samedi 31 octobre 2009

Halloween?


L’Halloween. Dire qu’avant, cela ne voulait rien dire. Avant, «dans mon temps» (comme j’ai maintenant le droit de le dire), on ne se déguisait pas pour l'Halloween et faut dire qu’il n’y avait pas grand-chose dans les commerces pour nous inviter à le faire ou à célébrer ce jour. Mais les temps changent et aujourd’hui, l’Halloween a joyeusement—ou plutôt, morbidement, devrais-je dire—détrôné le Mardi Gras, la traditionnelle fête du déguisement. Car il y avait aussi la mi-carême, mais bon, celle-là a vite passé. Tandis que le Mardi Gras, dernier jour avant les 40 jours de carême, c’était l’occasion de festoyer une dernière fois. Ça l’est toujours dans certains pays, dont Haïti, vous m’avez vu venir.

En fait, c’est peut-être l’une des raisons (une parmi tant d’autres) pour lesquelles je me retrouve en Haïti : les traditions actuelles sont celles de mon enfance et les fêtes importantes sont reliées à la chrétienté, pas au paganisme. Ainsi, l’Halloween est ici complètement escamotée au profit de l’importante Toussaint, le 1er novembre, et de l’encore plus importante Fête des Morts, le jour suivant. Pas de gros party pour ces fêtes, mais tout de même, un congé statutaire qui fait l’affaire de tout le monde, y compris nous, infatigables travailleurs bureaucrates.

Et c’est ainsi que se termine octobre, sans tambour ni trompette, sans déguisement ni citrouille, sans feuilles mortes ni grisaille mortuaire. En fait, avec la fin d’octobre, c’est plutôt le début de la belle saison qui commence, celle où les grandes chaleurs s’estompent et où les nuits sont assez fraîches pour que l’on éprouve le besoin de s’abriller, ne serait-ce que d’un simple drap. Et puis, bien que la saison des ouragans ne soit pas encore terminée officiellement, les chances d’en subir un sont fortement réduites; bref, on respire.

Octobre fut bon. Il n’a pas trop plu, mais quand même assez, et la politique n’a pas été trop turbulente, bien que le récent limogeage de la Première Ministre n’augure rien de bon sous ce chapitre. Mais on verra. Pour l’instant, nous marchons bien, les patients continuent d’affluer à l’hôpital et nous poursuivons notre tâche de garder l’attelage dans la bonne voie, tâche pas toujours évidente, mais bon, il faut bien que quelqu’un le fasse… Quelquefois, on s’y sent seuls; mais quand on voit le dévouement de certains employés et surtout, de certaines employées, on se ragaillardit, on se requinque, on se retrousse et on continue.

Et parlant d’aide, je ne peux passer sous silence la visite des audioprothésistes québécois. Mélanie, Valérie et Guillaume ont accepté de venir voir ce que nous faisions en audiométrie. Non seulement ont-ils apporté une montagne d’équipements, mais ils ont aussi pu nous rassurer quant au niveau de compétence professionnelle de notre technicienne. En plus, ils ont même aimé leur séjour, ont-ils dit, et n’ont même pas trouvé trop à redire sur ma façon de conduire, ce qui en dit long sur leur tolérance. Des gens bien gentils que nous espérons revoir.

Et vous, les pleutres? Quand viendrez-vous mettre votre délicate épaule à notre roue rouillée?