jeudi 31 janvier 2013
Elle est bien bonne!
Aujourd’hui, dernier jour de ce long mois (après tout, il a 31 jours, n’est-ce pas), je voulais vous pondre un petit quelque chose. Mais j’étais en panne d’inspiration et j’avais décidé, en bon «procrastinateur» de remettre ça à demain ou un autre jour, en tout cas, pas aujourd’hui. Or, voilà que je tombe sur ce petit article qui m’a fait sourire et a suscité mon envie de vous le commenter. Parce que, quoi qu’en dise le vénérable monsieur Laferrière, les Haïtiens ne pratiquent pas l’humour, en tout cas, pas systématiquement. Et pourtant, Dieu sait qu’ils aiment rire!...
Chaque jour que nous vivons en ce pays, nous le vivons parmi le peuple. Nos employés sont des gens ordinaires, d’un niveau d’éducation variable mais toujours bien éduqués et vous comprenez que je parle ici des deux sens du mot éducation. Polis, réservés, ils se garderaient bien de faire de l’ironie de mauvais goût sur le dos d’une personne. Mais rire de l’autre en sa présence, ça oui, c’est permis et tout le monde s’en tape les cuisses, y compris le dindon de la farce. Certains se prêtent mieux que d’autres au jeu et tout le monde le sait. Remarquez que je dis «certains» — pas «certaines» car cela ne concerne pas les dames, pour qui les messieurs ont toujours un respect très gentleman. On fait des blagues donc, mais ce sont des blagues légères, simples et sans objet. Et on en rit de toutes ses dents. Et ça s’arrête là.
Ça s’arrête là parce que, au second niveau, là où la blague serait tendancieuse et se rapprocherait de la critique voilée, on redevient tout ce qu’il y a de sérieux. Il n’y a qu’à écouter ces animateurs de radio faire le procès de tel ou tel délégué politique, ministre ou même le président lui-même pour se rendre compte qu’il n’y a pas d’humour dans leur intention de communication, même si, pour moi, ces animateurs sont souvent drôles justement par leurs propos marqués par une émotion exagérée, tout à fait dans le style d’un humoriste. Mais pour ceux et celles qui les écoutent, le message n’est pas drôle : il est critique et informatif. Ainsi en est-il de tous ces pasteurs, "preachers" devrais-je dire, qui se prennent pour Billy Graham et qui, enflammés par leur vertu, servent des discours qui sont tellement excessifs qu’ils en deviennent drôles — pour nous du moins, car encore une fois, pour le peuple, le message est indéniablement sérieux et personne n’oserait en rire. Alors je ne sais pas, mais avant qu’un Louis-José Houde ou un Martin Matte puissent faire craquer ces gens, je pense qu’il coulera encore pas mal d’eau sous les ponts du monde…
Les Haïtiens peuvent-ils développer des techniques permettant de faire de l’humour un succès? Sans doute. Mais avant, il faudra que les formateurs s’imprègnent de la vision haïtienne, qu’ils voient ce qui accroche les Haïtiens et ce qui les fait vraiment décrocher. Et la limite, surtout, la limite… Car oui, il y a ici des sujets qui ne se prêtent pas à l’humour, si bon enfant soit-il. Ainsi, je vois mal un humoriste qui se mettrait à se moquer de Dieu dans un spectacle… Pensez au délicieux film «Le sens de l’humour» d'Émile Gaudreault et vous comprendrez que rien n’est acquis d’avance dans ce domaine et alors qu’on croit avoir trouvé un bon gag, il peut souvent tomber à plat quand le terrain n’est pas propice, voire se retourner contre son auteur...
En tout cas, je me contente pour ma part de mes bonnes grosses blagues simplettes, un peu épaisses mais tout à fait compréhensibles et… drôles sans arrière-pensées!
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