sommes pas des oiseaux, même si nous passons souvent pour de drôles d’oiseaux —, mais bien parce que nous l’avions décidé et avons agi en conséquence. Car je le dis souvent à qui veut l’entendre : ce n’est que lorsqu’une décision se transforme en action qu’on la reconnaît comme telle; sinon ce n’est qu’un projet, un souhait, un rêve…

Ces temps-ci, on nous demande souvent s’il nous plaît de retourner là-bas. Question judicieuse, s’il en est une, car en vérité, nous n’affichons pas l’enthousiasme de jeunes qui vogueraient vers d’autres cieux pour la première fois. Pour ma part, je me souviens encore de ce premier grand départ et j’avoue que le taux d’excitation était nettement plus élevé qu’il ne l’est présentement. Cela dit, nous sommes tout de même contents à l’idée de renouer avec une vie qui nous est familière et qui, malgré ses petits écueils, reste stimulante à tous égards. Ainsi, nous savons que les mois à venir passeront à la vitesse grand V, ne serait-ce que parce que nous devrons mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps passé sous le ciel nordique. Qui plus est, même si le retour signifie aussi la fin des vacances, la nature même de notre travail le rend souvent imprévisible et peu routinier, ce qui n’est pas déplaisant, ne me dites pas le contraire…

Mais nous n’y sommes pas encore. Il nous reste encore le temps de ranger la maison, de faire nos valises et de boucler le tout. Et le bilan? Eh bien il est positif, notre bilan. Nous sommes assez satisfaits de nos accomplissements et avons refait le plein de «québéniaiseries» — certainement assez pour les prochains mois! Cependant et malgré nos bonnes intentions, nous n’avons pas revu tous ceux et toutes celles que nous espérions revoir pour des raisons variables. Heureusement, ceux et celles que nous avons eu le plaisir de rencontrer ont pu compenser la tristesse de n’avoir pas vu les autres. Et puis on se dit que ce sera pour une prochaine fois. Car il y a toujours une prochaine fois, n’est-ce pas? En tout cas, nous y comptons bien.

Tout ça pour vous dire qu’après ce long interlude, nous sommes prêts à nous remettre dans le fil de l’action de notre vie haïtienne, dont je vous narrerai les détails au fil du temps et de mon humeur. À vous tous et toutes qui resterez sous cette latitude, je souhaite un bel automne — c'est la plus belle saison lorsque le soleil illumine les couleurs dont se parent les arbres. Un peu frisquet, mais bon, je sais que vous aimez cela...!

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